Standard & Poor’s analyse les assureurs marocains, “leaders dans leur région”

Exclusif. Analystes à l’agence de notation S&P, Samira Mensah et Lotfi Elbarhdadi viennent d’achever une série de rencontres avec des dirigeants publics et privés du secteur des assurances marocain. Médias 24 a pu s’entretenir avec eux.

Standard & Poor’s analyse les assureurs marocains, “leaders dans leur région”

Le 20 mai 2015 à 16h26

Modifié 20 mai 2015 à 16h26

Exclusif. Analystes à l’agence de notation S&P, Samira Mensah et Lotfi Elbarhdadi viennent d’achever une série de rencontres avec des dirigeants publics et privés du secteur des assurances marocain. Médias 24 a pu s’entretenir avec eux.

Rencontres à la direction des assurances du ministère des Finances et avec la direction de la Société centrale de réassurance (SCR) ont fait partie du travail mené par Samira Mensah et Lotfi Elbarhdadi à Rabat et Casablanca.

La SCR est régulièrement notée par S&P et « la rencontre avec l’unique réassureur marocain permet de se faire une idée assez précise de l’état du secteur » indique M. Elbarhdadi à Médias 24.  Le réassureur est « l’assureur des assureurs », permettant un partage des risques au sein même du secteur.

La SCR est une filiale de la CDG, la Caisse de dépôt et de gestion active autant dans les finances publiques et privées et le financement de projets d’infrastructure et industriels notamment. La SCR est détenue à 94% par la CDG et à 4% par Axa Assurance Maroc.

M. Elbarhdadi juge « le secteur des assurances au Maroc comme le plus avancé en Afrique après celui de l’Afrique du sud et certainement le plus avancé du monde arabe. Il existe une véritable dynamique, une volonté de faire croître le secteur à travers des offres nouvelles, le renforcement des offres existantes et un management adapté ».

« Depuis 10 ans, souligne M. Elbarhdadi, le secteur a réussi un véritable redressement de sa rentabilité technique ». Le secteur subi une restructuration à partir de la deuxième moitié des années 1990.

Les assureurs marocains ont émis pour plus de 28,4 MMDH de primes en 2014, ce qui représente un taux de pénétration de 3,14%, contre 3,09% en 2013.

Cette année, les analystes de S&P se sont particulièrement intéressés aux activités des assureurs marocains en Afrique  subsaharienne. « L’expansion est graduelle et l’offre de produits proposée est basique » constate Samira Mensah.

Les assureurs marocains et le réassureur SCR sont actifs en Afrique subsaharienne. En 2013, SCR a réalisé 11% de son chiffre d’affaires à l’étranger.

Ainsi S&P commence à s’intéresser aux instruments de régulation qui existent, ou qui restent à développer, entre régulateurs africains, notamment marocain et ouest-africains.

Selon Samira Mensah « la poursuite de relais de croissance externes est encouragée par le régulateur marocain » qui estime que « les opportunités existent ainsi que le savoir-faire ».

Le gouvernement marocain a approuvé le 14 mai dernier un projet de loi organisant l’assurance islamique.

Un secteur qui croit plus vite que l’économie

La dynamique du secteur est illustrée par des taux de croissance supérieure à ceux de l’économie. Les branches vie et capitalisation ont cru de 9,3% en 2014 la branche non-vie (auto, travail, incendie) de  4,9%.

Selon S&P, « les branches santé, habitation, industrie et vie représentent un véritable potentiel de développement ».

Le secteur des assurances marocain est représenté par quatre entreprises cotées en bourse, Agma Tazi-Lahlou, Atlanta, Saham et Wafa Assurance. Al Watanya (BMCE Bank), MCMA-BP, Axa et Zurich sont très actives mais pas directement cotées à la bourse de Casablanca. Allianz reste actif dans l’assurance-crédit principalement.

La place financière de Casablanca et le CFC devraient progressivement attirer de plus en plus d’acteurs du secteur.

A l’automne prochain, S&P doit publier un rapport d’évaluation et de notation sur le secteur des assurances marocain.

En octobre 2014, S&P estimait que « les branches habitation et accidents disposent de bonnes perspectives de croissance au de la demande croissante et du bas taux de pénétration comparativement aux standards internationaux ».

Le rapport saluait la nette amélioration des pratiques contractuelles, de la sélection du risque et de la tarification des assureurs marocains. Il comparait positivement le secteur par rapport à celui des assurances en Algérie et en Tunisie.

Le secteur des assurances au Maroc est noté « intermédiaire », entre « bas » et « modéré » sur l’échelle de S&P, en tenant de la rentabilité, du risque-produits, des barrières à l’entrée, des perspectives de croissance du marché et du cadre institutionnel. La note est BBB-stable.

Quant à la SCR, sa notation était jugée « équilibrée » en 2014 en raison de sa forte position sur le marché domestique et du soutien public dont elle dispose à travers la CDG. Ce faisant, sa notation reste étroitement liée à celle du risque-pays Maroc.

S&P pronostiquait un taux de croissance de 5 à 8% par an pour la SCR en 2015 et 2016 et un taux de retour sur fonds propres de 18% jusqu’en 2016.

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