Le sommet francophone des DSI mettra en relief les quatre piliers qui constituent la troisième plateforme. Il sera axé en l’occurrence et en premier plan sur le Big Data et le Cloud; le Social Business et la mobilité ne seront pas oubliés. 

Le sommet, qui se déroulera ce 29 et 30 Avril à El Jadida, mettra également l’accent sur le rôle que jouent les directeurs des systèmes d’information, dit DSI, dans l’innovation et la réflexion, en plus de leur fonction technique en TIC.

Dans ce cadre, seront présentées lors du sommet les priorités d’investissement 2014-2016 dans la région, les challenges confrontés par les DSI et  l’évolution des métiers de la DSI.

Constituant une plateforme d’échange de taille dans le domaine des systèmes d’information, le sommet francophone des DSI prendra le Maroc comme modèle, du fait qu’il est pionnier du domaine dans la région. Ses dépenses constituent 40% du budget total dépensé par l’Afrique Francophone. Selon IDC, les dépenses de l’Afrique francophone en matière des TIC frôleront les 19 milliards de dollars en 2016.

Le Maroc, le Sénégal, la Tunisie, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l'Algérie… se verront représentés par leurs DSI.

En marge d’une récente conférence de presse Ouafa Kathir, Directrice Générale IDC Afrique du Nord et Afrique Francophone, a annoncé le lancement officiel du conseil consultatif régional technologique, qui compte parmi ses membres Maria Loudiyi, DSI de Brasseries du Maroc, Mohamed Bentaled, DSI de l’ANRT, Mohamed El Karimi, DSI de l’ONA, Valentin Mobozo, DSI du Groupement Interbancaire Monétique de l’Afrique Centrale (Cameroun) ou Souleymane Barry, DSI de la direction des pêches maritimes (Sénégal).

Les challenges des DSI

Ouafa Kathir  a présenté une étude réalisée par IDC en Afrique Francophone qui classe les défis majeurs d’un DSI.

Selon elle, les DSI de la région de l'Afrique Francophone ont plusieurs défis en commun. En effet, «plus de 58 % des DSI trouvent des difficultés à allier l’innovation avec leurs projets opérationnels», souligne Oufa Kathir dans une déclaration à Médias 24. Elle explique que la non-attribution du budget pour des projets d'innovation freine  les initiatives. Et d’ajouter : «Aujourd'hui, le rôle des DSI n'est plus limité à la gestion des TIC au sein des entreprises, mais il couvre l'innovation au service des métiers de l'entreprise». Les TIC sont utilisés pour améliorer la compétitivité de l'entreprise et répondre aux besoins des métiers.

Les DSI sont également confrontés aux attentes grandissantes des utilisateurs internes. 39% des DSI trouvent un défi à répondre aux besoins de plus en plus importants et complexes. «Le nombre grandissant également de la force de travail mobile impose aux DSI un nouvel effort de réflexion pour répondre aux besoins des collaborateurs internes», nous déclare Oufa Kathir.

Du reste, la difficulté de mesurer les retours sur investissement des projets TIC représente un défi majeur pour plus de 38 % des DSI interviewés par IDC, ce qui freine l'adoption des technologies de transformation.

De plus, le quatrième défi et non des moindres, c’est d’assurer la conformité TI en gouvernance et en risque avec la réglementation en vigueur dans certains secteurs spécifiques, c’est ce que pensent 38% des DSI.

Cloud et Big Data, les nerfs de la guerre des DSI

Pour Mounir Soussi, directeur régional d’EMC, le Big Data et le Cloud sont une réalité. Pour lui, Il faut s’y positionner car aujourd’hui, les entreprises font face à une économie mondiale qui est en train de prendre un virage drastique, lequel est numérique.  

Il est cependant contrarié par le retard que prend le Maroc pour l’adoption des solutions technologique innovantes chez les PME, comme le Cloud. Selon lui, celui-ci prend du temps  à se concrétiser alors qu’il s’agit d’un virage important.

Ouafa Kathir assure que les entreprises qui s’équipent de différentes technologies enregistrent un meilleur rendement obtiennent une meilleure compétitivité.

Ahmed Khalil, directeur général de DELL affirme de son côté que, effectivement, il ne s’agit pas d’investir plus dans les TIC, mais de mieux investir. Il souligne que certains de leurs clients sont a priori prêts à s’engager dans le Big Data ou le Cloud mais sont toujours hésitants. Alors que leurs clients implantés en France, en Italie ou en Allemagne  adoptent ces nouvelles technologies comme une nécessité et non comme option.