Interrogations suite au contrôle allégé d’une Marocaine à l’aéroport Mohammed V de Casablanca

Une Marocaine intégralement voilée refuse de montrer son visage et de déposer ses empruntes digitales à l’occasion du contrôle des passeports. Et obtient gain de cause ! Un événement qui suscite des interrogations sur la sécurité aux frontières.  

Interrogations suite au contrôle allégé d’une Marocaine à l’aéroport Mohammed V de Casablanca

Le 26 août 2014 à 17h51

Modifié 26 août 2014 à 17h51

Une Marocaine intégralement voilée refuse de montrer son visage et de déposer ses empruntes digitales à l’occasion du contrôle des passeports. Et obtient gain de cause ! Un événement qui suscite des interrogations sur la sécurité aux frontières.  

Le hasard a voulu que de retour d’un voyage à l’étranger, un journaliste de Médias 24 a pu être témoin d’une procédure de contrôle douanier quelques peu surprenante.

Mercredi 20 août à 10 heures du matin, des éclats de voix se font entendre au niveau du filtre de police pour le contrôle des passeports.

Il remarque alors qu’un couple de Marocains de retour de Turquie, vêtu à la manière salafiste, s’accroche verbalement avec le fonctionnaire de police en charge du contrôle des passeports.

Ce dernier s’évertue à demander calmement à la dame de relever son voile et ses lunettes de soleil noires pour comparer son visage à celui de la photographie de son passeport.

S’ensuit un refus catégorique de la femme qui argue d’une atteinte à sa dignité et à son honneur si d’aventure, elle devait se découvrir devant un œil masculin.

Appuyée par celui qui semble être son mari, elle ne cède pas aux nombreuses sollicitations du policier, ce qui ne manque pas de provoquer le mécontentement des autres passagers qui patientent.

Voyant que la dame n’obtempère toujours pas, le fonctionnaire lui propose une alternative en lui demandant de mettre son index sur une machine de reconnaissance digitale afin de comparer le résultat à celui de son passeport biométrique.

Gantée de noir, la récalcitrante lui répond qu’il n’en est pas question et que Dieu est témoin qu’elle ne se soumettra à aucun contrôle d’ordre physique.

Contre toute attente, voyant que les personnes étaient excédées par près de 30 minutes d’attente et par l’intransigeance de la dame, le policier finit par viser son passeport et la laisser passer.

Sans vouloir verser dans la paranoïa, cette dame aurait pu être une dangereuse militante islamiste usant d’un faux passeport pour mettre à exécution de sombres desseins sur le territoire national.

L’exemple le plus emblématique est Fatiha Mejjati, surnommée la veuve noire, ayant prêté allégeance à Abou Bakr El Baghdadi qui a promis de semer la désolation dans les pays musulmans s’ils ne se soumettaient pas à son «califat ».

La menace sécuritaire aurait du dicter au fonctionnaire d’appeler une collègue féminine pour vérifier visuellement l’identité de la récalcitrante, à l’abri des regards indiscrets.

Ce dysfonctionnement illustre une défaillance humaine de l’appareil sécuritaire censé prévenir les risques sécuritaires que pose le retour au bercail des Marocains enrôlés dans les mouvements extrémistes à l’étranger.

Rappelons que selon le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad, c’est près de 1.200 Marocains et Marocaines qui combattent rien qu’en en Syrie sous la bannière des rebelles islamistes.

S’exprimant anonymement sur le dysfonctionnement observé, une source des services marocains de renseignements extérieurs (DGED) nous déclare que la menace terroriste est bien réelle mais que les hommes de l’ombre (DGED, DGST) bien qu’invisibles sont présents partout y compris dans les aéroports et que rien ne leur échappe.

Contactés par notre rédaction, le ministère de l’intérieur et la DGSN se sont quant à eux bornés à promettre de répondre à nos interrogations ultérieurement « dans la sérénité et sans précipitation ».

Ils affirment cependant que les contrôles de sécurité ont été depuis le mercredi 20 août renforcés pour les vols en provenance de Tunisie, d’Egypte et des pays du Moyen-Orient.

Soulignons que cette défaillance sécuritaire a eu lieu quelques heures avant la visite de Bouchaïb Rmaïl, directeur général de la sûreté nationale à l’aéroport (DGSN) Mohammed V de Casablanca.

D’après notre interlocuteur, il a donné des instructions fermes aux responsables des services de sécurité pour renforcer la surveillance des passagers afin d’éviter toute infiltration des terroristes.

Il est indéniable que les services de sécurité prennent très au sérieux la menace terroriste et font tout pour l’endiguer, mais il n’empêche qu’une seule défaillance sécuritaire peut être à l’origine du pire.


 

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