Polémique autour de l'usage des hauts parleurs de l'appel à la prière

La délégation régionale Hay Hassani (Casablanca) du ministère du Habous et des Affaires islamiques a-t-elle adressé aux mosquées du quartier une circulaire leur enjoignant de baisser ou éteindre les hauts parleurs pour la prière de l’aube?  

Polémique autour de l'usage des hauts parleurs de l'appel à la prière

Le 18 mars 2014 à 17h42

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

La délégation régionale Hay Hassani (Casablanca) du ministère du Habous et des Affaires islamiques a-t-elle adressé aux mosquées du quartier une circulaire leur enjoignant de baisser ou éteindre les hauts parleurs pour la prière de l’aube?  

Un document qui circule sur le net depuis dimanche le laisse entendre. Joint par Médias 24, le responsable de la délégation s’est refusé à tout commentaire, nous demandant de nous adresser à son administration centrale. Celle-ci, comme à son accoutumée, ne répond jamais (ou presque) à la presse.
Non seulement l’authenticité du document (fac similé joint) n’est pas établie, mais en plus, il n’est pas daté.

Cela n’a pas empêché le débat, les prises de position et, pour tout dire, la polémique. A ce titre, on constate trois types de positions :

1.      Le silence. Le plus remarquable est celui du PJD. Même son organe, Attajdid, ne dit mot alors qu’il a coutume de s’inviter dans les débats dès lors qu’ils portent sur la religion.

Ce silence est remarquable pour deux raisons :

-          Lorsque Nezha Sqalli avait soulevé la même question en 2008, Attajdid avait été l’un de ses critiques les plus virulents.

-          Plus que les autres partis, le PJD a une responsabilité particulière dès lors qu’un débat public a lieu sur une question touchant l’islam. Car c’est un parti qui ne se cache pas d’avoir un référentiel religieux.

2.      La critique véhémente de toute velléité de vouloir faire baisser le volume des hauts-parleurs diffusant la prière ou l’appel à la prière.

Les arguments sont les suivants :

-          Ces “gens“ qui demandent de réduire les volumes des hauts parleurs sont en fait des gens qui demandent d’interdire l’appel à la prière. C’est un sophisme bien sûr, comme on en voit souvent dans les débats portant sur des thèmes religieux. Ce qui est demandé, c’est d’interdire les hauts parleurs à l’aube, pas l’appel à la prière, ni la prière elle-même.

-          Cette demande au sujet du volume des hauts parleurs “coïncide“ avec la décision d’instaurer une option internationale du baccalauréat au Maroc. M. Hilali (du MUR, bras idéologique du PJD) laisse entendre qu’il s’agit d’un complot.

-          En dernier lieu, pourquoi tolérer les bars, la vente d’alcool, les dancings bruyants, les festivals de musique “dépravée“ et vouloir interdire les appels à la prière? Argument fallacieux bien sûr…

3.      Les arguments favorables. C’est Abdelbari Zemzemi, célèbre prédicateur qui est venu au secours du ministère des Habous.

Il rappelle qu’il y a quarante ans, il avait déjà publié un article sur le même sujet, expliquant que la prière de l’aube n’est pas obligatoire et qu’il fallait épargner le repos des enfants et des gens malades. Il a rapporté également une célèbre polémique entre Cheikh Charawi, prédicateur et ministre égyptien des awkaf, qui a interdit les hauts parleurs pour la prière de l’aube, malgré l’opposition des Frères musulmans.

Pour Abdelbari Zemzemi, la question ne pose aucun problème sur le plan théologique.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel débat a lieu. En 2006, la question du volume des hauts parleurs des mosquées lors des appels à la prière d’Al Fajr (prière à l’aube) a été évoquée en conseil de gouvernement.

En 2008, Nezha Skalli, alors ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, avait de nouveau soulevé la question au cours d’un conseil de gouvernement. L’affaire s’était ébruitée et la ministre a été accusée de blasphème.

 

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