Législatives. Les listes définitives de candidatures seront connues fin août

Les commissions électorales des partis politiques ont vécu un été studieux, marqué par la préparation des législatives du 7 octobre, de la campagne électorale et de l’élaboration des listes de candidats.

Législatives. Les listes définitives de candidatures seront connues fin août

Le 20 août 2016 à 8h56

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

Les commissions électorales des partis politiques ont vécu un été studieux, marqué par la préparation des législatives du 7 octobre, de la campagne électorale et de l’élaboration des listes de candidats.

Médias 24 a contacté les 9 principaux partis (les 8 partis historiques ainsi que la Fédération de la Gauche), n’obtenant pas toujours des réponses. Voici une synthèse.

>Calendrier. Les dossiers de candidatures doivent être déposés à partir du 14 septembre. Les listes finales doivent, partout, être validées par les plus hautes instances des partis. Les noms qui vont être avancés ne seront définitifs et officiels que lorsqu’ils auront été validés. Certains noms sont probablement de simples ballons d’essais, “fuités“ par les partis, voire une intox livrée intentionnellement.

Tous les partis annonceront leurs listes fin aout ou au plus tard début septembre.

>Les chefs de partis seront-ils candidats? Aucune annonce officielle n’a été faite.

Une candidature de Abdelilah Benkirane à Salé a été annoncée, sans que l’on sache s’il s’agit d’une fuite organisée, d’un ballon d’essai, ou d’une décision. Selon une source dirigeante du PJD, rien n’est officiel tant que les instances dirigeantes ne se sont pas réunies et annoncé une décision officielle.

Une candidature de Chabat à Fès est possible, selon une source de haut niveau au sein de l’Istiqlal. Hamid Chabat sait que s’il doit se présenter, il ne peut se permettre d’échouer, après avoir perdu la face le 4 septembre 2015 à l’occasion des communales. Il étudie donc la possibilité de se présenter dans une circonscription bien choisie et en négociant au préalable avec d’autres formations politiques. Sinon, il s’abstiendra. Sa priorité est de garder le contrôle du parti.

Mohamed Sajid (UC) ne se présentera pas. C’est lui-même qui nous l’a annoncé.

Une candidature de Salaheddine Mezouar (RNI) est très improbable, selon une source de haut niveau au sein du parti, sauf décision de dernière minute au vu d’une analyse de la situation sur le terrain. Mohand Laensar (MP) ne se présentera pas non plus.

Au niveau de la Fédération de la Gauche Démocratique, tous les ténors vont se présenter, à commencer par Nabila Mounib (liste nationale femmes) et Omar Balafrej (Rabat).

>Députés sortants. Dans la plupart des partis, ils auront la priorité s’ils désirent se représenter. Sauf dans le cas des listes nationales (30 sièges pour la liste des jeunes et 60 sièges pour la liste des femmes) où il est interdit de rempiler, de par la loi.

Selon nos estimations, les députés qui vont se représenter se situeront dans la fourchette 200 à 250 personnes.

En 2011, le nombre total de candidats s’élevait à 7.103, tous partis confondus.

>Les ministres. Ceux qui seront, de source officielle, non-candidats: Hakima El Haite et Khalid Berjaoui, tous deux du MP (Mouvement Populaire).

Au RNI, 3 ténors seront candidats: Mbarka Bouadia à Guelmim, Mohamed Abbou à Taounate et Rachid Talbi Alami à Tétouan.  

>Mercato.  Comme à chaque veille d’élections, le phénomène de transhumance qui touche surtout les notables disposant d’un large réservoir électoral, refait surface dans le champ politique.

Ce vendredi 5 août, le PAM a organisé une conférence de presse où une quinzaine d’anciens membres et élus communaux du PJD ont annoncé leur défection et expliqué les raisons de leur ralliement au parti du tracteur.

