La sortie de bourse de la CGI suscite interrogations et incompréhension

Inattendue et brusque, la décision du retrait de la Bourse décidée par la direction de la CGI, sur injonction du ministre des Finances, a pris de court le milieu des affaires. Pourtant, aucune justification officielle n’a satisfait les multiples interrogations que suscite cette sortie de la cote.

La sortie de bourse de la CGI suscite interrogations et incompréhension

Le 23 octobre 2014 à 11h37

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Inattendue et brusque, la décision du retrait de la Bourse décidée par la direction de la CGI, sur injonction du ministre des Finances, a pris de court le milieu des affaires. Pourtant, aucune justification officielle n’a satisfait les multiples interrogations que suscite cette sortie de la cote.

Le conseil d’administration de la CGI a annoncé une décision qui a pris de court tout le milieu marocain des affaires.

Un communiqué diffusé ce mercredi matin indique que “sur demande” du ministre des Finances, Mohamed Boussaid, le conseil s’apprête et dans les plus brefs délais, à retirer la compagnie immobilière de la cotation à la Bourse de Casablanca.

Selon les sources de Médias 24, les cadres de la compagnie étaient sous le choc de la décision, qui n’émane visiblement d’aucun processus de réflexion interne.

Un revirement stratégique surprise décidé loin des couloirs de la compagnie. Il est à rappeler qu’à l’introduction en Bourse de la compagnie, aucun aval du ministre n’a été nécessaire, et que la décision a été prise dans le cadre du directoire de la CGI.

D’autres sources s’interrogent donc quant à la qualité juridique conférant au ministre des Finances un tel pouvoir, au point d’enjoindre le management de la compagnie à retirer celle-ci de la cote.

En effet, la seule représentation du ministère des Finances se situe deux étages plus haut que la CGI, à la commission de surveillance de la CDG, où l’argentier du royaume dispose d’un siège.

Médias 24 a essayé de contacter le ministre Boussaid, mais celui-ci est resté injoignable. De son côté, la CDG n’a fourni à Médias 24 aucun élément de réponse, et les responsables de la RMA Watanya n’ont pas souhaité répondre à nos interrogations.

Une OPR de 3,184 milliards de DH

Avec un flottant en bourse de plus de 15%, et une part de 8,5% détenue par la compagnie d’assurance du groupe Finance.com, RMA Watanya, l’opération de retrait dont les frais seront supportés par l’actionnaire principal de la CGI, CDG Développement, risque d’être lourdement coûteuse.

Valorisée à plus de 13 MMDH la veille de la suspension de cotation, la part visée a priori par la CDG représenterait, au dernier cours de 725DH, quelque 3,184 milliards de DH.

“Un coût qui risque de grever profondément l’équilibre financier de CDG développement qui, avec des pertes liées à Nemotek ou à Mazagan beach resort, risque d’avoir beaucoup de mal à honorer ses engagements futurs,” explique à Médias 24 un analyste financier. “Cette décision intervient surtout, 4 mois après que la CGI ait levé à la Bourse un emprunt obligataire de 1,5 MMDH pour financer ses acquisitions en foncier. Je n’arrive pas à déceler la logique dans cette dernière mesure,” s’exclame notre source.

D’autres observateurs, comme ce site spécialisé,pointaient du doigt bien avant la décision d’OPR, le statut ambigü de la CGI: chargée d’une mission de service public, puisque filiale de la CDG, et en même temps à la recherche de la maximisation de son profit, ce que symbolise son introduction en Bourse.

En tout cas, il est difficile de ne pas établir un lien entre cette décision du ministre des Finances et les affaires en cours d’instruction impliquant le DG de la CDG, Anas Alami, et 22 autres cadres, qui devront affronter la Justice et répondre à des accusations de dilapidation de deniers publics.

 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Managem: AVIS DE COMMUNIQUÉ POST ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU 6 JUIN 2024

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.