Réunis dimanche soir à Tanger en présence du candidat du PAM à la présidence de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima Ilyas El Omari, plus de 32 élus ont confirmé leur intention de voter en faveur du numéro 2 du PAM.

Après une réunion qui a duré de 19H30 à 21H et au cours de laquelle le principe de la coalition PAM-RNI-Istiqlal-UC a été avalisé, les élus ont marqué une pause pour dîner avant de reprendre leur réunion et décider des attributions de chacun des partenaires au sein du futur bureau de l’exécutif régional.

A l’issue des élections régionales du 4 septembre dernier, le PAM avait remporté 18 sièges, le PJD 17, le RNI 7 sièges et l’Istiqlal 7 sièges également. Avec une assemblée composée de 63 élus, la majorité est de 32 voix soit le total des voix obtenues par le PAM, le RNI et l’Istiqlal auxquelles s’ajoutent les voix de l’UC.

Cependant tout retournement de dernière minute reste possible, le parti de l’Istiqlal n’ayant pas confirmé au milieu de la réunion son engagement inconditionnel auprès du PAM.

Le RNI vote avec le leader de l’opposition

Jusqu’à la veille du week-end, le PJD gardait l’espoir de pouvoir rassembler l’ensemble des voix des partis membre de la majorité gouvernementale, dont celles du RNI, mais ces dernières lui auront manqué.

Depuis la veille des élections, plusieurs informations faisaient état d’un pacte PAM-RNI pour se partager la présidence de la région et la mairie de Tanger qui était dominée par une alliance PAM-RNI. Mais devant la victoire écrasante du PJD à Tanger, l’attention de l’alliance PAM-RNI s’était reportée sur Tétouan où le PJD est arrivé premier avec 23 sièges et le RNI, mené par Rachid Talbi Alami, était arrivé second avec 16 sièges.

Sur Tétouan, le PJD tenant à la présidence de la commune «a fait des propositions insuffisantes à Talbi» selon un dirigeant du parti. Ce dernier dans une vidéo de notre confrère Hespress (ci-dessous) explique comment selon lui le PJD ne lui a pas accordé assez de considération. La raison était ainsi toute trouvée pour justifier le vote des élus du RNI en faveur du candidat du PAM à la présidence de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Dimanche à la mi-journée, le secrétaire régional du PJD Bachir Adellaoui a répondu à la sortie médiatique de Talbi Alami et tenté d’expliquer que le PJD et le RNI pouvait encore arriver à un accord. «Talbi a exprimé ses demandes trop tard, a dit Abdellaoui ; nous le respectons et c’est un homme qui mériterait de diriger Tétouan».

Cependant et de manière objective tant sur le plan politique que des ressources financières, l’alliance PAM-RNI-UC est plus profitable aux trois forces politiques que la recherche à tout prix d’une alliance avec le PJD par le Rassemblement national des indépendants fondé par Ahmed Osman en 1977.

Si elle se confirme,  l’arrivée d’Ilyas El Omari à la présidence de la région et celles de barons du RNI et de l’UC signifierait que la politique régionale renoue avec des noms omniprésents dans la politique et le business multiforme de l’immobilier depuis plus de 20 ans dont Mohamed Bouhriz (RNI) et Mohamed Zemmouri (UC).

Contactée par Médias 24, la direction régionale du PJD a pris acte dès dimanche soir de cette alliance. «C’est la démocratie» a déclaré le secrétaire régional et futur maire de Tanger Mohamed Bachir Abdellaoui. 

Au milieu de la nuit, à Rabat, l’Istiqlal annonçait qu’il votera pour le PJD et qu’il quittera l’opposition, suite à une réunion de son comité exécutif. Aujourd’hui, lundi  14 septembre, nous ferons le tri entre les annonces et les décisions. Si l'Istiqlal vote pour le PAM, Omari sera président de la région. Sinon, ce sera le candidat PJD. L'issue est incertaine.