Originaires de Fès, Meknès et Marrakech, ils ont déclaré que "la discrimination et la domination intéressée d’une minorité de dirigeants au sein du PJD rendaient impossible leur maintien partisan".

Menée par Mohamed Radi Slaouni, cette vague de chaises musicales ouvre la voie au ralliement d’une centaine de membres qui vont rendre leur cartes pour rejoindre le PAM, selon l’ancien président démissionnaire du conseil communal du Sais (Fès) élu sous la bannière du parti de la lampe. Du côté de ce dernier parti, on a réagi en affirmant que les transhumants ont été en fait exclus du parti depuis le mois de mars.

Le PJD a annoncé jeudi 4 août que Hassan Tarik, député ex-USFP, allait se présenter aux prochaines législatives sur une de ses listes, sans toutefois prendre sa carte au parti de la lampe.Un dirigeant du PJD a annoncé que ce parti allait présenter des candidats non membres de ce parti.

Contacté par Médias 24, l’ancien secrétaire général de la jeunesse ittihadia Hassan Tarik, nie catégoriquement son intention de se présenter sur une liste du parti de la lampe.

>PJD. Il dispose de 105 députés dans le parlement sortant. Selon le responsable du département électoral, il n’y a encore rien d’officiel tant que les listes ne seront pas validées par les instances dirigeantes.

La presse proche du PJD annonce plusieurs noms de ténors du PJD qui ne seront pas candidats, leurs candidatures n’ayant pas été validées par les commissions ad hoc:

-Mohammed Yatim, l'ex-patron de l'UNTM, le bras syndical du PJD et actuel vice-président de la Chambre des Représentants, élu en 2011, dans la circonscription de Bernoussi. A en croire Akhbar Al Yaoum, Yatim n'a pas été choisi par la commission locale de candidature, mais il est fort probable que le secrétariat général du parti le désigne dans une autre circonscription ou l'impose à Sidi Bernoussi (Casablanca), pour la simple raison que cette entité peut désigner des têtes de liste, sans passer par la base.

- Slimane Amrani, un autre cador du parti de la lampe, qui depuis 2002 a pris l'habitude d’être désigné tête de liste à Khouribga alors que cette année, la base du parti dans cette ville a opté pour Cherqui El Gholmi.

Par ailleurs, aucune femme membre du secrétariat général n'a été choisie par les commissions locales, indique le même journal. Il s'agit deBassima Hakkaoui, ministre de la femme, de la solidarité et du développement social, Jamila El Moussali, ministre déléguée chargée de l'enseignement supérieur, l'ex-ministre Soumia Benkhaldoun et la députée Nouzha El Ouafi.

Parmi une vingtaine de femmes parlementaires, seules trois ont pu être désignées par la base du parti, à savoir Amina Ma El Ainine à Tiznit et Sidi Ifni, Souad Chikhi à Al Hoceima et Souad Boulaaiche à Fahs-Anjra.

Les jeunes leaders de la jeunesse du parti ont également eu du mal à se faire élire par les commissions locales, à l'exception de Mohammed Khayi et Saad Hazem, qui figurent respectivement dans les listes du PJD à Tanger et Témara-Skhirat. 

Ceux qui ont été choisis par les commissions locales du PJD, en attendant la validation des instances centrales du parti:

-Abdelilah Benkirane à Salé. Cette information a suscité de vifs débats entre partisans du droit de Benkirane, chef de parti à se présenter, et ceux qui défendent l’idée d’incompatibilité entre cette candidature et la position de chef de l’administration et responsable final de l’organisation des élections. Aucune annonce officielle n’a été faite, mais les différentes antennes médiatique du PJD, sur les réseaux sociaux et sur le web, ont défendu becs et ongles le droit de Benkirane à se présenter.

Au siège du parti et auprès de différents dirigeants contactés par Médias 24, on s'est refusé à confirmer, ni à démentir, se contentant d'un lapidaire: "Aucune décision officielle n'a été prise".

