Les grandes écoles françaises pointées du doigt par le Financial Times

Une enseignante américaine de l’Edhec dénonce le fonctionnement des grandes écoles françaises, accusées de « produire » des diplômés manquant de flexibilité et de plus en plus en inadéquation avec le marché du travail.    

Les grandes écoles françaises pointées du doigt par le Financial Times

Le 5 septembre 2014 à 16h26

Modifié 5 septembre 2014 à 16h26

Une enseignante américaine de l’Edhec dénonce le fonctionnement des grandes écoles françaises, accusées de « produire » des diplômés manquant de flexibilité et de plus en plus en inadéquation avec le marché du travail.    

Très prisées des élites marocaines, les grandes écoles françaises sont –presque- unanimement considérées comme une voie royale pour s’assurer un avenir professionnel radieux. Prestigieuses (et onéreuses), elles n’en restent pas moins démontées avec force arguments par l’enseignante américaine à l’Edhec, Monique Valcour.

La brillante jeune femme, dont les propos ont été relayés par le Figaro, signe une chronique incendiaire dans les colonnes du Financial Times pour signifier, selon elle, l’inadéquation de ces étudiants avec la réalité du marché du travail.

Bien qu’elle reconnaisse ouvertement des qualités indiscutables à l’enseignement dispensé et aux résultats des jeunes étudiants du système français en mathématiques et dans les disciplines d’ingénierie, elle soulève en revanche leurs lacunes criantes en matières « de communication et de flexibilité ». Monique Valcour précise qu’au sein des grandes écoles françaises – contrairement au système anglo-saxon -, les étudiants sont obnubilés par « la structure et la méthode », négligeant « la connaissance de soi ». Et d’ajouter, un brin déconcertée : « Quel est le rapport entre avoir de bons résultats à ses examens de mathématiques à 18 ans et être capable de gérer un business trente ans plus tard ?».

L’enseignante estime par ailleurs que « faire travailler ces étudiants de manière spontanée » se révèle particulièrement difficile. Or, «les entreprises n’ont pas forcément besoin de gens brillants, mais de personnes réactives et capables de s’adapter rapidement à des situations diverses. Lla méthode de plans structurés n’est pas faite pour répondre à des problèmes de tous les jours », souligne-t-elle.

Le système français accorde par ailleurs une importance prépondérante – voire capitale – au diplôme. Ce dernier « est extrêmement important, souvent plus que les performances au sein de l’entreprise, car l’apprentissage continu est méprisé alors que tout le monde connaît le classement des écoles » explique l’enseignante.

Dans cette chronique au vitriol, Monique Valcour s’attaque également aux écoles préparatoires, au sein desquelles – entre autres – les enseignements du professeur incarnent « l’unique source de savoirs » ; bien loin des méthodes de « co-création de connaissances et la discussion entre étudiants et professeurs » autrement plus fréquentes dans les classes des écoles anglo-saxonnes.

Si la chroniqueuse bât en brèche la réputation de ces écoles, elle n’omet pas en revanche d’indiquer des pistes de solutions. Elle en appelle ainsi à la poursuite « du processus de globalisation de l’enseignement, du recrutement de professeurs et étudiants étrangers et d’insister davantage sur l’enseignement de l’anglais ». L’enseignante enfonce le clou en soulignant qu’il faudrait désormais modifier l’état d’esprit des étudiants : « ils ne doivent pas croire qu’ils ont un parcours assuré dans un monde globalisé une fois qu’ils ont leur diplôme en poche. »

Malgré la critique assassine, partagée par certains diplômés, les solides réputations de ces écoles semblent encore les préserver d’un déclin.

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