Le cabinet de conseil aux entreprises Deloitte vient de diffuser mercredi 12 février une étude prospectivesur le secteur les télécoms, des technologies et des médias pour l’Afrique francophone, comprenant le Maroc, l’Algérie et la Tunisie.

Au Maroc, « le taux d’équipement en terminaux mobiles va continuer de croître fortement et va permettre le déploiement de nouveaux services à grande échelle » souligne Karim Koundi, directeur associé responsable Afrique francophone des technologies médias et télécoms chez Deloitte, dans une déclaration à Médias 24.

Le géolocalisation au service du marketing

Parmi les enjeux de 2014, les services tels que la géolocalisation vont se développer et permettre un développement poussé du marketing ciblé, plus efficace et moins coûteux. « Il s’agit d’un gain important pour les spécialistes du marketing qui vont pouvoir proposer des campagnes ciblées en fonction du profil du client et de l’endroit où il se trouve » explique Karim Koundi.

Toutefois, ces nouveaux outils seront déployés sous réserves de bâtir des bases de données composées d’adresses postales normalisées et d’avoir des cartes numériques correctement renseignées. Le seuil de déploiement de telles solutions est toutefois soumis au nombre smartphones sen circulation.

A ce sujet, Deloitte estime que le nombre de tablettes et de smartphones va augmenter de 50% en 2014, sachant qu’aujourd’hui, il y a entre 2 et 3 millions de smartphones au Maroc.

Des terminaux mobiles de plus en plus différenciés

Le marché des terminaux mobiles va continuer de se segmenter en plusieurs catégories : les grandes tablettes (type iPad) devraient reculer au profit des mini-tablettes de 6 à 8 pouces. Le parc de phabelts (smartphones 5 à 6 pouces) devrait quant à lui doubler en 2014.

Portés par le développement du parc de terminaux mobiles connectés, les opérateurs vont redoubler de propositions pour satisfaire l’appétit des utilisateurs. Selon Deloitte, les offres packagéescomprenant voix, SMS et internet vont s’imposer comme un passage obligé dans le pré payé et le post payé.

L’évolution vers des offres illimitées, qui ne sont pas proposées aujourd’hui au Maroc, pourraient se concrétiser si jamais le mouvement vers une baisse des tarifs des communications entre opérateurs touchait le royaume.

Deloitte indique à ce sujet que plusieurs pays de l’aire francophone vont dans cette direction suivant un mouvement général au niveau international. En attendant de véritables offres illimitées vers les numéros de tous les opérateurs nationaux, les compagnies de télécoms vont être incitées à offrir des packages permettant des communications presqu’illimitées vers leurs propres numéros.

Autre segment de clientèle où la concurrence va s’exacerber : les professionnels. Les opérateurs vont aller vers des « offres managées » de plus en plus globales comprenant un service global intégrant tous les services dont peuvent avoir besoin les salariés mobiles en termes de communication voix, données et de stockage. Le développement massif du cloud va permettre de diffuser ces innovations.

Comme il ne s’agit pas de leur cœur de métier, les opérateurs vont se doter de véritables business unitset se rapprocher d’entreprises en mesure de les accompagner vers ces nouveaux services. A ce sujet, Méditel a annoncé début février pour les prochains mois une refonte de son offre destinée aux professionnels et aux entreprises.

Les tendances des télécoms pour l’Afrique francophone

L’étude de Deloitte fourmille de données qui permettent de mieux anticiper le développement des télécoms à l’échelle du continent, notamment en Afrique subsaharienne francophone.

« Le secteur des télécom, des médias et des technologies est pour le continent africain d'une part l'un des catalyseurs de sa croissance, et d'autre part en cours de mutation réglementaire et technologique en réponse aux évolutions des usages et des services » affirme ainsi l’étude, qui rappelle que le continent va connaître l'émergence d'une classe moyenne estimée à plus de 100 millions de personnes d'ici 2020.

Parmi les faits marquants relevés par l’étude Deloitte :

-les croissances du marché télécom les plus importantes sur le continent se produiront en RDC, au Cameroun, au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et en Côte d'Ivoire ;

-les entreprises seront la cible de la majorité des opérateurs et intégrateurs Télécom de la région notamment dans les marchés atteignant des niveaux de pénétration Télécom élevés tel qu'en Afrique du Nord ;

-doublement du nombre d'abonnés 3G d'ici 2016 pour atteindre presque 150 millions d'abonnés ;

-concurrence de plus en plus accrue sur le marché des tablettes low cost ;

-augmentation du nombre d'utilisateurs de vidéo à la demande en Afrique subsaharienne d'environ un million d'utilisateurs, en dépit du manque d'infrastructures à haut débit dans la région ;

-développement de l'e-consultation pour des prestations telles que l'imagerie, les analyses médicales et l'ophtalmologie dont certains acteurs commencent à voir le jour en Tunisie et au Maroc.