-Saadeddine El Othmani, président du conseil national du parti, a quant à lui été proposé tête de liste dans deux circonscriptions, à savoir Berrechid ou Benslimane. Et c'est le secrétariat général qui aura à valider la circonscription définitive, après l'avoir consulté.

Les militants de la section de Ain Chock à Casablanca ont proposé Ramid, qui est pourtant ministre de la Justice et co-président de la commission centrale des élections, et ne peut pas, de facto, se présenter aux élections. L’intéressé a fini par s'excuser.

-Abdelaziz El Omari (à la fois ministre et maire de Casablanca), Abdelazziz Rabbah, Najib Boulif, Driss El Azami et Lahcen Daoudi ont été respectivement proposés têtes de liste à Ain Sebaâ, Hay Mohammadi, Kénitra, Tanger, Fès et Beni Mellal.

-Du côté des maires, ils ont tous eu l'aval des commissions, y compris Mohamed Sadiki, le maire controversé de Rabat, qui sera tête de liste dans la circonscription de Yaâcoub El Mansour. Ce sera donc Bouanou à Meknès, Mohamed Larbi Belcaid à Marrakech, Saleh El Malouki à Agadir ou Mohammed Sefiani à Chaouen.

Contacté par Médias24, Abdelhak El Arabi, l'influent président de la commission centrale des élections du PJD, a déclaré: "Le secrétariat du parti n'a pas encore finalisé. Je ne peux donc rien confirmer". 

>Istiqlal. Le parti dispose de 61 sièges dans le parlement sortant. Ce parti dispose du meilleur quadrillage du territoire national et d’une légitimité historique indiscutable. Mais il est en perte de vitesse et cherchera à limiter les dégâts.

Hamid Chabat a essayé de ratisser large, allant jusqu’à proposer deux figures salafistes très connues, Abu Hafs et Mohamed Fizazi, d’être têtes de listes du parti. Selon nos sources au sein de l’Istiqlal, ce ne seront pas les seules surprises.

Parmi les certitudes et valeurs sûres, Hamdi Ould Rachid, tête de liste à Laâyoune, Yasmina Baddou à Casablanca, Noureddine Mediane à Al Hoceima.

>RNI. 56 sièges dans le parlement sortant. Le RNI se positionne comme un parti d’experts, du centre social, sans lequel il est difficile de constituer toute coalition de gouvernement, et qui a fait ses preuves en matière de gestion économique.

Il est proche des milieux d’affaires. Son Ftour débat avec les chefs d’entreprises au cours du mois de Ramadan à Casa, était très couru.

Son programme électoral est en cours de finalisation. En plus des aspects économiques évidents, il insistera sur l’enseignement, la culture, le logement et la santé.

Le parti de la Colombe a désigné les probables têtes de listes, dans toutes les circonscriptions de Casablanca, à quelques exceptions près, en plus des candidatures certaines de Mohamed Boussaid (Agadir), Talbi Alami (Tétouan), Mbarka Bouaida (Guelmim) et Mohamed Abbou (Taounate). A Casablanca, voici les probables têtes de listes du RNI selon des sources sûres au sein du parti :

Mohammed Heddadi à Sidi Othmane,

- Hassan Ben Amer à Aïn Sbaa-Hay Mohammadi,

- Chafik Benkirane à Aïn Chock,

- Zakaria Benkirane à El Fida Mers-sultan,

- Mohammed Abou Errahim à Bernoussi,

- Mohammed Chebbak à Anfa.

Dans la circonscription de Ben Msik (Sbata), le parti n'a toujours pas tranché entre Hassan Aziz et Taoufik Kamel.

A Meknès, fief de Salaheddine Mezouar, c'est Badr Tahri qui conduira la liste RNI.

>PAM. Le parti détient 49 sièges dans le parlement sortant et espère jouer les premiers rôles, voire le rôle numéro 1 dans le scrutin du 7 octobre. Aucune indication n’a été donnée sur une éventuelle candidature de son secrétaire général Ilyas El Omari, très populaire dans plusieurs régions du nord.

