Avortement. Le Pr Chraïbi va recourir au tribunal administratif

EXCLUSIF. Dans Médias 24, le ministre de la Santé a livré sa version de l’affaire Chraïbi. Le professeur incriminé nous expose son propre argumentaire.

Avortement. Le Pr Chraïbi va recourir au tribunal administratif

Le 11 février 2015 à 17h14

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

EXCLUSIF. Dans Médias 24, le ministre de la Santé a livré sa version de l’affaire Chraïbi. Le professeur incriminé nous expose son propre argumentaire.

Depuis sa révélation mardi 10 février, l’affaire Chraibi fait couler beaucoup d’encre dans les médias et sur les réseaux sociaux. Joint par notre rédaction, il se dit assailli de coups de fil des médias nationaux et internationaux et nous promet 5 minutes d’entretien largement dépassé tant il tient à livrer sa vérité.

Répondant au ministre de la santé qui nous affirmait n’être que le donneur d’ordre de l’enquête le visant, Chafik Chraibi affirme que c’est bien Houcine Louardi qui a saisi la faculté de médecine et la commission scientifique (CS) dans le but de le démettre de ses fonctions de chef de service.

Il nous annonce qu’il a rencontré samedi 7 février le doyen de la faculté qui préside cette commission. Celui-ci lui a souligné que la commission scientifique  n’était pas habilitée à nommer ou à démettre un chef de service d’un hôpital public. Son seul rôle est de juger de la qualité des publications universitaires des médecins enseignants. En bref, elle n’a pas de vocation disciplinaire dans son cas de figure.

Selon la version du Pr Charïbi, le doyen lui a montré les conclusions d’un rapport envoyé par le ministre de la Santé stipulant en toutes lettres que les autorités (Houcine Louardi) voulaient la tête de Chafik Chraibi.

Hormis la question de savoir à qui revient la responsabilité de sa révocation, le professeur tient à revenir point par point sur les accusations de manquements éthiques pour justifier sa mise à l’écart.

Revenant sur le défaut d’autorisation préalable de tournage invoqué par Louardi, le médecin affirme que la chaîne télévisée France2 lui fera parvenir ce mercredi même une copie du papier officiel délivré par le ministère de la communication et les échanges de mail préalables avec les autorités.

Il s’étonne que l’équipe soit accusée par le ministre de tournage clandestin alors que celui-ci a duré 15 jours et s’est déroulé dans des endroits officiels comme Dar El Hadith, le bureau d’un juge du tribunal de Meknès et même dans une prison de la ville impériale.

Evoquant les accusations ministérielles sur des images de patientes filmées à demi-nues à leur insu, Chraibi souligne qu’il suffit de voir le reportage dans son intégralité pour démentir ces allégations.

«Tous les visages des patientes étaient floutés et il n’y a aucune image inconvenante telle que des organes génitaux à l’écran. La seule personne dont le visage apparaît est une femme mariée qui remercie chaleureusement le professeur de l’avoir fait accoucher dans le cadre d’une grossesse volontaire».

Le gynécologue n’exclut pas de la faire témoigner dans le cadre du recours judiciaire qu’il va déposer afin de prouver qu’elle était d’accord pour être filmée.

Accusé d’avoir mis devant le fait accompli son équipe, le président de l’ALCAC affirme avec force qu’aucun de ses membres n’a été obligé à être filmé et qu’aucun ne s’est plaint ultérieurement. «Toutes les grandes décisions sont prises de manière collégiale par le staff médical et j’en veux pour preuve le fait que j’ai une pétition signée par 100 personnes travaillant dans sa clinique qui s’indignent contre le sort qui m’a été réservé». Il affirme d’ailleurs qu’à l’annonce de sa révocation, l’ambiance était au deuil (Gnaza) au niveau de toute la maternité des Orangers.

Concernant la pédiatre qui aurait été enregistrée à son insu lors de sa conversation téléphonique avec lui, Chraibi dément l’avoir piégé car «les images du reportage montrent sans équivoque qu’elle répondait directement aux questions des journalistes dont elle ne pouvait ignorer la qualité».

«France2 a filmé le moment où elle donne son accord pour répondre aux questions de l’équipe et l’émission Envoyé spécial est en mesure de produire ces images». Il explique le fait qu’elle ait démenti par la suite cet accord «à cause de pressions subies pour avoir révélé que l’hôpital manquait de structures d’accueil et même de médicaments».

Interrogé sur les raisons officieuses de son limogeage, il pense que révéler au grand jour les chiffres effarants des avortements clandestins (600 à 800 par jour) a dérangé les esprits chagrins malgré le fait qu’ils se rapprochent de ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Le chef de service déchu assure qu’il n’a fait que dévoiler une réalité affreuse que tout le monde connaît et qu’au lendemain de l’émission, il a reçu des milliers de message d’encouragements qui affirmaient en gros que son combat dévoilé était un signe que le Maroc se démocratise.

Fort du soutien d’un collectif de 9.231 personnes (en 24 heures) sur le réseau social Facebook, le professeur conclut sans donner plus de détails qu’il va déposer un recours judiciaire dans les jours à venir devant le tribunal administratif pour le rétablir dans ses droits.


 

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