Boissons alcoolisées : la crise aiguise la concurrence

Les producteurs marocains de spiritueux aromatisés accusent moins le coup grâce à des produits adaptés aux goûts et aux capacités financières limitées d’une partie de la clientèle, mais aussi une production en flux tendu évitant les stocks.  

Boissons alcoolisées : la crise aiguise la concurrence

Le 16 septembre 2014 à 18h10

Modifié 16 septembre 2014 à 18h10

Les producteurs marocains de spiritueux aromatisés accusent moins le coup grâce à des produits adaptés aux goûts et aux capacités financières limitées d’une partie de la clientèle, mais aussi une production en flux tendu évitant les stocks.  

La crise frappe tous les professionnels de l’industrie des boissons alcoolisées, producteurs, importateurs et distributeurs, avec une baisse moyenne de 18% de leurs ventes en volume sur les 8 premiers mois de l’année : 623.321 hectolitres contre 759.395 hl en 2013.

Selon les professionnels, le fisc marocain a accusé un manque à gagner de 71 millions de DH avec des recettes générées par les taxes sur les ventes d’alcool de 664,8 MDH en 2014 contre 735,9 MDH pour la même période en 2013.

La filière viticole est incontestablement celle qui a le plus souffert avec plus de 46% de volumes invendus sur les huit derniers mois (133.571 hl en 2014 contre 248.000 hl en 2013).

La bière et les spiritueux s’en sortent un peu mieux même si la tendance est aussi à la baisse. Le monopole de production des Brasseries du Maroc, avec près d’un million d’hectolitres/an, a ainsi enregistré un recul de 3,6% de ses ventes avec 450.888 hl contre 467.777 hl en 2013.

Les importations qui représentent 1.300 hl de bière sont moins touchées car cet alcool fermenté « de luxe » ne connait pas de désaffection de la part des consommateurs plus aisés.

Les ventes de spiritueux (eaux de vie, vodkas, whiskys…) ont quant à elles reculé de 10,9% en passant de 43.617 hl à 38.861 hl.

Le marché des spiritueux qui est caractérisé par son étroitesse connait une exception notable. A côté des importateurs, des producteurs marocains ont investi la niche des alcools forts aromatisés proposés à prix accessibles.

Ces producteurs d’un genre nouveau achètent de l’alcool pur à 90° sur le marché marocain. Ils font descendre cet alcool à 35° ou à 16° grâce à un procédé chimique et le mélangent ensuite à des arômes qu’ils achètent localement ou à l’import.

Résultat : les produits proposés sont très compétitifs. Il faut ainsi compter dans une cave casablancaise 35 DH seulement pour une petite bouteille de 20 cl de « vodka » aromatisée d’une marque locale, titrant 30°. En comparaison, la marque internationale Absolut est proposée à 80 DH, toujours pour 20 cl. Ces nouveaux produits sont proposés à un tarif plus élevé que la traditionnelle mahia dont l’entrée de gamme est à 20 DH pour 20 cl.

Contactés par Médias 24, les producteurs locaux de vin et de bière ou les importateurs d’alcools affirment que ces producteurs de spiritueux sont épargnés par la crise frappant le secteur.

A contrario, un producteur de spiritueux aromatisés nous assure que la seule différence avec ses détracteurs est qu’il produit en fonction de son carnet de commandes.

Il affirme n’avoir pas les mêmes volumes à gérer grâce à l’absence de gros stocks qui entrainent souvent des invendus. Il reconnaît avoir un avantage concurrentiel mais déclare avoir les mêmes problèmes de trésorerie que ses concurrents car assujetti aux mêmes taxes douanières et impôts.

Les producteurs marocains de vins, bières et les importateurs officiels de spiritueux dénoncent la concurrence déloyale de ces « nouveaux venus » qui réaliseraient des marges mirobolantes.

Il faut préciser qu’interrogés sur leurs propres marges, ils répondent qu’elles relèvent de la confidentialité alors que notre producteur local annonce sans complexes un taux de 15% de marge bénéficiaire brute.

Malgré leurs différends, les opérateurs du marché des boissons alcoolisées sont unanimes pour expliquer la baisse de leurs volumes de vente par :

-La fermeture des rayons alcool des hypermarchés Marjane,

-La hausse du montant de la TIC (taxe intérieure de consommation),

-La crise mondiale qui a des répercussions sur le marché intérieur marocain,

-L’augmentation des frais de transport, d’électricité…


 

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