Parmi les têtes de liste, citons Abderrahim Athmoune dans la circonscription de Khouriba,  Abdelfattah El Aouni à Rabat-Océan et Brahim El Joumani à Rabat-Chellah.

Une candidature de Mehdi Bensaid (ndlr: jeune député et président de la commission des affaires étrangères au sein du parlement sortant) n'a pas été encore été validée par le bureau politique, selon nos sources.

Le PAM annoncera son programme au cours d’une session du Conseil National qui se tiendra le samedi 27 septembre à Casablanca.

>USFP. Il dispose de 42 sièges dans le parlement sortant. Le parti est en perte de vitesse, épuisé par les luttes intestines et les velléités sécessionnistes.

Parmi les rares informations au sujet des têtes de listes, signalons la candidature de Habib El Malki à Khouribga (circonscription qui englobe son fief de Bejaâd) et de Jawad Faraji à Agadir Ida ou Tanane considérée comme un fief de l’USFP.

Sur les 42 députés du groupe USFP à la Chambre des représentants, au moins 5 ont préféré quitter le navire pour d’autres cieux politiques ou s’adonner à des activités non partisanes.

C’est notamment le cas de Ahmed Reda Chami et Tarik Kabbage, sans point de chute après leur contentieux avec l’USFP qui ne validera pas leur éventuelle candidature au futur scrutin législatif.

Le député Ahmed Reda Chami a été nommé ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne et Tarik Kabbage, qui a perdu son fauteuil de maire d’Agadir, compte se retirer de la vie politique.

Ali El Yazghi, qui est lui-aussi député ex-USFP, ne figurera pas sur la liste du parti de la rose, puisqu’il a préféré faire sécession en créant le nouveau parti de gauche Alternative Démocratique (AD)

>Mouvement Populaire. Il compte 33 sièges dans le parlement sortant. Il couvrira 100% des circonscriptions. 90% des listes sont finalisées, les 10% restants font l’objet d’une rude compétition entre candidats, selon une source autorisée au sein du parti.

>L’UC. 23 sièges dans le parlement sortant. La formation de Mohamed Sajid est en pleine restructuration et repositionnement. En tenant compte des listes nationales, elle couvrira 80 à 85% des sièges par des candidatures et 70 à 75% des circonscriptions. Le programme et la liste seront connus début septembre.

>PPS. La formation de Nabil Benabdellah compte 21 députés, le plus haut score de son histoire.

Pour la campagne législative 2016, le PPS a réussi l’exploit d’attirer deux anciens poids lourds de l’USFP.

L’ex-député USFP Abdelali Doumou ainsi que Souad Zaidi, fille du défunt Ahmed Zaidi, initiateur du courant Ouverture et Démocratie qui a donné naissance au parti AD, se présenteront sous ses couleurs.

Têtes de liste des circonscriptions de Kelâat Sraghna et de Benslimane où ils sont très populaires, ces transfuges feront sans doute gagner deux sièges de députés au parti du livre de Nabil Benabdellah.

>FGD. La Fédération de la Gauche Démocratique regroupe trois petits partis de gauche (PSU, PADS et CNI). Elle compte couvrir toutes les circonscriptions.

Nabila Mounib se présentera en tête de la liste nationale, ce qui signifie qu’elle ne prendra pas de risque. Son score le 4 septembre 2015 à Casablanca-Sidi Belyout était de 771 voix qui n’ont pas permis à sa liste d’obtenir le moindre siège.

Omar Balafrej sera tête de liste à Rabat-Océan. Il fera une campagne de terrain et il a de fortes chances d’être élu.

Lors des législatives anticipées de 2011, deux partis de la FGD à savoir le PSU et le PADS avaient boycotté les élections. Aux élections communales et régionales du 4 septembre 2015, la FGD est arrivée 9e, en récoltant au total 100.259 voix.

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