Une victime de violences homophobes à Beni Mellal devant le procureur
La vidéo de violences homophobes contre deux jeunes à Beni Mellal s'avère récente et authentique. L'une des deux victimes de ces violences va être présentée devant le procureur pour d'éventuelles poursuites.
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Amine Belghazi
Le 26 mars 2016 à 19h14
Modifié 26 mars 2016 à 19h14La vidéo de violences homophobes contre deux jeunes à Beni Mellal s'avère récente et authentique. L'une des deux victimes de ces violences va être présentée devant le procureur pour d'éventuelles poursuites.
Une vidéo d'une extrême violence mettant en scène l'agression de deux supposés homosexuels fait le tour des réseaux sociaux marocains et internationaux. L'une des deux victimes est actuellement en détention. Elle sera présentée dimanche 27 mars devant le procureur, alors que les agresseurs sont en liberté.
Les faits remontent à la nuit de jeudi à vendredi, lorsqu'une bande de jeunes a pénétré à l'intérieur d'une maison où se trouvaient deux personnes que les jeunes accusaient de pratiques homosexuelles.
Les victimes ont été violentées, l'une d'elle a été traînée de force dans les ruelles d'un quartier résidentiel à Beni Mellal. Des images d'une rare violence que Médias 24 s'interdit de diffuser.
"Actuellement, l'une des victimes est en détention, elle sera traduite demain [dimanche] devant le procureur, qui dictera les charges qui seront retenues contre elle. L'autre personne, actuellement en liberté, sera sans doute poursuivie pour les mêmes motifs," nous apprend le membre d'une instance institutionnelle locale.
La même source nous assure que la victime n'a pour l'heure fait appel à aucun avocat.
Ce dramatique fait-divers interpelle à plusieurs niveaux, d'autant plus que les agresseurs ne sont pas inquiétés outre mesure. Pourquoi aucune action publique n'a-t-elle été menée contre eux?
Analysons les faits.
D'un côté, les deux victimes sont soupçonnées d'avoir eu des rapports homosexuels dans l'intimité.
De l'autre, les agresseurs ont violé l'intimité privée, forcé le domicile, agressé les victimes, incité à la violence et diffusé sur Internet le film de leurs agressions. Tout cela dans une totale impunité.
Le silence des autorités devant ces atteintes à la dignité humaine cautionne implicitement ces pratiques. Le message renvoyé est le suivant: "il est moins grave de se substituer à la justice que d'entretenir un rapport homosexuel intime et discret."
Tout cela questionne sérieusement sur le rôle des institutions de l'Etat marocain. Par extension, faut-il autoriser les polices de quartier ou les brigades civiles des mœurs?
Pour rappel, l'article 489 du Code pénal punit "de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 200 à 1.000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe."
Pour la violation de l'intimité des citoyens, il faudra repasser.
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