Tragédie à Sebta et Melillia, migrants noyés et assauts répétés contre les grilles
Tragique. Et le mot est faible. Qui trouvera les mots pour dire le désespoir de ces pauvres hères qui se jettent sur les grilles des portes de l’Europe à Sebta et Melillia? Le bilan des noyades est revu à la hausse.
Tragédie à Sebta et Melillia, migrants noyés et assauts répétés contre les grilles
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Jamal Amiar
Le 8 février 2014 à 9h42
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Tragique. Et le mot est faible. Qui trouvera les mots pour dire le désespoir de ces pauvres hères qui se jettent sur les grilles des portes de l’Europe à Sebta et Melillia? Le bilan des noyades est revu à la hausse.
Le bilan de l’assaut contre les grilles fatales est désormais de 14 noyés à Sebta. 1.400 migrants ont tenté la nuit dernière de forcer le passage de Melillia.
Depuis jeudi, le bilan de la tentative de passage forcée du côté marocain de Bab-Sebta vers l’enclave espagnole est chaque jour revu à la hausse. Jeudi vers 7H du matin GMT, un groupe d’environ 400 candidats subsahariens à l’émigration vers Sebta ont tenté de forcer le passage provoquant de vives réactions de la part de la Guardia civil espagnole.
La révision de ce bilan à la hausse intervient alors qu’à 350 km de là sur la côte méditerranéenne entre Nador et Mélillia, un groupe de 1.400 Subsahariens a tenté, vendredi, de forcer le passage de la muraille de barbelés et de béton.
Après un premier bilan de 7 morts, puis 8 morts et puis 9 morts hier vendredi matin, les autorités espagnoles ont annoncé avoir réceptionné 5 cadavres repêchés dans les eaux marocaines au large de Sebta et Fnideq par les autorités marocaines.
A Madrid et à Sebta, la polémique continue de faire rage sur les circonstances de ces nombreux décès, un drame inédit depuis plusieurs années.
A Madrid, le ministre espagnol de l’Intérieur doit comparaître devant las Cortes, la chambre des représentants espagnole et de très nombreuses ONG ainsi que les partis PSOE et Izquierda Unida ont demandé l’ouverture d’une enquête. La même requête a été formulée par plusieurs élus locaux de la ville de Sebta.
Parmi les éléments polémiques figure notamment le fait que les autorités auraient rejeté vers le Maroc des ressortissants subsahariens appréhendés sur la plage de Sebta près de la frontière.
Les autorités espagnoles sont également accusées d’avoir tiré sur les bouées que portaient autour de leurs torses certains Subsahariens qui tentaient de rejoindre Sebta à la nage.
Une nouvelle vidéo mise en ligne il y a quelques heures montrent des Subsahariens nageant au large de Sebta sous l’œil vigilant des forces de sécurité espagnoles et des douilles de balles. Sur cette même vidéo, on peut entendre des détonations et entendre les cris des groupes de Subsahariens qui tentent de forcer le passage.
La tension aux frontières entre les enclaves espagnoles et le Maroc s’est également ressentie de manière vive à Béni Ansar le passage frontalier entre Mélillia et Nador.
Vendredi matin pas moins de 1.400 Subsahariens ont tenté de forcer la frontière, en vain.
L’agence espagnole Efe estime ce chiffre comme étant «record». Mais Efe, notamment reprise par le quotidien ABC note que ceux qui tentent de passer échouent dans leur majorité «fondamentalement grâce à l’aide du Maroc, un partenaire-clé dans le contrôle migratoire, et dont les agents, à plusieurs occasions ont permis d’éviter que les Subsahariens ne s’approchent du mur».
A Mélillia, les barbelés contiennent des lames coupantes dissuasives et la zone est en permanence survolée par un hélicoptère militaire espagnol doté de caméras thermiques qui repèrent les mouvements humains à plusieurs kilomètres à la ronde. Le délégué du gouvernement espagnol à Mélillia a parlé devant la presse d’une situation «intense et extrême».