Chômage: quelques indicateurs passent au vert

Evolution divergente du chômage avec d'un côté le chiffre toujours élevé de 660.000 jeunes concernés et d'un autre côté, plusieurs signaux positifs et encourageants.

Chômage: quelques indicateurs passent au vert

Le 5 août 2015 à 12h50

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

Evolution divergente du chômage avec d'un côté le chiffre toujours élevé de 660.000 jeunes concernés et d'un autre côté, plusieurs signaux positifs et encourageants.

Au cours du second trimestre 2015, le nombre de chômeurs évalué par le HCP s’est élevé à 1.041.000 personnes, contre 1.114.000 une année plus tôt.

Cette amélioration relative de 73.000 personnes recouvre deux réalités différentes: la création nette de 38.000 emplois nets en douze mois; et la sortie d’un grand nombre de chômeurs de l’activité; découragés, ils ne cherchent plus de travail.

Le Maroc compte donc, au second trimestre 2015, 1.041.000 chômeurs dont :

-858.825 citadins (82,5%)

-657.912 jeunes chômeurs, âgés de 15 à 29 ans (63,2% de l’ensemble des chômeurs)

-321.000 chômeurs ont un diplôme d’études supérieures (30,9%)

-et 702.675 s’installent dans un chômage de plus d’un an (67,5%).

A la même date, le Maroc compte 10.929.000 personnes qui travaillent dont seulement 8,6 millions (78,5%) ayant des emplois rémunérés. Les autres ont des emplois non rémunérés, appelés pudiquement (et à 98%) des aides familiales.

125.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés au cours de la période (T2-2015 vs T2-2015), 65.000 postes en milieu urbain et 60.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a perdu 87.000 postes, résultat d’une perte de 94.000 en zones rurales et d’une création de 7.000 en zones urbaines. De sorte que la création nette d’emplois a été de 38.000 emplois. Ici, la situation économique de l’agriculture est clairement en cause, l’année agricole a été moyenne en 2014, et hors agriculture, l’évolution de la création d‘emplois a été nettement meilleure.

Les signaux positifs sont également incontestables:

-si on ne tient compte que de l'emploi rémunéré, ce sont 125.000 postes qui ont été créés en 12 mois; un niveau authentique que le Maroc n'avait pas réalisé depuis longtemps;

-l'industrie a marqué une rupture, elle a créé 14.000 postes en douze mois, alors qu'au cours des trois années précédentes, elle en perdait environ 4.000 par an;

-il y a une accélération indiscutable des créations d'emplois en 2015. Avec la campagne agricole exceptionnelle effectuée cette année, 2015 sera certainement une année fructueuse au front de l'emploi.

Voici en chiffres les principaux résultats de l’enquête HCP pour le second trimestre 2015:

>Légère baisse des taux d’activités et d’emploi

Avec 11.970.000 personnes, la population active âgée de 15 ans et plus, a baissé entre les seconds trimestres de 2014 et 2015, de 0,3% au niveau national (-0,9% en milieu rural et +0,3% en milieu urbain). La population en âge d’activité s’est accrue, quant à elle,  de 1,5%. Ainsi, le taux d’activités est passé, entre les deux périodes indiquées, de 48,9% à 48%, enregistrant une diminution de 0,9 point.

En matière d’emploi, 125.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés au cours de la période, 65.000 postes en milieu urbain et 60.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré, composé d’environ 98% d’aides familiales, a en revanche enregistré une baisse de 87.000 postes, résultat d’une perte de 94.000 en zones rurales et d’une création de 7.000 en zones urbaines.

Au total, avec la création de 72.000 emplois en milieu urbain et la perte de 34.000 en milieu rural, l’économie marocaine a créé 38.000 postes nets d’emploi.

Le volume global de l’emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.891.000 à 10.929.000 personnes.

Le taux d’emploi, quant à lui, a reculé de 0,5 point au niveau national, passant de 44,4% à 43,9%, de 0,2 point en milieu urbain et de 0,8 point en milieu rural, passant respectivement de 36,8% à 36,6% et de 56,1% à 55,3%.

>A l’exception du secteur de l’agriculture, forêt et pêche" qui a perdu des emplois, tous les autres secteurs ont vu leur volume d’emploi augmenter 

Le secteur des "services" a créé 66.000 postes d’emploi (+1,6% du volume d’emploi du secteur), dont environ 31.000 par la branche du "Commerce de détail hors magasin", contre une création annuelle moyenne de 52.000 au cours des trois dernières années.

