Doing Business 2016: Maroc et Tunisie en milieu de tableau, Algérie, Mauritanie et Egypte en peine
La Tunisie et le Maroc occupent les 74e et 75e rangs dans le rapport Doing Business (DB) 2016 publié cette semaine par la Banque mondiale. L’Egypte (131), l’Algérie (163) et la Mauritanie (168) souffrent. Le classement annuel de la BM analyse la situation de 189 pays.
Doing Business 2016: Maroc et Tunisie en milieu de tableau, Algérie, Mauritanie et Egypte en peine
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Jamal Amiar
Le 30 octobre 2015 à 20h23
Modifié 11 avril 2021 à 2h37La Tunisie et le Maroc occupent les 74e et 75e rangs dans le rapport Doing Business (DB) 2016 publié cette semaine par la Banque mondiale. L’Egypte (131), l’Algérie (163) et la Mauritanie (168) souffrent. Le classement annuel de la BM analyse la situation de 189 pays.
Si le DB note que "les réformes de la réglementation des affaires ont repris au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en dépit des conflits", force est de constater que ces efforts sont inégaux et, pour la majorité, insuffisants.
Le rapport DB est une étude sur l’environnement juridique qui prend en compte dix indicateurs; c’est une évaluation des réglementations qui affectent les dix étapes de la vie d’une entreprise.
Ainsi, le premier Etat classé dans la région Mena est les Emirats arabes unis (EAU) à la 31e place. Au vu de leurs moyens financiers et de leurs ambitions régionales et internationales, le Qatar (68) et l’Arabie saoudite (82) sont plutôt mal classés. Ces deux derniers pays reculent d’ailleurs très fortement par rapport aux années 2000-2001.
Avec le Maroc, les EAU figurent parmi les pays de la région qui ont mis en chantier quatre réformes d’une année sur l’autre. La Mauritanie a conduit trois réformes, l’Algérie deux, note le rapport DB 2016.
La Tunisie résiliente malgré tout
Malgré des années difficiles, la Tunisie a pu maintenir un classement "correct". Ces cinq dernières années, turbulences et violences politiques lui ont laissé peu de répit pour réformer son champ juridique et économique. La Tunisie (11 millions d’habitants et PIB par tête de 4.500 dollars) passe de la 75e à la 74e place entre 2015 et 2016.
S’agissant du Maroc (33,5 millions d’habitants et 3.020 dollars de PIB/habitant), le pays passe de la 80e à la 75e place.
L’Egypte (84 millions d’habitants et 3.280 dollars de PIB/habitant) pointe à la 131e place en 2016 contre un 126e rang en 2015. En matière d’exécution de contrats, de paiement des impôts et d’électricité, le pays est dans les rangs 150 et au-delà.
La Mauritanie (4 millions d’habitants et 1.260 dollars de PIB/habitant) passe du 176e rang en 2015 au 168e rang en 2016. Paiement des taxes et impôts, règlement de l’insolvabilité, commerce transfrontalier et obtention de prêts se révèlent compliqués et plombent le classement mauritanien.
Alger à la 163e place, ce n’est pas une bonne nouvelle
Dans ce paysage nord-africain et arabe, l’Algérie (40 millions d’habitants et un PIB/habitant de 5.340 dollars) se distingue par une médiocre 163e place. Effet des blocages politiques persistants et des luttes de clans qui empêchent toute véritable innovation politique et juridique, Alger gagne deux petites places par rapport à 2015.
Pourtant d’une année sur l’autre, sur les 10 indicateurs qui forment le classement de chaque pays, l’Algérie est en amélioration sur sept: la création d’entreprise, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention de prêts, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des taxes et impôts et le règlement de l’insolvabilité. Deux indicateurs n’ont pas varié d’une année sur l’autre.
En substance, le juridique, l’Etat de droit, la création d’entreprise et d’emplois ne sont pas les premiers soucis d’Alger.
La situation algérienne, à la lumière de ce 13e rapport de la BM, n’est pas anodine. Le pays, voisin du Maroc à l’est, est également frontalier de la Mauritanie, du Mali, de la Libye et de la Tunisie.
Outre le fait qu’Alger éprouve des difficultés à réformer, cette situation conjuguée à la baisse des prix du pétrole et au chômage des jeunes peut se révéler explosive pour elle-même et pour ses voisins. Au cours de ces dernières années, Alger ne réforme pas son cadre économique et juridique, mais dépense entre 10 et 12 milliards de dollars par an pour s’équiper en armements.
Le Maroc doit être plus exigeant avec lui-même
Pour revenir au classement du Maroc, une note de la Primature envoyée aux journalistes ce milieu de semaine souligne que "le Maroc gagne cinq places et réduit les écarts avec les pays de la région". Dans la zone Mena et en zone Afrique, le Maroc passe de la 8e place il y a cinq ans à la 6e place.
Lorsque l’on sait ce que la région Mena traverse politiquement depuis 4-5 ans, le Maroc améliore certes sa position. L’Afrique, l’Ile Maurice, le Rwanda et l’Afrique du sud font un peu mieux que le Maroc mais le Royaume tire son épingle du jeu.
En revanche, il deviendrait plus approprié de commencer à mesurer et à comparer les performances du Maroc à l’aune des critères de convergence de l’Union européenne et aux performances de pays tels la Turquie, la Croatie, le Portugal ou l’Espagne.
"Le Maroc", a déclaré un voyageur, -et toutes choses étant égales par ailleurs-, "est la Californie qui n’a pas réussi". Le diagnostic est clair. Nos paysages sont magnifiques, comme en Californie; notre peuple est hospitalier, plus qu’en Californie; notre nature est généreuse, comme en Californie.
Nous avons la mer, les plaines, les montagnes et le désert comme en Californie. La population marocaine (34 millions) est quasiment l’égale de celle de la Californie (40 millions), mais la Californie, seule, est la 10e puissance économique mondiale. La Turquie est 18e. Le Maroc 61e.
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