Le ramadan au quotidien: plus de spiritualité, moins de travail

Le HCP vient de publier une intéressante note d’information sur l’emploi du temps des Marocains pendant le ramadan, ainsi que sur l’évolution des prix à la consommation pendant le mois sacré.

Le ramadan au quotidien: plus de spiritualité, moins de travail

Le 13 juillet 2015 à 19h50

Modifié 11 avril 2021 à 1h03

Le HCP vient de publier une intéressante note d’information sur l’emploi du temps des Marocains pendant le ramadan, ainsi que sur l’évolution des prix à la consommation pendant le mois sacré.

Désormais, nous disposerons de quelques chiffres, malheureusement trop globaux, pour évaluer le changement de comportement provoqué par le mois du jeûne.

Cette note confirme que l'ordre de priorité des Marocains change. La spiritualité, la pratique religieuse approfondie, passent largement au premier plan. Et c'est un choix délibéré. Tout se passe comme si les Marocains décidaient, au cours de ce mois, de se consacrer pleinement à leur religion.

Selon la dernière enquête sur l’emploi du temps des Marocains, réalisée par le Haut Commissariat au Plan en 2012, et dont les résultats ci-après sont extraits, voici les principales données au sujet de l’emploi du temps quotidien :

1.TRAVAIL: 72 mn de moins pour les hommes, 19 mn de moins pour les femmes.

Les Marocains consacrent donc en moyenne (quel que soit le sexe), au cours du mois de ramadan, 46 minutes de moins que d’ordinaire à leur travail professionnel (-23% en moyenne).

2. ACTIVITÉS   DOMESTIQUES: +47 mn par jour… pour les femmes. Zéro changement pour les hommes.

Le temps des activités domestiques s’allonge: cet effort supplémentaire est exclusivement supporté par les femmes, qui investissent davantage durant ce mois (+47 minutes). Les courses ménagères prennent, elles aussi, plus de temps, notamment dans les villes, et occupent autant les femmes que les hommes.

3. SOMMEIL : -37 mn par jour.

Le temps consacré au sommeil baisse en moyenne de 37 minutes. La prise des repas prend moins de temps et se caractérise par une forte concentration. Outre leur limitation principalement à deux (Ftour et dîner), les repas habituels changent de plage horaire, d’intensité de présence (des membres du ménage) et de pics de synchronisation.

C’est ainsi que 54 % de Marocains adultes prennent le «Shour» vers 3 heures et demie, et 29 % le diner à 23 heures environ.

4. RELIGION: plus nombreux à pratiquer, plus de temps consacré (+59 mn par jour).

La dimension religieuse se renforce pendant les jours du mois sacré vu, d’une part, que les pratiquants deviennent plus nombreux (82% contre 67% pour les autres mois) et, d’autre part, que le volume temporel réservé augmente substantiellement (+59 minutes de plus, soit environ le double des autres mois), notamment chez les hommes (+128%).

5. TÉLÉVISION: Seulement 2H26 mn quotidiens (+15 mn par jour).

La télévision accapare 2h26mn, soit un quart d’heure de plus, comparativement aux autres mois de l’année.

Cette activité est plus concentrée le soir (dont le pic important coïncide avec 20h30, où près de 53% des Marocains restent devant leur petit écran) et le matin (35% aux alentours de 3h30mn).

6. Hausse des prix: +0,6% seulement

Par ailleurs, les prix ont tendance à réagir significativement aux afflux supplémentaires de demande, exprimés habituellement par les Marocains durant ces occasions.

Par référence aux observations des dernières années, l’appréciation que connaîtraient les prix des produits alimentaires, durant le mois de ramadan en cours, est estimée à seulement 0,6% selon le HCP.

Les produits qui seraient les plus touchés, selon la même source, demeurent le poisson, les œufs et les fruits (représentant 11,4% du panier de la consommation alimentaire).

Les prix du poisson devraient, en effet, s’inscrire en hausse de 4% et 4,9% respectivement durant les mois de juin et juillet 2015. L’impact sur les prix des œufs atteindrait 2,2% et 2,8% respectivement.

Le prix des fruits, en particulier les agrumes et fruits frais, s’apprécierait presque avec la même ampleur.

En revanche, les estimations menées permettent de conclure à la non signification des effets du mois sacré sur 22 produits alimentaires (sur un total de 32, selon la nomenclature de 2006), représentant, en termes de poids, 55,8% de la consommation alimentaire. Ainsi, l’appréciation globale des prix alimentaires, durant chacun des mois chevauchant avec le mois de ramadan 1436, serait cantonnée à 0,3%.

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