La cession de parts n’est pas «taboue» pour le groupe OCP, a déclaré Mostafa Terrab dans une interview à Bloomberg, à condition d'unl maintien de la majorité du contrôle de l’Etat, considérée comme une "ligne rouge". «En dehors de cela, nous sommes ouverts à toutes options financières qui feraient avancer notre stratégie et protégeraient l’intérêt de nos actionnaires». 

D’après des sources de Bloomberg, cette ouverture pourrait se faire en deux temps: une première opération d’entrée au capital de fonds souverains, puis une première entrée en bourse d’ici deux à trois ans. 

Il reste à savoir si cette ouverture du capital interviendra par cession d’actions ou par augmentation de capital, qui entraînerait la dilution de l’actionnaire historique: l’Etat marocain. 

C’est à ce dernier - qui détient 95% du capital du phosphatier - que revient la décision finale, le second actionnaire Banque Centrale Populaire étant lié par un pacte d’actionnaires. 

OCP est engagé dans une ambitieuse stratégie d’expansion d’activités pour doubler l’extraction de roches et tripler sa production de fertilisants, engageant un plan d’investissements de 20 milliards de dollars. A mi-parcours de ce plan s’étalant entre 2008 et 2025, l’Office a déjà dépensé 4 milliards de dollars et investit actuellement 2 milliards de dollars.

Deux levées d’obligations internationales intervenues en Avril 2014 et Avril 2015, totalisant 2,55 MM de dollars ont permis de financer une partie de ce plan. Le groupe fait également appel à ses fonds propres. En 2014, une partie des bénéfices a pu être réinjectée dans son plan d’investissement, les actionnaires renonçant partiellement à la distribution de dividendes (-40% des recettes de l’OCP pour le budget 2014 de l’Etat). 

A noter également que M. Benchaaboun, PDG de BCP, n’écartait pas la rumeur d’un désengagement partiel du groupe bancaire dans le capital d’OCP. Interviewé par Médias 24 en Mars, ce dernier avait confirmé que l’opération de désengagement croisé devrait se poursuivre, même si elle n’aboutirait pas à un décroisement total. En Janvier l’OCP, réduisait sa part dans le capital de BCP, franchissant le seuil de 5%, une opération symétrique au désengagement de BCP dans l’OCP.