Le cimentier Holcim refuse de parler de crise

Après avoir subi un recul de 6% de son chiffre d’affaires en 2013, et malgré la perspective d’une baisse de 4% du marché en 2014, le cimentier garde son enthousiasme. Pour lui, il serait insensé de se baser sur les chiffres exceptionnels de 2011 et 2012 pour analyser le marché.  

Le cimentier Holcim refuse de parler de crise

Le 20 mai 2014 à 17h28

Modifié 20 mai 2014 à 17h28

Après avoir subi un recul de 6% de son chiffre d’affaires en 2013, et malgré la perspective d’une baisse de 4% du marché en 2014, le cimentier garde son enthousiasme. Pour lui, il serait insensé de se baser sur les chiffres exceptionnels de 2011 et 2012 pour analyser le marché.  

Dominique Drouet, président du directoire de Holcim Maroc, a été clair dès le début de la conférence de presse dédiée à la présentation des résultats 2013, ce mardi 20 mai. Inutile de poser des questions sur la fusion Lafarge-Holcim, son impact prévisionnel sur le Maroc et encore moins d’essayer de soutirer le moindre aveu sur les scénarios plausibles ou celui pour lequel il penche personnellement.

«Tant que les conseils de la concurrence des pays où les deux opérateurs détiennent ensemble une part de marché supérieure aux niveaux légaux ne se sont pas exprimés, aucune déclaration ne peut être faite à ce sujet», tient-il à préciser. Voilà qui est dit, rejoignant ainsi la position de Sâad Sebbar, Administrateur directeur général de Lafarge lors de la présentation des résultats de son entreprise, le 14 mai.  

Crise ou simple retour à la normale?

Commentant la baisse de 6,3% de la consommation de ciment entre 2012 et 2013, M. Drouet ne montre pas de signes d’inquiétude. «Je refuse que l’on parle de crise. La crise pour moi remonte à 2012, année où la consommation avait atteint des niveaux anormalement élevés. C’était une bulle», déclare-t-il. Les volumes de consommation durant cette année avaient atteint les 17 millions de tonnes contre une moyenne de 14 millions de tonnes durant les années 2009 et 2010. Ce n’est qu’à partir de 2011, printemps arabe oblige, que la consommation a pris un trend haussier pour gagner en quelques mois seulement 3 millions de tonnes!

Aujourd’hui, les niveaux sont ceux de début 2011. Et il se peut même qu’ils continuent à diminuer durant cette année. Selon les prévisions de Holcim, la baisse du marché pourra atteindre les 4%.

Faits marquants 2013

Devant la baisse du marché, comme la plupart des concurrents, Holcim s’est attaqué au chantier relatif aux coûts industriels. 100 MDH d’économies ont pu être réalisées courant l’année 2013.

Cela s’est fait notamment en produisant un clinker (l’un des constituants du ciment) plus réactif. Du coup, il fallait moins de clinker pour produire une tonne de ciment. Mais aussi en recourant aux combustibles alternatifs produits dans les unités Ecoval, elles aussi faisant partie du groupe Holcim et en optimisant la consommation électrique.

Il aura donc fallu redoubler d’ingéniosité pour ne pas subir de repli plus important que celui du marché. Le chiffre d’affaires 2013 s’est en effet soldé par une baisse de 6% pour atteindre 3,11 milliards de DH. Le résultat net consolidé a subi une forte baisse atteignant les 25%, passant de 598 MDH en 2012 à 446 MDH au titre de l’année écoulée. Le dividende à distribuer lui aussi subit une baisse. Il a été décidé de le fixer à 89 DH par action. La moyenne de ces dernières années a tourné aux alentours de 100 DH.

L’Afrique subsaharienne, un débouché pour absorber la surproduction

On le sait, le ciment n’est pas un produit exportable du fait qu’il ne supporte pas le transport, très coûteux par ailleurs. Cependant, le cimentier a décidé de s’ouvrir sur les pays de la cote Ouest africaine. Pour l’année 2014, environ 35 millions de dollars seront encaissés grâce à l’export vers la Côte d’ivoire de 700.000 tonnes de clinker. Une opération qualifiée d’exceptionnelle, conséquence d’une surproduction et d’une demande exprimée par ce pays qui ne dispose pas de calcaire, principal composant du Clinker. Cette opération a permis de redémarrer le four 2 de l’usine d’Oujda à l’arrêt depuis début 2013. «Pour nous, c’était une opportunité à saisir», confie M. Drouet. En attendant que le marché domestique reprenne des couleurs.


 

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