Les programmes du FMI rassurent les investisseurs au Maroc
Selon CPI Financial, les programmes en cours avec le FMI agissent positivement sur la confiance des investisseurs dans trois pays de la région Mena, dont le Maroc. Les politiques de stabilisation commencent à porter leurs fruits.
Les programmes du FMI rassurent les investisseurs au Maroc
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Mélanie Xuereb
Le 23 avril 2014 à 12h23
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Selon CPI Financial, les programmes en cours avec le FMI agissent positivement sur la confiance des investisseurs dans trois pays de la région Mena, dont le Maroc. Les politiques de stabilisation commencent à porter leurs fruits.
Selon CPI Financial, malgré des caractéristiques individuelles différentes, les trois pays souffrent des mêmes maux :
-Des systèmes de subventions inadaptés : les trois pays ont mis en place des systèmes de subventions des prix domestiques qui pèsent lourd dans le budget de l’Etat – de 4% du PIB en Tunisie à 6% au Maroc et en Jordanie en 2011 – pour une efficacité limitée, l’essentiel de ces subventions étant capté par les hauts revenus.
-Un contexte politique régional instable : depuis 2011, la région est secouée par une vague d’instabilité politique. Bien que moins atteint que la Jordanie, qui subit de plein fouet l’onde de choc de la crise en Syrie, et la Tunisie, directement frappée par sa propre révolution, le Maroc connaît néanmoins un accroissement de la pression populaire qui a des répercussions sur ses finances publiques.
-Des conditions économiques défavorables : la crise que traversent les pays de la zone euro, qui sont les principaux partenaires commerciaux du Maroc et de la Tunisie, ainsi que la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires, ont un impact défavorable sur la croissance économique de ces trois pays, tous importateurs de pétrole.
Ces trois chocs affectent les trois pays de la même façon, à savoir un déficit budgétaire croissant, un déficit courant abyssal et une érosion des réserves de change. En effet, alors que la pression sur les dépenses publiques est croissante, les recettes sont plombées par les conditions économiques défavorables.
Parallèlement, alors que la hausse des prix du pétrole et des produits alimentaires alourdit la facture des importations, les recettes d’exportations souffrent de la crise économique traversée par les pays partenaires.
Les réserves de change se rapprochent donc dangereusement du seuil des 3 mois d’importations, considéré comme critique pour les régimes de change fixe. Elles sont de 4 mois au Maroc.
Les politiques de stabilisation mises en place sous l’égide du FMI pour combattre ces déséquilibres commencent à porter leur fruit. Bien qu’adaptés à chacun des trois pays, les programmes s’articulent autour de 3 axes :
-La réforme des systèmes de subventions : bien que les bénéfices des régimes de subventions soient majoritairement captés par les hauts revenus, leur abandon a nécessairement un impact sur les conditions de vie des plus pauvres. La réforme doit donc substituer au système actuel des mécanismes plus ciblés à l’égard des populations les plus vulnérables.
-La mobilisation des financements extérieurs : cela inclut la recherche de prêts et dons, aussi bien de la part des bailleurs traditionnels que des marchés financiers. La récente souscription d’un prêt en dollars sur les marchés financiers par le Maroc, prouve la confiance des investisseurs dans l’économie marocaine.
-Une politique monétaire prudente : cela inclut un relèvement des taux d’intérêt propre à restaurer la confiance des investisseurs et à reconstituer les réserves, lorsque c’est nécessaire. Dans ce domaine, la politique menée par la banque centrale Bank Al Maghrib est régulièrement félicitée aussi bien par le FMI que par les différentes agences de notation.
Cependant, beaucoup reste encore à faire pour continuer à réduire les dépenses publiques inefficaces, stimuler la croissance économique – les prévisions pour 2014 dans les 3 pays se situant entre 3 et 4% – et réduire le chômage qui reste très élevé dans les trois pays, le Maroc ayant le plus faible taux avec 9,1%, contre 12,5% pour la Jordanie et 16% pour la Tunisie.