Ahurissant. Ban Ki-moon n’accepte pas la position du Conseil de sécurité
Ban Ki-moon est-il en train de perdre toute mesure? Dans ce qui ressemble à de l’acharnement et à une volonté de personnaliser la crise, son porte-parole a fait une étonnante déclaration.
Ahurissant. Ban Ki-moon n’accepte pas la position du Conseil de sécurité
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R. B.
Le 18 mars 2016 à 20h57
Modifié 11 avril 2021 à 2h37Ban Ki-moon est-il en train de perdre toute mesure? Dans ce qui ressemble à de l’acharnement et à une volonté de personnaliser la crise, son porte-parole a fait une étonnante déclaration.
Ce vendredi 18 mars, le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric a eu des réponses dont les “mots ont été soigneusement choisis“, selon l’agence Reuters qui en a fait un compte rendu.
M. Dujarric a déclaré que le Secrétaire général se sent “déçu“ [disappointed] par l’absence de “position forte“ du Conseil de sécurité “dans le différend entre lui et le Maroc“ et qu’il soulèvera la question avec les États membres du Conseil bientôt.
Le Conseil de sécurité avait mené des discussions pendant plusieurs heures jeudi au sujet de la Minurso, car le Maroc a demandé le départ de 84 membres civils de cette mission. Le Royaume estime que certains de ces membres font eux aussi preuve de partialité et multiplient les rapports anti-marocains.
Les États membres du Conseil de sécurité ont exprimé jeudi des inquiétudes, mais vont avoir des discussions bilatérales avec le Maroc pour assurer "une évolution positive du dossier." L'allusion est faite, ici, à la mission de la Minurso.
Dujarric a laissé entendre que cette position du Conseil de sécurité est rejetée [ou n'est pas acceptée] par le secrétaire général, qui a tenu à manifester sa déception. Nous aurions préféré une position plus claire, a dit Dujarric.
Dujarric a déclaré que Ban Ki-moon soulèvera la question lors de la réunion mensuelle avec les membres du Conseil, selon Reuters.
Selon des diplomates cités par l'AFP, les membres du Conseil qui se sont opposés à une "déclaration forte" incluent la France, l'Espagne, l'Egypte et le Sénégal.
Ce qui est ahurissant, ce n'est pas que Ban Ki-moon soit déçu. Cela était prévisible, car le Conseil n'a pas lancé d'appel au Maroc pour revenir sur sa décision et n'a pas non plus exprimé le moindre soutien à M. Ban Ki-moon. Ce qui est inattendu, c'est qu'il tienne à l'exprimer publiquement, comme s'il prenait l'opinion à témoin et qu'il annonce qu'il ne comptait pas en rester là.
L'AFP écrit que Ban KI-moon soulèvera la question lors d'une réunion le lundi avec les ambassadeurs du Conseil de sécurité.
Cela tourne décidément à l'affaire personnelle, comme si Ban tenait à avoir le dernier mot. Il tient manifestement à rebondir sur les réactions marocaines relatives à la Minurso pour créer un problème entre le Maroc et l'ONU. Et à placer la crise sur le plan de la légalité et du respect du mandat de la Minurso alors que c'est la Minurso elle-même qui est remise en cause par la partialité de celui qui est censé être le facilitateur.
Ce qu'a dit le porte-parole
La retranscription intégrale des réponses de Stéphane Dujarric est en ligne sur le site de l’ONU.
Sur la décision marocaine relative à la Minurso, le porte-parole évoque un “défi à la légalité, un défi au conseil de sécurité“. Dès lors, le “Conseil de sécurité doit prendre ses responsabilités“.
“Nous continuerons, évidemment, à avoir des discussions sur terrain avec nos homologues marocains dans les prochains jours (…) Mais il sera extrêmement difficile à long terme pour la Mission de fonctionner [si les 84 civils dont le Maroc a demandé le départ quittent la Minurso]“.
Question : les deux parties ont évoqué la possibilité d’un conflit dans la région. Le secrétaire général ne sent-il pas responsable de cette escalade?
Réponse : La réponse courte à votre question est non. Le Secrétaire général a utilisé un mot ... le mot "occupation". Dans la façon dont il l'a utilisé, il ne devait pas apporter une définition juridique (…) c’était une réponse à une question sur les réfugiés, sur les enfants qui ont grandi dans des camps en 40 ans. (…) Nous espérons vivement que nous pouvons encore sauver la Mission et reconstruire notre relation avec le Maroc.
Question: (…) Est-ce que cela signifie, de votre point de vue, ce que le Conseil n'a pas été uni derrière le SG? Parce que, de toute évidence, il n'y avait pas une position du Conseil consistant à soutenir la position du SG sur ce point.
Réponse: (…) Comme je l'ai dit, le Secrétaire général va soulever cette question au cours du déjeuner informel, le déjeuner mensuel lundi. Nous allons évidemment tenir le Conseil de sécurité de très près informé de ce qui se passe sur le terrain et ce que nous avons à faire sur le plan opérationnel pour assurer la sécurité de notre personnel, le personnel civil et le militaire (…) Nous avons été en contact, et nous continuons à être en contact avec les Marocains, à la fois ici et sur ... le terrain.
Question: Serait-il juste de dire que le Secrétaire général a été déçu [disappointed] par le Conseil?
Porte-parole: Je pense que ... il aurait été préférable si nous avions reçu des mots plus clairs du Président du Conseil de sécurité.
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