Le ministre de la Santé Houcine Louardi et de l’Intérieur Mohamed Hassad ont rendu public ce lundi 6 avril un renforcement des mesures de prévention contre le virus Ebola.

Elaboré suite à la récente propagation de la pandémie en Guinée, ce plan a été présenté en présence des autorités de tutelle concernées : le Général Housni Benslimane, le Président de la RAM Driss Benhima et le ministre délégué à l’Intérieur Charki Draiss.

Parmi les mesures nouvelles, les capacités d’accueil de l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca seront renforcées. Cette structure dédiée aux menaces biologiques a été créée au lendemain de l’apparition de ce virus dispose actuellement d’une capacité d’accueil de 4 chambres personnelles ; 4 autres chambres sont en cours de construction et d’équipement.

Tous les malades dont le diagnostic a été confirmé seront transférés à l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca qui est devenu le centre national de référence en termes de risques épidémiologiques.

Toutes les régions présentant des risques d’entrée de porteurs d’Ebola disposent désormais de chambres d’isolement et de tunnels d’acheminement des malades dans des structures hospitalières.

Elles sont localisées à Oujda (1 tunnel, 1 chambre), Tanger (1,1), Fez (1,1), Agadir (1,1), et dans la ville de Dakhla (1,1). Chaque chambre peut accueillir trois personnes contaminées.

Par ailleurs, les mesures déjà en place vont être renforcées, notamment la sensibilisation et la relance de tous les intervenants en charge du contrôle et de la veille, les missions de supervision et d’accompagnement pour suivre pendant 21 jours les cas suspects, les exercice de simulation des personnels concernés pour se tenir prêt réactivation des PCP (poste de coordination préfectoral ou provincial) et l’équipement en appareils de PCR (diagnostic) en temps réel avec résultats rapides (une heure).

La présentation a été aussi l’occasion de dresser un bilan des mesures prises et des moyens mobilisés pour prévenir l’apparition de cas d’Ebola au Maroc.

31 ambulances équipées contre les risques biologiques

Le ministère a déployé 31 ambulances récemment acquises affectées à la lutte contre les risques biologiques.

Chacune d’entre elles est équipée de purificateur d’air, de cloison entre le conducteur et la cellule sanitaire ainsi que d’un kit médical pour prémunir les personnels de santé contre cette épidémie.

En concertation avec les pays émetteurs du virus, le ministre de la Santé affirme que le Maroc pousse la Guinée, le Libéria, le Mali, la Sierra Léone et le Nigéria à multiplier les contrôles sanitaires à leurs points de sortie aériens, portuaires ou terrestres.

Mettant à contribution les personnels de la compagnie nationale aérienne, les autorités sanitaires déclarent continuer de surveiller l’état de santé des passagers à bord des aéronefs de la RAM grâce à l’observation visuelle, la prise de température et le dialogue avec les éventuels porteurs du virus.

Le ministre de la santé a rappelé qu’entre avril 2014 et avril 2015, 103.000 passagers en transit venants des pays précédemment ciblés ont été contrôlés aux postes frontaliers du royaume.

A la même date, les voyageurs en provenance directe des pays touchés ont été 15.265 à être soumis aux contrôles sanitaires. L’essentiel des contrôles se faisant à l’aéroport Mohammed V de Casablanca qui reste la principale porte d’entrée des cas suspects.

1.300 téléphones distribués, 1.115 cas suspects surveillés à distance

Afin de suivre en temps réel l’évolution médicale des cas suspects qui ne nécessitent pas une hospitalisation d’urgence, 1.300 téléphones ont été distribués aux passagers n’ayant pas de GSM. Cette mesure est primordiale sachant que la période d’incubation de cette maladie dure 21 jours.

Les chiffres fournis lors de la présentation du ministre de la Santé font état d’un nombre de 1.115 passagers qui sont actuellement suivis à distance (période d’observation sanitaire).

Des programmes de formation et de sensibilisation ont concerné 400 personnes au ministère de la Santé, 80 cadres et techniciens à la RAM et à l’ONDA, 250 éléments de la protection civile, 100 à la Gendarmerie nationale, 90 à la Sûreté nationale, 120 personnels de santé militaire et 80 des douanes.

La prise en charge du sang des patients contaminés se fait grâce à quatre laboratoires de virologie P3 se trouvant dans les villes de Casablanca, Rabat et de Guelmim. Depuis peu, le diagnostic se fait désormais en une heure contre 5 auparavant.