Mohamed El Fizazi dans la peau de Tiger Woods

L’ancien détenu salafiste poursuit son étonnante reconversion et semble avoir résolument tourné la page du radicalisme religieux.

Mohamed El Fizazi dans la peau de Tiger Woods

Le 14 avril 2015 à 17h38

Modifié 14 avril 2015 à 17h38

L’ancien détenu salafiste poursuit son étonnante reconversion et semble avoir résolument tourné la page du radicalisme religieux.

Qui l’eût cru? Mohamed El Fizazi a publié une photo de lui en train de jouer au golf en djellaba, agrémentée d’un commentaire incitant ses milliers de sympathisants à ne pas oublier de «profiter de la vie sur terre». 

Quelques heures plus tôt, le prédicateur salafiste était revenu sur sa repentance: «En toute honnêteté et en toute clarté, j’avoue que j’étais un fondamentaliste et un intégriste(…), je lançais des anathèmes contre les partis politiques, les institutions, et j’accusais d’hérésie les oulémas qui soutenaient l’invasion de l’Irak par les Américains. Mais j’ai procédé à une révision idéologique et j’en suis fier. La da‘wa (prédication) doit se faire dans le respect mutuel». 

D’aucuns diront qu’il a retourné sa veste. D’autres que sa nouvelle posture n’est que le fruit d’une bonne gestion du champ religieux. Ou de sincères révisions idéologiques. Ce qui est sûr, c’est que Mohamed El Fizazi n’est plus le même. «Je n’ai pas retourné ma veste, je la porte désormais à l’endroit», confiait-il à Jeune Afrique il y a un an jour pour jour. 

Après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, il avait été condamné à 30 ans de prison pour sa supposée influence idéologique sur les responsables des attentats, avant d’être gracié en 2011, en plein printemps arabe.

Depuis, celui qui fut l’un des prêcheurs les plus radicaux du Maroc ne cesse de répéter qu’il s’est «rangé». Finis l’apostasie, les prêches appelant au djihad en Afghanistan et le rejet de la démocratie, «une donnée politique dont il faut s’efforcer de tirer les bienfaits». El Fizazi est devenu une sorte de prédicateur New Age.  

Ce nouveau «positionnement» est du pain bénit pour l’Etat marocain. Dans le quartier populaire de Beni Makada, fief des islamistes radicaux de Tanger, El Fizazi prononce chaque vendredi un prêche à la Mosquée Tariq Ibn Ziyad. Et se met invariablement au service de l’islam officiel modéré marocain, c'est-à-dire celui encouragé par le département des Habous et des Affaires islamiques dirigé par Ahmed Taoufiq. Pour couronner sa réhabilitation, El Fizazi a prononcé un prêche devant le Roi Mohammed VI en mars 2014.

Alors que le Maroc doit faire face à la menace terroriste, les autorités tentent de déradicaliser et d’intégrer des membres de la Salafiya Jihadia, non sans succès. Mohamed Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, autre ex-théoricien de ce mouvement salafiste, a lui aussi changé de posture. Il a troqué sa djellaba contre un jean et des baskets et veut créer un parti politique. C’est plus pratique pour jouer au golf. 

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