Ce terme, utilisé par le PJD, est devenu le principal positionnement de sa campagne. Il laisse entendre que l’autre bord est sous l’emprise d’une nébuleuse qui tire les ficelles et dont les objectifs ne sont pas honnêtes.

Le mot “tahakkoum“ vise généralement le PAM et ses alliés, ainsi que des "crocodiles et des démons" qui ne sont jamais désignés nommément.

Aziz Rabbah livre donc un long plaidoyer contre le “tahakkoum“. A la fin de son texte, il devient un peu mufti ou âalem, puisqu’il écrit  [voir fac-similé ci-dessous]: “Combattre le tahakkoum est aujourd’hui  un devoir. Plus encore, un fardu ‘ayn…“.

En Islam, le concept “fardu ‘ayn“ est un concept précis qui désigne par exemple les piliers de l’Islam. Il signifie “une obligation individuelle, celle que l’on ne peut laisser à la collectivité, que l’on ne peut confier à un autre, une obligation personne qui échoit à chacun d’entre nous“. C’est le cas de la prière par exemple ou de la profession de foi. Vous ne pouvez pas charger quelqu’un de prier à votre place, ni de prononcer la profession de foi.

Ce concept a été utilisé et instrumentalisé par différents courants, parfois extrêmes, pour manipuler les musulmans et les pousser à agir dans le sens qu’ils souhaitent.

Le journal digital Al-Raiy, (très) proche de Aziz Rabbah, a d’ailleurs titré [ci-dessus]: “Combattre le PAM est une obligation fardu ‘ayn". Combattre le tahakkoum ou voter PJD?

De l’utilisation de l’Islam à des fins politiques…