Retour à la case départ dans le dossier qui oppose les enseignants stagiaires au gouvernement.  Terminée vers 21h, la réunion tenue vendredi entre les deux parties s’est soldée par un échec.

Abdelilah Benkirane a campé sur ses positions, provoquant la déception parmi les membres de la coordination des enseignants stagiaires. «Les deux décrets seront maintenus», a-t-il martelé, selon Abderrahmane Allam, coordinateur de l’Initiative civile pour résoudre la problématique des enseignants de demain. «Le chef du gouvernement a rappelé qu’il avait juré que ces décrets resteront de rigueur et que partant de là, il lui était impossible de revenir en arrière», ajoute M.Allam.  

Benkirane a en outre réitéré la proposition du gouvernement d’engager l’ensemble des enseignants stagiaires en deux vagues (7.000 avant la prochaine rentrée scolaire puis 3.000 en décembre 2016, voire janvier 2017).

Il ne sera donc pas question de les engager tous en une seule fois, comme l'avaient demandé les enseignants stagiaires.

De son côté, Abdelhak Elaraby, conseiller de M. Benkirane, a diffusé tard dans la soirée la version officielle de cette rencontre. Selon M. Elaraby, le chef du gouvernement reste ouvert au dialogue et accepte de recevoir les représentants des enseignants stagiaires grévistes pour leur fournir les éclaircissements nécessaires. M. Benkirane a proposé aux grévistes deux options:

-soit accepter l'offre du gouvernement telle que l'a exprimée le wali de Rabat (recrutement en deux vagues);

-soit recourir à la justice.

Il leur a "recommandé d'accepter l'offre gouvernementale et de ne pas gaspiller la chance qui leur est offerte d'être formés, puis d'être recrutés". Il a tenu à "séparer la formation du recrutement et a également insisté sur le fait que dans la fonction publique, il n'y aura plus de recrutements sans concours".

Chronologie d’une journée agitée

La réunion de ce vendredi a failli être annulée par les enseignants stagiaires. Programmée à 15h cet après-midi, les enseignants stagiaires ont appris, une fois sur place, que la rencontre serait finalement tenue au domicile du chef du gouvernement, au quartier "Les orangers".

«Il était prévu que la rencontre ait lieu à la Primature. Une fois sur place, nous avons été informés du changement de lieu, sur décision unilatérale de M.Benkirane», explique à Medias 24 un membre de la coordination des enseignants stagiaires. Et de poursuivre: «c’est une reprise de contact sur un sujet important. Nous voulions briser la glace et démarrer sur de nouvelles bases», déclare notre source sur un ton de déception.

Après une première réaction sur le vif consistant à refuser de se rendre à la résidence de Benkirane, le comité de dialogue représentant les 7 coordinations s’est réuni vers 17h pour décider de la suite à donner. Des voix majoritaires ont préféré «céder» et accepter de déplacer le rendez-vous.

La rencontre n’a finalement démarré que vers 19h. «Dès le début, Benkirane s’est montré rigide, fermé à toute négociation», raconte une source digne de foi.

Voilà une journée qui démarre mal et qui finit mal.