Emotion unanime après la disparition de Mohamed Guessous
Mohamed Guessous, le père de la sociologie au Maroc, et un des instigateurs du virage vers l’arabisation, a rejoint le ciel aujourd’hui. Témoignages sur le parcours d’un homme d’exception !
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Bilal Mousjid
Le 7 février 2014 à 16h32
Modifié 7 février 2014 à 16h32Mohamed Guessous, le père de la sociologie au Maroc, et un des instigateurs du virage vers l’arabisation, a rejoint le ciel aujourd’hui. Témoignages sur le parcours d’un homme d’exception !
«C’est une grande perte pour tous les Marocains», déplore Driss Lachgar, en larmes. Le premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a du mal à retenir son émotion quand il parle du défunt, qu’il a connu en 1975, à l’occasion du congrès exceptionnel de l’UNFP, l’ancêtre de l’USFP. «Nous avons sillonné le Maroc ensemble, au gré des conférences, des colloques…», se souvient Lachgar.
Nationaliste convaincu, enseignant talentueux, Mohamed Guessous était surtout un sociologue hors pair. Né en 1939, à Fès, le «père de la sociologie au Maroc», comme aiment à le décrire ses pairs, a formé, après son retour des Etats-Unis où il a effectué ses études, toutes les générations de sociologues des années 70, 80 et 90.
Mohamed Sghir Janjar, directeur adjoint de la fondation du Roi Abdul-Aziz de Casablanca, et un de ses anciens disciples, le décrit comme un homme doté d’une verve particulière et d’un humour fin. «Son discours était empreint d’interférences linguistiques, bien qu’il était un fervent défenseur de l’arabisation», raconte le sociologue marocain. «C’est aussi un homme d’une extrême générosité, poursuit-il, il nous a offert des livres d’une qualité inestimable à l’ouverture de la fondation.»
Son œuvre constituera incontestablement une référence pour toutes les générations à venir. Notre «Durkheim», comme se plaisent à le qualifier certains de ses pairs, nous laisse une œuvre très riche sur la problématique de la langue d’enseignement, le bilinguisme, sur la pensée sociologique au Maroc, la jeunesse et la transformation de la société… « Il a révolutionné la sociologie au Maroc. Toutes ses analyses, contrairement à beaucoup d’autres, sont fondées sur un travail sur le terrain», témoigne M. Sghir Janjar.
L’illustre sociologue était aussi un homme politique très respecté. «Il était conseiller communal à Douar Hajja, douar Ddo, du temps où il n’y avait ni eau ni électricité. Il a fait un travail très remarquable», raconte Lachgar.
Sa femme, une psychanalyste américaine, et ses trois enfants, qui vivent aux Etats-Unis, arriveront demain à Rabat, où il sera inhumé. Paix à son âme !
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