Tourisme : les recettes suscitent des interrogations
Après le ministère, l’Observatoire du tourisme publie les statistiques de l’activité au Maroc à fin 2013. Les chiffres sont concordants, mais les recettes ne semblent pas obéir au même mode de calcul.
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Bilal Mousjid
Le 12 février 2014 à 17h39
Modifié 12 février 2014 à 17h39Après le ministère, l’Observatoire du tourisme publie les statistiques de l’activité au Maroc à fin 2013. Les chiffres sont concordants, mais les recettes ne semblent pas obéir au même mode de calcul.
Le rapport de l’Observatoire du tourisme fait état d’une hausse des arrivées (+7%), des nuitées (+ 11%) et du taux d’occupation, qui a bondi de 3 points, se situant à 43 %.
Nos marchés traditionnels (la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie), sont en évolution. Autant dire qu’ils sont d’accord sur tout. Sauf sur l’essentiel : les recettes. Celles-ci, toujours provisoires selon l’Observatoire, ont enregistré un recul de 0,7 %, tandis que le ministère, lui, annonce un recul de 0,5 %. On pourrait expliquer cette « légère » divergence par le fait que les deux rapports ne sont fondés que sur des estimations, en attendant le chiffre les chiffres de l’Office des changes, mais il est curieux de constater que le montant est le même : 57,5 milliards de dirhams !
Il n’y a qu’une explication à cela : les recettes de 2012, qui ont servi de base pour déterminer l’écart, ne sont pas les mêmes. Selon le site du ministère, l’activité a rapporté 57,9 milliards, tandis que le rapport de l’Observatoire montre que les recettes n’ont pas dépassé 57,8 milliards. Encore un mystère à élucider !
Du côté de l’Observatoire, on confirme que l’on a atteint la barre de 10 millions de touristes, objectif que l’on devait atteindre en 2010. « En clair, nous avons plus de clients mais nous encaissons moins. Est-ce parce que nous vendons moins cher, ou nous ne vendons pas assez? » s’interroge Fouzi Zemrani, voyagiste.
« La majorité des nuitées sont aujourd’hui réalisées à travers la vente online par l’intermédiaire des OTA (online Travel Agencies), qui offrent aux internautes des tarifs basés sur le BAR (Best available rate) et les hôteliers mis en concurrence sur ces sites revoient régulièrement leurs tarifs à la baisse pour attirer plus de clients. De plus, ce type de distribution coute cher, commissionnés en moyenne à 25% et en devises, c’est autant de recettes en moins pour la destination », souligne-t-il sur son blog.
A cela s’ajoute le poids du secteur informel. « Près de la moitié des touristes que nous recevons se dirige vers l’informel » nous explique un expert. Constat que semble appuyer l’analyse de Fouzi Zemrani : « La prestation touristique se résume uniquement à de l’hébergement en B&B, ce qui veut dire que les clients se débrouillent pour assurer leurs transferts, restauration, excursions et autres loisirs qui constituaient autrefois le package.
Toutes ses prestations annexes ne sont plus comptabilisées aujourd’hui au niveau des recettes, et pour cause : elles sont assurées par le secteur informel, payées en espèces et s’évaporent dans la nature. »
Mais l’offre économique n’est pas la seule à souffrir. Le luxe, plus à l’abri de la crise, bat de l’aile aussi. « Nous allons miser sur d’autres créneaux, moins fragiles que l’économique », nous avait déclaré Lahcen Haddad, ministre du Tourisme. Quand on voit l’état d’avancement du plan Azur, pour ne citer que cet exemple, on est en droit de rester sceptique.
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Le 12 février 2014 à 17h39
Modifié 12 février 2014 à 17h39