Amine Lahlou, de Sciences po à l’hôtellerie de luxe

Situé à deux pas de la célèbre place Outa Hammam et des chutes d'eaux de Rass El Maa à Chaouen, Lina Ryad, ouvert depuis novembre 2012, affiche aujourd’hui souvent complet. Il a reçu des clients prestigieux, la Princesse Lalla Salma et Cheikha Moza. Portrait de son créateur Amine Lahlou.  

Amine Lahlou, de Sciences po à l’hôtellerie de luxe

Le 22 mai 2014 à 9h29

Modifié 22 mai 2014 à 9h29

Situé à deux pas de la célèbre place Outa Hammam et des chutes d'eaux de Rass El Maa à Chaouen, Lina Ryad, ouvert depuis novembre 2012, affiche aujourd’hui souvent complet. Il a reçu des clients prestigieux, la Princesse Lalla Salma et Cheikha Moza. Portrait de son créateur Amine Lahlou.  

Il aurait pu devenir avocat ou enseignant, haut cadre dans une grande multinationale ou lobbyiste, mais ce diplômé en sciences po a choisi une voie bien différente, l’hôtellerie, un métier qu’il exerce avec la passion d’un artiste. Ouvert depuis novembre 2011, l’établissement, qui compte parmi ses client la Princesse Lalla Salma et Cheikha Moza, affiche souvent complet.

Amine Lahlou, la quarantaine, tient, depuis 2012, un des rares hôtels luxueux de Chefchaouen, Lina Ryad, érigé sur les ruines de bâtiments datant du quinzième siècle. "En passant par là en 2005, je ne suis pas resté indifférent à ce spectacle de ruines", nous raconte-t-il. Et de poursuivre : "Pour acheter le terrain, avec tous les problèmes entre les héritiers, il m’a fallu 1 an et demi." L’autorisation, elle, a nécessité six mois et les travaux cinq ans. "Un vrai parcours du combattant", sourit l’hôtelier.

De retour au bercail, après 12 ans passés aux Etats-Unis, où il a décroché un master en sciences politiques et relations internationales, il découvre un autre visage de Casablanca, la ville qui l’a vu naître. Un visage déformé, aux traits imprécis, auquel il n’arrive plus à s’identifier. "La ville de mon enfance s’est complètement métamorphosée. Elle m’était devenue étrangère", dit-il.

Fuir le vacarme et le désordre de la métropole lui semblait alors une évidence et c’est vers le nord qu’il va mettre le cap pour retrouver les racines maternelles. «Enfant, j’attendais impatiemment l’été pour me rendre dans le nord», se souvient-il. Et c’est à Chefchaouen, cette ville «envoûtante» qui incarne, à ses yeux, l’authenticité à l’état pur, qu’il décide d’élire domicile en 2012, lorsque les travaux de son établissement ont pris fin.

"J’ai gardé le style architectural du 15e siècle!", se vante le maître des lieux. Ses façades bleues, discrètes, faites de pierres et de chaux, n’ont rien d’un établissement de luxe. Dès que l’on franchit le premier pas à l’intérieur, le décor change entièrement. Les dix-sept suites que compte l’hôtel, la piscine et la terrasse offrent un dépaysement total.

Inutile de lui demander le coût du projet, il vous répondra que l’investissement humain a été tellement important qu’il est insensé de parler d’argent. "Cet hôtel, je ne l’ai pas fait pour gagner de l’argent. J’ai passé cinq années à travailler du matin au soir pour que ce projet soit réalisé. C’est, pour moi, le vrai investissement", dit-il. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que la nuitée coûte 1.400 à 1.500 DH et que l’hôtel, classé en janvier par Tripadviser parmi les 25 meilleurs hôtels de luxe au Maroc, affiche complet tous les weekends. Sa fille, Lina, à qui l’établissement doit son nom, sa femme et lui occupent trois suites.

Parmi ses clients, on peut citer la Princesse Lalla Salma, dont la deuxième visite remonte à fin mars. "La dernière fois, elle est venue avec Cheikha Moza pour une soirée de Hadra (chants et musique populaires exclusivement féminins, ndlr)", raconte Amine Lahlou, qui emploie 12 personnes, toutes des femmes. "Je veux que l’atmosphère soit féminine", nous explique-t-il sur la terrasse de l’hôtel, d’où l’on peut voir les chutes d’eau de Rass el Maa.

C’est lui qui contrôle tout. "Il faut que ce soit parfait! Si un client demande un gâteau à 3 heures du matin, il doit trouver quelqu’un pour le servir", lance le patron. Il n’y a qu’une seule chose qu’il refuse systématiquement aux clients : l’alcool. Pas même une seule une goutte ! Un peu barbu sur les bords, notre hôte? Pas le moins du monde, jure-t-il.

"Je refuse que l’âme de la ville soit dénaturée. Les habitants sont pour la quasi-majorité conservateurs." Tout simplement ! C’est que cette petite ville conservatrice ne compte qu’un seul bar, dont la vieille porte se ferme à 22 heures.

"De toute façon, je ne vise pas à attirer le maximum de clients. Je suis là parce que j’aime cette ville." Et il compte bien y rester, dans la discrétion, car Amine Lahlou, qui envisage de se lancer dans un autre projet à quelques pas de Lina Ryad, n’aime que l’on parle de lui dans la presse. "Je veux surtout que l’on parle de Chefchaouen", conclut-t-il.

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