Le concept est original. Des designers dessinent un modèle d’habit, le postent sur la plateforme de Care clothing. Les internautes votent pendant 13 jours en faveur du meilleur dessin. Le modèle ayant reçu le plus de votes passe en production pour être ensuite mis en vente. Quand une pièce est vendue, une deuxième est offerte à une personne nécessiteuse. Le designer dont le modèle a été choisi perçoit un pourcentage du prix de vente.

Ainsi, «la plateforme relie des consommateurs, des designers passionnés qui veulent exposer leurs œuvres et d’en faire une activité lucrative, et des individus fans de street clothing», nous explique Omar Madi, directeur général de Care clothing. 

La plateforme sera officiellement lancée le 1^er avril. Dès le 17 mars, on pourra avoir une idée sur les designs et voter.

«Notre cible d’acheteurs potentiels n’est pas totalement marocaine», déclare Omar Madi à Médias24. Et de poursuivre : « Nos premiers pas seront effectués intégralement au Maroc pendant 3 mois avec un objectif de 700 articles vendus. Toutefois, la tendance de consommation sociale est plus présente chez les Occidentaux, en l’occurrence l’Europe, les Etats-Unis et le Canada. C’est dans ces régions que nous décidons étendre notre activité».

Pour atteindre cet objectif, «nous allons recruter des designers dans chaque pays hôte, grâce aux coordinateurs du réseau Aisec qui maîtrisent la langue, les bulles de designers et la manière de promouvoir l’action sociale», souligne Omar Madi, qui avait occupé le poste de président de l’Aisec Casablanca en 2012 et 2013. Il précise que cela prendra 4 à 5 mois pour implanter Care Clothing dans ces pays.

Petit bémol. Le siège et l’impact social resteront au Maroc. Car bien que les ventes soient réalisées à l’international, toutes les donations seront faites au Maroc. «Nous optons pour l’expansion internationale pour booster les ventes, pas pour délocaliser», précise Omar Madi, qui espère être implanté dans au moins 3 pays d’Europe, aux Etats-Unis et au Canada, à l’horizon fin 2014.

Il tient également à souligner que Care Clothing recrute des stagiaires internationaux volontaires pour une durée de 2 à 3 mois, toujours via le réseau Aisec. «Jusqu’à ce jour, nous avons reçu 7 stagiaires provenant de l’Ukraine, l’Angleterre, Maltes, la Pologne, l’Egypte, la Tunisie et la Russie, spécialisés en marketing et design», souligne Omar Madi. Il note qu’une nouvelle vague de stagiaires est en phase de recrutement.

Les vêtements seront produits dans les zones industrielles casablancaises d’Aïn Sebaa et Lissasfa, à l’image de la fabrication de marques internationales. «Nous travaillons avec quatre façonniers textiles reconnus à qui nous vendons l’action sociale d’abord, chose qui se répercute positivement sur notre coût de revient. L’impact est direct sur les prix qui diminuent pour une qualité irréprochable», nous dit-il. Care Clothing collabore également avec deux entreprises sérigraphes et deux brodeurs.

Par ailleurs, dans un souci de transparence, l’équipe de Omar Madi a développé un système de tracking pour identifier la personne ayant bénéficié du don avec photo et coordonnées si besoin et ce, grâce à un numéro de série confidentiel dans le ticket qui peut être vérifié sur le site de Care Clothing.

L’action sociale estudiantine un projet de vie

«L’idée est venue lors d’un cours d’action entrepreneuriale à l’Esith Casablanca. J’ai voulu innover pour trouver un projet où il y a un vrai besoin. J’ai pensé à créer ce concept pour donner aux nécessiteux de l’habillement nouveau au lieu de donations de vieux vêtements», se rappelle Omar Madi.

Diplômé en Juin 2013 en génie industriel spécialisé en logistique internationale, il n’a pas cherché à décrocher un emploi dans une entreprise quelconque. Passionné par l’action entrepreneuriale sociale, Omar Madi préfère s’investir dans son projet d’école, épaulé par Mohcine Amraoui, manager de production ayant une formation textile à l’Esith, Yassine Fadel, économiste de formation qui occupe le poste de responsable financier, et Taher Alami, web entrepreneur et premier investisseur dans Care Clothing.

En août 2013, ce dernier s’intéresse au projet et effectue une première injection dans l’entreprise. Un investissement pour assurer le «minimum available product» ayant servi de phase de pro-test. «Les nouvelles startups penchent vers ce mode d’investissement, par injection partielle, pour faire les tests initiaux en terme d’absorption de la consommation sociale au Maroc», explique Omar Madi. Fin août, 230 polos simples avec Care brodé dessus ont été produits, et à fin novembre, 97% du stock étaient écoulés via la plateforme Care clothing».

Après cette phase test, l’équipe a décidé de développer la plateforme finale www.careclothing.net qui, actuellement, est ouverte pour les inscriptions et sera accessible pour les ventes le 1^er Avril.