Les chiffres accablants du mariage précoce au Maroc

Le mariage précoce est loin d’être éradiqué au Maroc, c’est ce que révèle l’association Insaf dans un rapport rendu public ce lundi 23 juin à Genève, en marge de la 26è session du conseil des droits de l’Homme. Médias 24 vous présente, en chiffres, les tendances alarmantes de cette pratique.

Les chiffres accablants du mariage précoce au Maroc

Le 23 juin 2014 à 17h41

Modifié 23 juin 2014 à 17h41

Le mariage précoce est loin d’être éradiqué au Maroc, c’est ce que révèle l’association Insaf dans un rapport rendu public ce lundi 23 juin à Genève, en marge de la 26è session du conseil des droits de l’Homme. Médias 24 vous présente, en chiffres, les tendances alarmantes de cette pratique.

Il est d’abord à rappeler que le mariage précoce au Maroc concerne principalement les filles. A titre d’illustration, durant l’année 2013, sur les 43.508 demandes de mariages précoces, seulement 92 concernaient des garçons.

Ce nombre important de demandes de mariages compte, en moyenne, pour 11% du total des demandes au mariage au Maroc entre les années 2007 et 2013. Ce taux est à revoir à la hausse.

En effet, les chiffres récoltés proviennent des informations enregistrées par les tribunaux de la famille. De ce fait, elles ne comprennent pas les données relatives aux mariages non déclarés. Au total, près de 300.000 demandes de mariages précoces ont été enregistrées sur la période 2007-2013, dont 1.730 affaires liées à des mineur(e)s âgés de 14 ans.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le mariage précoce est un phénomène plus présent en milieu urbain qu’en milieu rural (52% dans les villes et dans les périmètres suburbains en 2013). Cette tendance est relativement nouvelle, car jusqu’en 2013, les mariages des mineurs étaient beaucoup plus répandus dans le milieu rural.

L’activité professionnelle reste l’un des éléments déterminants dans le mariage précoce. En prenant en considération ce facteur dans le reclassement, il apparait clairement que le chômage est le terreau du mariage précoce. En 2013 par exemple, seuls 0,07% des demandeurs de mariage étaient actifs contre 99,93% de chômeurs.

Ce constat révèle à l’évidence l’exclusion et l’isolement des mineurs mariés, et explique en partie la réalité dramatique et la précarité de la situation des filles mariées (divorces et veuvages plus fréquents, mortalité néo-natale élevée, viols conjugaux). De plus, on déplore 6 fois plus de décès liés aux avortements non médicaux, et autant de décès liés aux couches.

Le rapport présenté par Insaf démontre, chiffres à l’appui, que le cadre juridique contribue à cristalliser le fléau. En effet, selon les dispositions de l’article 20 du code de la famille, le Juge dispose d’une grande faculté d’appréciation, et peut, dans certains cas, autoriser le mariage d’une fille avant l’âge de la capacité matrimoniale (18 ans), cette décision n’est susceptible d’aucun recours. Cette marge de manœuvre élargie a permis aux juges de valider plus de 85% des demandes de mariages précoce durant l’année 2013.

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