Othmani (PJD): “La baisse du seuil électoral aura une incidence minime sur les législatives”
Le ministre de l'Intérieur a proposé aux partis politique de faire baisser le seuil électoral de 6% à 3% des voix. Le PJD qui s'opposait fermement à cette baisse a finalement décidé ce samedi 9 avril de se ranger aux côtés de la majorité des formations soutenant cette option. Explications de Saâdeddine El Othmani.
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Samir El Ouardighi
Le 9 avril 2016 à 16h07
Modifié 9 avril 2016 à 16h07Le ministre de l'Intérieur a proposé aux partis politique de faire baisser le seuil électoral de 6% à 3% des voix. Le PJD qui s'opposait fermement à cette baisse a finalement décidé ce samedi 9 avril de se ranger aux côtés de la majorité des formations soutenant cette option. Explications de Saâdeddine El Othmani.
Au regard du revirement du parti de la lampe, le seuil minimal de représentation passera bien de 6% à 3%, après la proposition faite en ce sens lundi 4 avril par le ministre de l'intérieur Mohamed Hassad, aux leaders de la classe politique.
La réunion du secrétariat général du PJD de ce samedi 9 avril a confirmé cette tendance, en décidant de se ranger aux côtés des partis désireux ou acceptant de baisser le taux actuel à 3%.
Joint par Médias 24, Saâdeddine El Othmani, président du Conseil national du parti de la lampe, déclare que la baisse de ce taux n'est pas cruciale pour l'échiquier politique, malgré la volonté antérieure du PJD de l'augmenter à 8%, puis de le garder à 6%.
"Puisqu'un grand nombre de partis réclamaient sa baisse à 3%, nous avons décidé d'aller vers le consensus et de nous ranger à l'avis de la majorité. Ce n'est pas la fin du monde, car l'essentiel pour nous est surtout d'organiser les prochaines législatives dans la transparence."
Le numéro 2 du PJD affirme que ce seuil ne changera pas grand chose, car au final, il permettra juste aux partis qui ne peuvent accéder au Parlement avec un seuil de 6% d'y arriver avec celui de 3%.
Pour notre interlocuteur, il n'y aura aucun bouleversement, car le nouveau seuil de 3% concernera les listes provinciales et locales, selon le projet de loi consulté par Médias 24. Au final, cela n'influera pas beaucoup -voire pas du tout- sur la carte politique du Maroc et il n'y aura pas la balkanisation annoncée par certains. M. El Othmani estime que l'enjeu portera au total sur le basculement d'une dizaine de sièges au profit des petites formations.
Concernant le financement public des partis lié à la baisse de ce seuil, El Othmani déclare qu'une décision en ce sens sera prise ultérieurement en Conseil de gouvernement.
"La décision de permettre aux nouveaux venus au Parlement d'accéder à un minimum de financement sera bientôt actée pour être opérationnelle aux prochaines législatives. Au PJD, nous soutenons les petits partis politiques, qui doivent bénéficier d'un minimum de subventions étatiques pour payer leurs frais courants (loyer, secrétariat ...). Malgré leur petite taille, ils fédèrent des militants et des voix et ont droit à ce titre à une aide de l'Etat".
Dans une déclaration à notre rédaction, Mohand Laenser, secrétaire général du MP, confirme, tout comme son allié du PJD, que le projet de loi organique 20-16 modifiant la loi organique 27-11 relative à la Chambre des représentants et fixant les nouvelles régles du seuil électoral sera bien basée sur la proposition du ministre de l'Intérieur.
Rappelons que plusieurs formations politiques réclamaient ardemment l’introduction d’un seuil national pour favoriser le pluralisme politique et la représentation des petits partis au Parlement. D'autres stigamitisent cette idée; en mettant en avant le risque de "balkanisation" du champ politique. En gros, les petits partis y sont favorables, les grands partis sont contre.
La réalité est tout autre. Dès lors que la modification du seuil ne concernera que les circonscriptions, les électeurs continueront de voter pour un député d’une circonscription, au lieu de l’élire sur des listes nationales présentées par les partis.
Seul un seuil national, gage de démocratie représentative, aurait véritablement permis l’entrée de petites formations politiques au Parlement.
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