La rentrée politique de Hamid Chabat
Après un mois d’août discret, Hamid Chabat revient sur le devant de la scène médiatique avec des déclarations tapageuses sur ce qu’il appelle désormais le «trio oppresseur» Benkirane, Hassad et Ramid. Autre actualité du secrétaire général de l’Istiqlal, sa préparation d’un sit-in sur le poste-frontière entre le Maroc et l’Algérie.
La rentrée politique de Hamid Chabat
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
H. M.
Le 10 septembre 2014 à 15h45
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Après un mois d’août discret, Hamid Chabat revient sur le devant de la scène médiatique avec des déclarations tapageuses sur ce qu’il appelle désormais le «trio oppresseur» Benkirane, Hassad et Ramid. Autre actualité du secrétaire général de l’Istiqlal, sa préparation d’un sit-in sur le poste-frontière entre le Maroc et l’Algérie.
Treize, c’est le nombre de fois où Chabat a prononcé le mot « peuple » en 6 minutes. C’était lundi 8 septembre, à l’occasion de l'ouverture de la 3e édition du Festival national de la jeunesse et de l'étudiant à Meknès, une édition placée sous le slogan…«avec le peuple».
Après s’être cassé la voix à hurler son amour pour le peuple, le trublion istiqlalien ne s’est pas gêné pour fustiger (sans les nommer) Abdelilah Benkirane, Mostafa Ramid et Mohamed Hassad, respectivement Chef du gouvernement, ministre de la Justice et ministre de l’Intérieur :
«Je leur dis que nous nous opposerons, comme nous l’avons toujours fait, à la corruption et aux corrompus, et cela main dans la main avec le peuple. Nous nous mettrons toujours du côté du peuple, contre la fraude électorale, et nous déclarons ici même au Chef du gouvernement et au ministre de l’Intérieur qu’ils sont en train de terroriser les militants de l’Istiqlal, avec le soutien du ministre de la Justice, et nous le déplorons».
«Mais notre volonté est plus forte que la leur», s’est encore enflammé Chabat, avant de crier à la fraude électorale: «Je lance un appel à ce trio oppresseur afin qu’il ne falsifie pas les votes du peuple. Ne touchez pas à la démocratie, car nous la considérons dans notre parti comme étant sacrée. Nous étions les premiers à avoir sacrifié des martyrs pour la justice sociale et la liberté. Maintenant, nous suivons ce qui se passe à Casablanca, à Fès, à Oujda et dans plusieurs villes, et nous déplorons la tyrannie du ministère de l’Intérieur».
Et ce n’est pas tout car manifestement, Hamid Chabat a une dent contre Hassad: «Nous n’acceptons pas que le ministre de l’Intérieur manipule un pays tout entier, parce que notre destin est lié à la démocratie, et rien d’autre que la démocratie. Nous nous opposons contre le camouflage du ministère de l’Intérieur et du Chef du gouvernement», a-t-il tempêté devant la jeunesse istiqlalienne de Meknès, avant d’ajouter avec des trémolos dans la voix :
«Nous respectons le PJD en tant que parti politique, mais nous ne respectons pas le gouvernement car il laisse planer le doute sur la transparence des élections. Nous sommes attachés au peuple, et nous le resterons, quel que soit le prix à payer. Notre parti promet au peuple marocain qu’à l’avenir, il incarnera l’espoir pour les pauvres de ce pays, ses chômeurs et les habitants vivant dans des bidonville ».
Du reste, la page officielle du parti de la Lampe nous apprend que Hamid Chabat persiste et signe sur les liens supposés entre le gouvernement marocain et Daech. «Notre pays se trouve face à un gouvernement au tendances Daechiennes».
Pour mémoire, Chabat avait récemment accusé Benkirane d’entretenir des liens avec le Mossad et Daech, suscitant des éclats de rire dans la deuxième chambre.
Outre cette sortie médiatique où il demeure fidèle à son style, Hamid Chabat compte bien marquer sa rentrée puisqu’il organise un sit-in le 22 septembre sur le poste-frontière Zouj-Bghal, entre le Maroc et l’Algérie. Zouj-Bghal, dont la traduction littérale est les deux mulets, n’est pas sans rappeler la marche ratée de Hamid organisée il y a an et marquée par la présence d’une ribambelle d’ânes portant des slogans anti-Benkirane.