Standard & Poor’s positif et prudent sur le risque bancaire au Maroc

La dernière étude de l’agence de notation américaine estime que le secteur bancaire marocain est très concentré et dépendant de la banque centrale. L’étude pointe aussi l’exposition des banques aux cycles du tourisme, de l’immobilier et de l’agriculture.  

Standard & Poor’s positif et prudent sur le risque bancaire au Maroc

Le 17 octobre 2014 à 11h18

Modifié 17 octobre 2014 à 11h18

La dernière étude de l’agence de notation américaine estime que le secteur bancaire marocain est très concentré et dépendant de la banque centrale. L’étude pointe aussi l’exposition des banques aux cycles du tourisme, de l’immobilier et de l’agriculture.  

Dans une étude publiée cette semaine, S&P évalue le secteur bancaire marocain. Sur 10 catégories, le secteur est classé en catégorie 7, avec des pays tels que l’Indonésie, la Russie, la Tunisie, la Turquie ou le Sénégal.

Intitulée Bicra pour Banking Industry Country Risk Assessment (Evaluation du risque-pays de l’industrie bancaire), S&P liste parmi les forces du secteur, « un secteur bancaire important et concentré, qui contribue à la stabilité du secteur ». Le rapport souligne l’importance de la banque de détail au Maroc et « la décélération des crédits qui réduit les déséquilibres économiques » depuis le début de la décennie.

Parmi les faiblesses du secteur, S&P cite « ses besoins en trésorerie et son importante dépendance de Bank Al-Maghrib, l’importante concentration des dossiers de crédit et la prospérité relativement faible du pays comparée aux pays similaires ».

Globalement, le secteur bancaire marocain en matière de solvabilité est noté BBB- par S&P, cette note étant considérée « comme la note la plus basse de la catégorie investissement par les acteurs du marché ».

S&P souligne que « les risques économiques restent élevés ». « Les risques tiennent aux conditions économiques internes qui comprennent le revenu par habitant [$3.100 en 2013, $3.400 en 2014, source : S&P Financial Institutions Ratings], ainsi que l’exposition des banques aux cycles du tourisme, de l’immobilier et de l’agriculture ».

Reconnaissant les efforts de diversification de l’économie marocaine, le rapport Bicra considère toutefois que « la dépendance aux secteurs cycliques tel l’agriculture plus particulièrement, rend les performances économiques du pays vulnérables à des facteurs externes ». Le rapport pointe également du doigt la forte dépendance de l’économie marocaine vis-à-vis de la conjoncture économique européenne.

S’agissant des 12 prochains mois, S&P n’hésite pas à écrire qu’ « au vu des perspectives de croissance modérée de l’économie marocaine en 2014 [prévue à moins de 3,8%, après 4,5% en 2013, NDLR], nous nous attendons à un affaiblissement  de la croissance du crédit et de la qualité des actifs ».

Soulignant que « le secteur bancaire marocain est l’un des plus importants et des plus concentrés en Afrique du Nord », S&P note que « les trois banques leaders contrôlent les 2/3 du total des actifs », prenant d’importants risques en Afrique. 19% des crédits d’Attijariwafa Bank, du Groupe Banques Populaires et de la BMCE Bank sont engagés hors du Maroc.

Cependant, S&P juge « la tendance du risque économique du secteur bancaire marocain stable » et considère positivement la tendance à la réduction des déficits budgétaire et de la balance des paiements. S&P estime que la tendance va se poursuivre au moins pendant les trois prochaines années.

L’agence de notation souligne le risque que représente le secteur de l’immobilier pour les banques. « La pression sur les prix est à la baisse et le crédit immobilier représente 20% du total » note-t-elle.

S&P prévoit que les banques marocaines continueront de faire appel aux marchés financiers extérieurs en attendant de voir l’effet de la mise en place de nouveaux instruments dont ceux de la finance islamique. Cette dernière devrait représenter 10% du total dans cinq ans selon Mohammed Damak de S&P.

Au terme de cette analyse, l’agence de notation américaine juge toutefois que « l’économie marocaine reste sur une phase d’expansion ». La politique macroéconomique est jugée « flexible » avec un cadre de politique monétaire « efficace » soucieux du contrôle de l’inflation. Le risque politique est jugé « modéré » avec une coalition gouvernementale qui devrait aller au terme de son mandat en 2016.

A la mi-novembre, S&P doit publier sa deuxième notation de l’année de la dette souveraine du Maroc. Depuis mais 2014, celle-ci est classée BBB stable dans la catégorie Investissement.

La notation BBB désigne « une aptitude suffisante à remplir ses obligations financières mais une sensibilité plus grande aux effets défavorables des changements de conditions économiques ».


 

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