Le secteur de l’"industrie" qui comprend aussi l’artisanat a connu la création de 14.000 postes (+1,2%), dont environ 12.000 en milieu rural, contre une perte annuelle moyenne de 4.000 emplois au cours des trois dernières années.  

Le secteur des BTP a créé 16.000 emplois (+1,5%), dont 14.000 en milieu rural, contre une création annuelle moyenne de 3.000 au cours des trois dernières années.

Le secteur de l’agriculture, forêt et pêche" a, au contraire, connu une perte de 58.000 postes d’emploi, après une perte de 6.000 emplois en 2014 et une création de 137.000 postes en 2013.

Par milieu de résidence, l’évolution de l’emploi, selon les secteurs d’activités économiques, se présente comme suit:

En milieu urbain, tous les secteurs d’activités ont connu des créations d’emploi:

·        65.000 postes dans les "services" (+1,9% du volume d’emploi du secteur);  

·        3.000 dans l’agriculture, forêt et pêche" (+1,2%); 

·        2.000 dans l’industrie y compris l'artisanat" (+0,2%) ; 

·        2.000 dans les BTP (+0,3%). 

En milieu rural, à l’exception du secteur de l’agriculture, forêt et pêche" qui a perdu 61.000 postes d’emploi, correspondant à une baisse de 1,5% du volume de l’emploi du secteur, tous les autres secteurs ont vu leur volume d’emploi augmenter:

·        12.000 postes dans le secteur  de l’industrie y compris l'artisanat" (+6,6% du volume de l’emploi du secteur);

·        14.000 dans le secteur des BTP (+3,6%);

·        1.000 dans celui de des "services" (+0,1%).

>Le chômage

Avec une baisse de 73.000 personnes, 54.000 en milieu urbain et 19.000 en milieu rural, la population active en chômage est passée, entre le deuxième trimestre de l’année 2014 et celui de 2015, de 1.114.000 à 1.041.000 chômeurs, enregistrant une baisse de 6,6%au niveau national.

Le taux de chômage est ainsi passé, entre les deux périodes, de 9,3% à 8,7% au niveau national, de 14,2% à 13,4% en milieu urbain et de 3,6% à 3,3% en milieu rural.

Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 25 à 34 ans (-1,5 point) et les personnes ayant un diplôme (-0,9 point). Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a, toutefois, enregistré une hausse de 1,3 point au niveau national, 2,2 points en milieu urbain et 0,2 point en milieu rural.

Le chômage demeure en particulier élevé parmi les diplômés et les jeunes âgés de 15 à 24 ans. C’est ainsi qu’au deuxième trimestre 2015, le taux de chômage était de 3,6% parmi les personnes sans diplôme, de 13,8% parmi ceux ayant un diplôme de niveau moyen[1] au niveau desquels il a enregistré 19,2% parmi les actifs ayant un certificat de qualification professionnelle, et de 20,8% parmi les detenteurs d’un diplôme de niveau supérieur[2] avec en particulier un taux de 23,3% pour les lauréats des facultés. Il était de 20,5% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 et de 38,6% parmi les citadins d’entre eux, contre 8,7% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus.

>Le sous-emploi

Le volume des actifs occupés en situation de sous emploi a augmenté, entre les deux périodes, de 1.137.000 à 1.182.000 personnes (de 507.000 à 539.000 personnes dans les villes et de 630.000 à 643.000 dans les campagnes). Le taux de sous emploi est ainsi passé de 10,4% à 10,8% au niveau national, de 9,2% à 9,7% dans les villes et de 11,7% à 12% dans les campagnes.

Selon le secteur d’activités économiques, les personnes exerçant dans les BTP, avec un taux de sous-emploi de 15,5% au niveau national, sont les plus touchées par ce phénomène ; un constat relevé aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les personnes exerçant dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche" viennent au deuxième rang avec 11,3%.

Source: Enquête nationale sur l'emploi, Haut Commissariat au Plan  (Direction de la Statistique).

(*) Pour les définitions des concepts et indicateurs utilisés, se référer au glossaire disponible sur le site web du HCP : http://www.hcp.ma. (**)Il s’agit de tous les diplômes, aussi bien de l’enseignement général que de la formation professionnelle.

 

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