La grève générale est “injustifiée” selon le gouvernement

Le 17 octobre 2014 à 11h21

Modifié 17 octobre 2014 à 11h21

Le gouvernement a exprimé ses regrets suite à l'appel à la grève générale lancé par les syndicats et dont il affirme ne comprendre ni les motivations, ni les causes.

Dans une déclaration à la presse, à l'issue du conseil de gouvernement réuni jeudi, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a ajouté que l'exécutif estime que cette grève pourrait porter atteinte à la paix sociale dont jouit le Maroc dans son environnement.

"Le gouvernement, tout en réaffirmant que la grève est un droit constitutionnel garanti, exprime ses regrets suite à cette démarche dont il ne comprend ni les motivations et ni les causes et qui pourrait porter atteinte à la paix sociale qui distingue le Maroc dans son environnement", a dit le ministre.

Les grèves ne résoudront pas la crise du régime des retraites et le gouvernement est déterminé à assumer sa responsabilité dans la concrétisation de cette réforme vitale, qui tarde depuis une décennie, et ce, en dépit de son coût financier et politique. Il rejette, dans ce sens, le choix de la facilité, à savoir reporter cette réforme et léguer aux prochains gouvernements la gestion de la crise, ce qui va à l'encontre des intérêts des retraités et constitue une fuite devant la responsabilité, ajoute la déclaration.

Le gouvernement a mené des concertations sur cette réforme et réuni le 30 janvier 2013, en présence des syndicats, la commission nationale chargée de la réforme des retraites, une instance qui ne s'est pas réunie depuis 2007.

Il a, de même, a poursuivi M. El Khalfi, convoqué le 4 décembre 2013, une deuxième réunion avec les syndicats, mais nombre d'entre eux n'ont pas répondu à l'appel.

Une seconde rencontre de la commission a eu lieu le 18 juin 2014, et une première mouture du projet de réforme a été adressée au Conseil économique, social et environnemental, en sa qualité d'institution constitutionnelle consultative à ce sujet, et ce, en vue d'approfondir davantage le débat.

Le ministre a expliqué que le régime des retraites fait face au danger d'un épuisement des réserves de la Caisse marocaine des retraites (CMR) qui a commencé cette année à puiser dans ses réserves, précisant que ces réserves risquent de se tarir totalement pour atteindre un déficit estimé à 135 milliards de DH à l'horizon 2023, si aucune réforme n'est mise en oeuvre. De même et suivant ce scénario, la CMR sera dans l'incapacité de payer les pensions, chose que l'on ne peut pas permettre, a-t-il affirmé.

La réforme du régime des retraites deviendra obligatoire, en vertu de la Loi, et coûtera davantage en 2018. De plus, les syndicats n'ont formulé aucune proposition alternative et pratique et le projet de réforme final n'a pas encore été adopté, ce qui rend toute protestation infondée.

Le gouvernement, a-t-il soutenu, s'est engagé à procéder à une réforme du régime des retraites dans son ensemble en focalisant dans un premier temps sur la réforme nécessaire du régime des pensions civiles, qui est de nature à préserver les acquis des affiliés jusqu'à la date de réalisation de la réforme, ainsi que la situation des retraités actuels et leurs ayants droits.

Le ministre a, d'autre part, indiqué que les allégations sur le gel du dialogue social sont erronées, car le gouvernement a tenu sept réunions avec les centrales syndicales, la première date du 14 mars 2012. Puis entre le 10 et le 15 septembre 2012, des rencontres ont été tenues avec chacun des syndicats au cours desquelles il a été convenu de la création d'une haute commission de concertation.

Le 22 octobre 2012 et le 4 janvier 2013, cette haute commission a tenu sa première réunion de concertation.

Le 27 avril 2013, un appel a été lancé pour la tenue d'une session du dialogue social, suivi d'un autre appel le 25 octobre 2013.

Le 15 avril 2014, trois réunions ont été tenues, en plus d'autres réunions sur les retraites le 30 janvier et le 4 décembre 2013 et le 18 juin 2014.

De ce fait, pour le gouvernement, le dialogue social n'a pas été arrêté. Veiller à sa poursuite relève d'une responsabilité commune.

Le gouvernement, réaffirme, en même temps, qu'il poursuivait la mise en oeuvre des engagements du dialogue social, depuis l'accord du 26 avril 2011 et les engagements qui ont suivi, ce qui s'est traduit clairement à travers la décision relative à l'augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans la fonction publique de 10%, pour atteindre 3000 DH au profit de 53 mille fonctionnaires à partir du 1er juillet 2014, ainsi que l'augmentation du SMIG dans le secteur privé de 5% au cours de cette année et de 5% l'année prochaine.

Il a été aussi procédé à la création d'un fonds d'indemnité pour perte d'emploi doté de 500 millions de DH, tout en garantissant la continuité de la couverture sanitaire et des allocations familiales tout au long de la période de paiement de cette indemnité, au relèvement de la pension minimale de retraite à 1000 dh au profit de 92.500 retraités de la fonction publique, des établissements publics, des collectivités locales et les journaliers et à la suppression de la condition imposant 3240 jours de cotisation pour bénéficier d'une retraite à la faveur de 35.500 adhérents.

Et d'ajouter que le gouvernement a aussi alloué 2.8 milliards de DH consacrés à l'application des engagements liés à certains dialogues sectoriels et a procédé au relèvement du quota pour la promotion à 33% sur deux ans.

Au total, le gouvernement a consacré plus de 50 milliards de DH au titre de la période 2012-2014 à l'exécution des engagements généraux et sectoriels ayant trait à l'accord du 26 avril 2011.

La préservation de la paix sociale est une responsabilité de tous et ce sont ceux qui recourent à la grève injustifiée qui menacent effectivement la paix sociale, a dit le ministre.

Le gouvernement affirme à cet égard que la paix sociale dont jouit aujourd'hui le Maroc est la responsabilité de tous, tout en soulignant que les politiques gouvernementales ont permis de consolider la paix sociale, comme cela s'est traduit essentiellement à travers la baisse de 26% du nombre des grévistes entre la première moitié de 2013 et la même période de 2014. Le nombre de jours de travail perdus à cause des grèves a lui aussi baissé de 40%, alors qu'on a assisté à une hausse de 12.5% de l'indice lié aux activités des entreprises.

Le gouvernement, tout imputant aux syndicats appelant à la grève la responsabilité de cette décision, n'acceptera aucune atteinte à la liberté du travail, ni aucun préjudice aux intérêts des citoyens, a conclu le ministre.

(MAP)

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