Une ONG maroco-suisse se lance dans un projet de dépistage canin du cancer

Des chiens dressés pour une nouvelle méthode de dépistage du cancer. Aussi drôle qu'elle puisse paraître, l'idée s'avère jusqu'ici bien concluante dans près de 70% des travaux de recherche in vitro.  

Une ONG maroco-suisse se lance dans un projet de dépistage canin du cancer

Le 12 novembre 2013 à 16h09

Modifié 12 novembre 2013 à 16h09

Des chiens dressés pour une nouvelle méthode de dépistage du cancer. Aussi drôle qu'elle puisse paraître, l'idée s'avère jusqu'ici bien concluante dans près de 70% des travaux de recherche in vitro.  

Le projet est développé depuis sept ans sous la supervision du comité scientifique de la Fondation Suisse Maroc pour le développement durable (FSMD), basée à Genève.

«Notre action tourne autour de l'olfaction animale et artificielle, point de départ pour de futures applications médicales en matière de détection précoce de certains cancers», a déclaré à la MAP le professeur Olivier Cussenot, directeur du comité.

D'après ce cancérologue de l'hôpital Tenon à Paris, de sérieuses études ont révélé que les tumeurs ont une odeur distincte et que les chiens peuvent utiliser leur odorat pour détecter des cancers de la peau, de la vessie, des poumons, des ovaires et du sein.

L'ambition des partenaires du projet va au-delà d'un simple travail limité dans le temps puisqu'il s'agit, dit-il, «de standardiser un modèle, de développer une application scientifique» qui ouvre la voie à la création de ce qu'on appelle «banque d'odeurs», une expérience phare en la matière.

L'accent est mis sur la corrélation entre l'odeur des urines et la présence d'un cancer, grâce à l'utilisation de chiens dotés d'un odorat puissant, «ce qui a été confirmée dans notre propre expérience», a souligné l'expert. Ces résultats évoquent une signature moléculaire du cancer, dont la caractérisation physicochimique fait appel à des démarches de recherches nouvelles.

Tout commence donc par le dressage des chiens, et avant tout la recherche de bons maîtres-chiens. «C'est là l'étape la plus cruciale dans la mesure où la durée moyenne de dressage ne peut être moins de cinq ans», explique M. Cussenot, dont l'équipe est assistée de partenaires issus des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), du Centre français d'étude et de recherche sur les pathologies prostatiques et de la Société protectrice des animaux (SPA).

Il reste que la FSMD tient plus à inscrire l'expérience dans une logique d'optimisation du diagnostic précoce du cancer que dans un contexte de recherche médicale de pointe, comme l'affirme son président, le Suisse d'origine marocaine Mohamed Mike Fani.

Le plus important, selon lui, c'est de soutenir autant que faire se peut l'effort internationalement consenti pour un dépistage du cancer, un des plus grands tueurs dans le monde d'aujourd'hui. «Car un diagnostic précoce nous permettra de sauver des vies», dit-il.

L'étude en cours a été retenue parmi les domaines d'action prioritaire de la FSMD pour l'année 2014, au cours de laquelle les promoteurs de ce projet prévoient d'organiser un symposium scientifique à Genève en la matière.

Selon les scientifiques, l'odorat canin est jusqu'à 100.000 fois plus puissant que celui de l'Homme, avec plus de 200 millions de cellules olfactives chez le premier contre une dizaine de millions chez le second.

Les odeurs que chaque espèce animale apprécie plus ou moins finement sont le fait de la présence en quantité variable de composés organiques volatils dans les fluides biologiques. Leur détection et leur quantification sont certes délicates, mais demeurent possibles par l'utilisation de nez électroniques, concept développé initialement par la recherche militaire anglo-saxonne.

Ces dispositifs pourraient être utilisables mais il faudrait maîtriser la molécule objet de la recherche. Dans ce contexte, l'animal qui présente les capacités olfactives les plus performantes pour discriminer les odeurs sur un plan quantitatif et qualitatif avec un maximum de précision et d'efficacité est le chien, doté en plus d'une très bonne mémoire olfactive.

Dès la fin des années 80 du siècle dernier, des essais ont été menés avec des chiens entraînés à reconnaître une pathologie donnée. Ces études ont concerné le cancer de vessie, du sein, de l'ovaire, du mélanome, mais c'est dans le cancer du poumon et de la prostate que la recherche est la plus aboutie.

Les avantages de cette technique de détection d'une maladie aussi dévastatrice sont pour l'heure indéniables pour peu que les tests canins soient améliorés.

Après tout, les chercheurs sont de plus en plus convaincus que les composés organiques volatils présents dans les fluides biologiques sont appelés à devenir de nouveaux tests diagnostiques via l'utilisation de nez électroniques.

(MAP)

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