Le Maroc prend la parole au siège de l'Union Africaine à Addis Abeba

Pour la première fois depuis qu’il a quitté l’OUA, le Maroc a pris la parole au siège de l’organisation panafricaine, devenue UA, à Addis Abeba. Non, le Maroc ne réintègre pas l’UA, mais sa présence s’est imposée dans le cadre d’une rencontre Afrique-USA sur l’énergie et l’eau.  

Le Maroc prend la parole au siège de l'Union Africaine à Addis Abeba

Le 6 juin 2014 à 15h27

Modifié 6 juin 2014 à 15h27

Pour la première fois depuis qu’il a quitté l’OUA, le Maroc a pris la parole au siège de l’organisation panafricaine, devenue UA, à Addis Abeba. Non, le Maroc ne réintègre pas l’UA, mais sa présence s’est imposée dans le cadre d’une rencontre Afrique-USA sur l’énergie et l’eau.  

Une première et elle a du sens. Il s’agissait d’une rencontre Afrique-USA sur le nexus énergie-eau, tenue à Addis Abeba, mercredi dernier. L’expérience africaine dans ce domaine a été relatée exclusivement à travers le cas marocain. Le panel qui a piloté les débats était composé du secrétaire d'Etat américain chargé de l'Energie, Ernest Moniz, et de son homologue marocain, Abdelkader Amara.

Le Maroc boycotte l’UA, comme il a boycotté l’OUA. Mais il s’implique à chaque fois qu’il s’agit d’Afrique et non de l’UA. De plus en plus, sa présence s’impose d’elle-même, dans de nombreux domaines, son expérience est considérée comme avancée ou pilote, car il apporte des solutions concrètes à des problèmes communs.

A titre d’exemple, le ministre nigérian de l’Energie a exprimé le souhait de bénéficier de l’expérience marocaine dans le domaine de l’énergie.

Récemment à Hambourg puis mercredi dernier à Addis Abeba, il a émis le souhait d’envoyer une délégation de cadres nigérians s’imprégner de l’expérience marocaine.

Un nexus est une connexion de deux ou plusieurs éléments. En l‘occurrence, la FAO et des pays avancés comme les Etats-Unis ont travaillé sur l’élaboration du nouveau concept nexus pour évaluer et gérer les liens entre l’eau, l’énergie et l’alimentation.

L’événement que nous évoquons ci-dessus, s’est déroulé dans le cadre de la conférence sur le Nexus Energy-Water, au programme du sommet USA-Afrique sur l'énergie qui s'est tenu, les 3 et 4 juin à Addis Abeba.

Bien entendu, si le Maroc accepte volontiers de participer à des réunions panafricaines, il s’assure toujours au préalable de l’absence de toute délégation du polisario.

La présentation marocaine

Abdelkader Amara a raconté comment le Maroc est arrivé à faire du nexus sans le savoir.

En fait, a-t-il expliqué, “chaque politique publique a été conçue en Silo et c’est le cas de toutes les politiques publiques élaborés dans notre pays, agriculture/sécurité alimentaire, logement,…“.

Ce n’est que bien après, “avec le développement du savoir-faire et surtout la maturité atteinte par les  politiques publiques en question“ que le Maroc a commencé à s’intéresser à la thématique Nexus, “en se rendant compte avec l’exercice de la complexité des interrelations entre l’eau et l’énergie“.

Le ministre a rappelé :

-la politique des barrages qui remonte aux années 70 et plus généralement la politique de l’eau. A permis de généraliser l’accès à l’eau potable qui atteint actuellement 100% en ville et 94% dans le milieu rural. Le Maroc compte actuellement 130 grands barrages et une multitude de barrages moyens et petits qui permettent une capacité de stockage d’environ 18 milliards de m3.

-la stratégie nationale de l’eau pour faire notamment face à un déficit hydrique prévu à l’horizon 2030 d’environ 5 milliards de m3.

-La politique énergétique. Sans le mix énergétique de différentes sources, le Maroc aurait été confronté à des coupures d’électricité. Le taux d’électrification rurale a atteint plus de 98,5%.

-Les sources d’énergies renouvelables. L’objectif fixé pour 2020 est d’atteindre 42% de notre mix électrique à base de renouvelable. C’est-à-dire sur une capacité installée de 15.000 MW, dont 2.000 MW seront d’origine éolienne, 2.000 MW seront d’origine solaire et 2.000 MW seront d’origine hydraulique.

Le Nexus marocain

“Au fil des années et avec ces expériences, en matière de ces deux politiques publiques au Maroc, on s’est rendu compte des interrelations solides et complexes qui existent entre l’eau et l’énergie mais également avec la sécurité alimentaire. Cette dimension alimentation qui met en exergue Eau/Agriculture/Phosphate/Energie, je n’en ai pas volontairement parlé puisque la thématique retenue pour ce déjeuner concerne le nexus Eau/Energie“, a expliqué M. Amara.

Concrètement, le nexus marocain se manifeste ainsi :

1.      La décision a été prise pour que la gestion des politiques publiques, eau et énergie, soit assurée sur le plan institutionnel par un seul département ministériel qui englobe en plus l’environnement. La composante environnement, qui sous-entend bien sûr les aléas des changements climatiques, a des impacts conséquents sur l’eau et l’énergie;

2.      Fusion des deux entreprises publiques chargées de l’exécution des politiques de l’Etat dans les domaines Eau et Electricité dans une seule entité (ONEE). Un programme de synergie des actions des deux entités est en train d’être déployé ;

3.      Le département de l’agriculture a été impliqué dans une partie du nexus Eau/Energie. Parmi les actions de cette implication :

o   Généralisation de l’irrigation localisée,

o   Généralisation du pompage solaire (Photovoltaïque).

4.      Le choix des technologies de production électrique qu’elle soit d’origine fossile ou renouvelable prend désormais en considération le volume d’eau utilisé et privilégie le recyclage de l’eau, le refroidissement par l’air…

5.      Initiation par l’institut marocain de recherche en énergies nouvelles de programmes de recherches sur le couplage solaire/dessalement :

o   Photovoltaique du désert,

o   Stockage du CSP,

                     o   Climatisation solaire.

 

 

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