Plus de la moitié des Marocaines ont subi des violences
Un collectif d’associations féminines vient de rendre public un rapport accablant sur les violences contre les femmes au Maroc.
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Hamza Mekouar
Le 25 février 2015 à 17h13
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Un collectif d’associations féminines vient de rendre public un rapport accablant sur les violences contre les femmes au Maroc.
Un collectif constitué de 38 associations féminines a présenté ce mardi à Rabat un rapport accablant sur les violences faites aux femmes dont les principales conclusions ont été relayées par notre confrère Hespress. Et entre autres conclusions, 62,8% des femmes marocaines ont déjà subi des violences de genre. Parmi elles, 55% ont subi ou subissent encore des violences conjugales.
Le rapport s’intéresse aussi à la question de la scolarisation de la jeune fille en milieu rural, laquelle est préoccupante à plus d’un titre. Et pour cause, il existe deux fois plus d’analphabètes parmi les jeunes filles que chez les jeunes hommes en milieu rural, soit 47,6% contre 25,3%, selon les chiffres de 2012 relayés par le collectif.
Par ailleurs, le rapport met en lumière la participation des femmes dans la vie économique, notamment pour ce qui est de l’accès des femmes à l’emploi et du chômage qui les affecte. Selon le document, l'accès des femmes au marché du travail a baissé de 25%, alors que le chômage touche 10,2% des femmes en milieu urbain contre 8,4% des hommes. Aussi, au sommet de l'Etat, très peu de postes sont à pourvoir pour les femmes, et les femmes ministres au sein du gouvernement actuel se comptent sur les doigts d’une main.
Pourtant, le Royaume a ratifié la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. De même, des réformes sont introduites par le Code du travail (2004) qui précisent les conditions de travail et les améliorations dans l’accès à l’égalité entre hommes et femmes.
La loi contre les violences faites aux femmes toujours dans les tiroirs
La conférence a aussi été l’occasion de dénoncer l’impunité qui règne encore vis-à-vis des violences de genre. Certes, un projet de loi 103-13 relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes avait été élaboré par le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Mais près d’un an et demi son examen en conseil de gouvernement, le projet piétine encore.
Aujourd’hui, en l’absence d’une politique publique qui inclut des lois et des mesures adéquates pour lutter contre ce fléau, et malgré certaines avancées, la femme marocaine doit encore lutter pour arracher ses droits, et ce près d’une décennie après l’adoption de la Moudawana (Code du statut personnel marocain). Elle peut aussi s'appuyer sur la nouvelle constitution de 2011, qui consacre l'égalité des droits dans son article 19 et exhorte l'État à œuvrer pour la parité.
Petite lueur d’espoir : les défenseurs des droits des femmes ont obtenu un important succès avec l'amendement en janvier 2014 de l'article 475 du code pénal, qui donnait jusque-là la possibilité à un violeur d'échapper à des poursuites en épousant sa victime.
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