Avec un investissement global de 200 millions de DH, Bamesa a construit «une usine équipée de machines de dernière génération» sur un terrain de 36.000 m² dont 12.000 m² couverts. L’activité de Bamesa, très ciblée, consiste à jouer le rôle d’intermédiaire entre le sidérurgiste et l’utilisateur final, l’industriel de l’automobile, de l’électroménager ou de l’énergie. Le principal produit sidérurgique traité par Bamesa est l’acier laminé froid et son principal fournisseur est ArcelorMittal.

A Tanger, Bamesa dispose d’une capacité de traitement de 3 millions de tonnes d’acier par an et d’une capacité de stockage de 600.000 tonnes.

Un centre de service de l’acier

Selon la direction administrative de Bamesa, «l’entreprise joue un rôle de tampon entre le sidérurgiste qui doit produire en grandes quantités et en continu pour contrôler ses coûts, notamment en énergie, et l’utilisateur final qui a besoin de livraisons à flux tendu sachant que toute rupture de stock et de livraison est intolérable dans le secteur de l’automobile».

Outre le fait de stocker et de livrer les plaques d’acier selon les besoins du client, Bamesa découpe les bobines, réalise certaines découpes de formes et peut aussi traiter le métal selon les volumes demandés.

Chez Bamesa on ne cache pas que l’entreprise est venue s’installer à Tanger suite à l’implantation de Renault, son principal client. Fournisseur de rang 2 dans l’organisation de la sous-traitance automobile, Bamesa livre directement Renault mais également des fournisseurs de rang 1 de Renault tels que Snop ou GMD. L’implantation de Bamesa en Espagne, au Portugal, en Roumanie et en Turquie est d’ailleurs assez calquée sur la présence de Renault dans ces pays. Au Maroc, l’entreprise catalane vise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2014.

L’arrivée de Bamesa Tanger, après celles des unités d’emballages d’Europac et de Tecnicarton entre fin 2013 et début 2014 correspond à la stratégie souhaitée par les industriels de la construction automobile marocains avec l’objectif de réunir sur les places de Tanger et de Kénitra essentiellement, des fournisseurs de rangs 1 et 2 et des sous-traitants de l’ensemble du secteur.

L’emballage pour la sous-traitance automobile, quand à lui, était absent du paysage industriel marocain jusqu’à l’année dernière alors qu’il permet notamment de satisfaire des demandes d’exportation de pièces fabriquées au Maroc. Les responsables de l’Amica, l’Association marocaine de l’industrie et de la construction automobiles, ne cachent pas leur satisfaction avec l’arrivée de Tecnicarton et de Bamesa le même mois où s’est tenu le 1^er salon de la sous-traitance automobile de Tanger (du 23 au 25 avril). «Ce qui se passe actuellement est exactement ce que nous visons», indique à Médias 24 le représentant de l’Amica à Tanger, Tajeddine Bennis.

Des professionnels optimistes

La clôture du salon, qui a réuni 150 exposants et accueillis 4.500 visiteurs, a été marquée par une intervention du patron de Renault Maroc, Jacques Prost, qui a annoncé avoir sorti la 200.000^e voiture des chaînes de l’usine tangéroise après avoir atteint le chiffre de 100.000 en octobre dernier. La deuxième édition du salon est programmée pour le printemps 2015 au cœur de la Zone franche de Kénitra.

Par la même occasion, la direction de Tanger Free Zone a indiqué avoir approuvé 15 projets de créations d’usines ou d’extensions en 2013 pour un montant global de 800 millions de DH. Si 2013 a vu GMD, Lear et Antolin, réaliser des extensions à TFZ, 2014 doit voir la nouvelle zone de la TAC (Tanger Automotive City) accueillir ses premiers cadres et ouvriers dans trois unités de fournisseurs du secteur de l’automobile, d’un investissement global de près d’un milliard de DH.

Du côté de TFZ, la bonne tenue des investissements dans le secteur, couplée à la réussite du Salon de la sous-traitance organisé avec l’Amica, sont de bons signes. Le communiqué des services de Mehdi Tazi, diffusé pendant le salon, parle de filière automobile qui «poursuit son élan et consolide son socle de développement avec de nouvelles installations». En d’autres termes, ça roule relativement bien pour le secteur automobile marocain en ce moment.