Textile. L'AMITH change de président et loue le bilan d'El Mostafa Sajid

Le mandat d'El Mostafa Sajid à la tête de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement prend fin ce mercredi 1er juin.  C’est ce jour-là que le passage de témoin aura lieu et que Karim Tazi, patron de Marwa et candidat unique, sera désigné nouveau président, pour la période 2016-2018

Textile. L'AMITH change de président et loue le bilan d'El Mostafa Sajid

Le 31 mai 2016 à 15h38

Modifié 31 mai 2016 à 15h38

Le mandat d'El Mostafa Sajid à la tête de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement prend fin ce mercredi 1er juin.  C’est ce jour-là que le passage de témoin aura lieu et que Karim Tazi, patron de Marwa et candidat unique, sera désigné nouveau président, pour la période 2016-2018

Il faut dire que l’Amith fait partie de ces associations professionnelles suivies de près par les décideurs économiques. Son histoire y est certainement pour quelque chose. Sa place dans l’export et dans l’emploi. Le profil de ses présidents aussi. Parmi les plus emblématiques: Mohamed Idrissi Kaitouni, Mohamed Lahlou, ayant présidé aux destinées de l’association pendant plus de deux décennies, Salaheddine Mezouar (actuel ministre des AE), Karim Tazi (Richbond) et El Mostafa Sajid (Mazafil) à la tête de l’Amtih depuis  maintenant 6 ans.

«Il y a six ou sept ans, les guéguerres internes rongeaient notre association; l’amont contre l’aval, les régions contre Casablanca, le local contre l’export… les intérêts des uns divergeaient avec ceux des autres. Sajid a pris l’Amith au moment où les dissensions étaient au plus fort. Aujourd’hui, il laisse une association apaisée et fédérée autour d’un même projet, celui de la vision 2025», témoigne Mohamed Tazi, directeur général de l’Amith depuis 22 ans.

Unification, apaisement, fédération... Ces mêmes mots reviennent dans la bouche d’autres collaborateurs de Sajid, y compris Karim Tazi, son successeur. «Nous sommes aujourd’hui une association unie qui partage la même vision», nous délcare-t-il.

«Auparavant, on naviguait à vue. Notre souci était de voir comment sauvegarder le secteur industriel, en oubliant d’aller chercher de nouvelles opportunités, d'établir un nouveau contrat de confiance avec les banquiers, qui ne voulaient plus financer les activités textiles. Le secteur était décrié», ajoute Mohamed Tazi.

Sajid ne parlera jamais de lui-même en ces termes. Homme de terrain, il se sent très à l’aise pour débattre des problématiques du secteur, de ses opportunités, mais dès lors qu’il s’agit de parler de  sa personne, il se défile. «On laisse ce sujet pour après?», nous suggère-t-il courtoisement.  Il n'acceptera probabelement jamais. 

Parmi les sujets auxquels s’est attaqué Sajid en priorité: l’informel, en distinguant entre l’informel de production, celui des matières premières et enfin celui de distribution qui est, selon lui, le plus visible et le plus dangereux. "L'informel de production n'est que la conséquence de la contrebande", abonde dans le même sens Karim Tazi. 

«Il laisse une Amith décomplexée. On se croyait détenteurs de la vérité absolue. Nous avions, par le passé, pris nos distances avec les unités travaillant dans le local et qui avaient migré vers l’informel de production. Ce n’est qu’après que nous avons compris qu’elles étaient aculées à basculer dans l’économie parallèle, à cause de la contrebande, des conditions du doing business…», souligne pour sa part Mohamed Tazi.

D’ailleurs, El Mostafa Sajid ne parlera jamais de ces unités sur un ton accusateur ou méprisant. Il va s’y pencher, essayer de comprendre leurs motivations et évaluer leur business.

«En les abordant, nous avons compris qu’il y avait derrière de véritables business models. Malgré tout ce qu’on peut leur reprocher, certaines de ces unités, notamment celles spécialisées dans la confection de jellabas-manteaux et de pyjamas ont pu freiner l’augmentation fulgurante des importations de pyjamas en provenance de Turquie. Elles ont pu construire un produit qui répond aux besoins en termes de prix et de modèle. La véritable gangrène est ce qui entre du sud du Maroc en provenance de Mauritanie et du Nord du Maroc en provenance de  Sebta et Melilia», souligne Mohamed Tazi.   

Dans le cadre d’une étude sur le secteur, l’Amith a reçu un acteur qui revendique travailler avec 500 ateliers informels. Selon ses déclarations, il produit 3 millions de pièces par mois, soit plus de 30 millions de pièces par an. A titre comparatif, Zara produit au Maroc entre 70 et 100 millions de pièces, selon les chiffres communiqués par l’Association.

Pour un prix de vente variant entre 50 et 100 DH, ce business pèse pour environ «2 milliards de DH». Les usines sont situées essentiellement dans les régions d’Errachidia, de Sidi Bennour et de Ouezzane.

Dans le but de faire revenir ces entreprises dans le circuit formel, l’Amith a soumis un dossier aux pouvoirs publics. L’adaptation du  statut de l’auto-entrepreneur à l’activité textilienne, la mise en place d'une TVA sectorielle et l’intégration de l’administration de proximité dans l’écosystème textile font partie des mesures suggérées par Sajid.

Désormais, il reviendra à Karim Tazi, jusque-là coéquipier de Sajid, de suivre ce dossier, qu’il considère comme un «sujet très fort». Le nouveau président a en outre l’avantage de bien connaître les chantiers engagés, d’être un fin connaisseur des nouvelles exigences du domaine.

«Je suis porteur d’un projet plus opérationnel et moins politique. J’ai une vision concrète, business», souligne-t-il comme pour marquer une rupture avec l'ancien mandat. «Je prévois d’agir essentiellement sur la formation, l’innovation et l’expertise, avec un focus sur la veille conjoncturelle et l’accompagnement des acteurs, une mission que fait déjà l’Amith de manière traditionnelle», ajoute-t-il. 

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