Arafat: La direction palestinienne face aux révélations sur la mort du raïs

La direction palestinienne était pressée jeudi de saisir la justice internationale de la mort de Yasser Arafat après la publication d'un rapport médical confortant la thèse d'un empoisonnement, une voie semée d'obstacles politiques et juridiques.  

Arafat: La direction palestinienne face aux révélations sur la mort du raïs

Le 7 novembre 2013 à 17h40

Modifié 7 novembre 2013 à 17h40

La direction palestinienne était pressée jeudi de saisir la justice internationale de la mort de Yasser Arafat après la publication d'un rapport médical confortant la thèse d'un empoisonnement, une voie semée d'obstacles politiques et juridiques.  

« De la même manière qu'une commission d'enquête internationale a été formée sur le meurtre de (l'ex-Premier ministre libanais) Rafic Hariri, il doit y avoir une commission internationale pour enquêter sur le meurtre du président Arafat », a déclaré à l'AFP Wassel Abou Youssef, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). « Les résultats ont montré qu'Arafat avait été empoisonné au polonium, une substance qui est détenue uniquement par des États et non des individus, ce qui signifie que le crime a été commis par un État », a-t-il souligné.

Une conférence de presse de la commission d'enquête sur la mort du dirigeant historique palestinien est en outre prévue vendredi à 10H00 (08H00 GMT) à Ramallah (Cisjordanie). Les causes de la mort d'Arafat le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire français n'ont pas été élucidées, et nombre de Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l'avoir empoisonné.

« Les instructions de Sharon étaient de prendre toutes les précautions pour qu'Israël ne soit pas accusé de la mort d'Arafat », a affirmé à l'AFP Raanan Gissin, porte-parole et conseiller du Premier ministre de l'époque, Ariel Sharon. « C'est aussi pour cette raison que Sharon a permis l'évacuation vers un hôpital en France d'Arafat lorsqu'il s'est avéré qu'il était mourant », a-t-il assuré, qualifiant ses propos de l'époque déplorant qu'Arafat soit encore en vie de « déclarations politiques qui n'ont pas eu de suites opérationnelles ». Mais pour les Palestiniens, le rapport médical suisse diffusé mercredi par la chaîne qatarie Al-Jazeera concluant que « les résultats soutiennent modérément l'hypothèse que la mort a été la conséquence d'un empoisonnement au polonium-210 » ne font que confirmer une conviction bien ancrée de l'implication d'Israël.

Saisie de la CPI

« Le but d'Israël en tuant Arafat était de chambouler la scène palestinienne et de faire émerger une direction palestinienne plus conciliante, pour parvenir à un accord aux termes d'Israël », estime le politologue Abdelmajid Souilem, en allusion à l'actuel président Mahmoud Abbas. Et la publication des ces résultats « peut nuire aux négociations politiques » israélo-palestiniennes en cours, selon l'analyste Hani al-Masri, qui rappelle l'engagement pris par M. Abbas de suspendre toute démarche auprès des organisations internationales pendant les neuf mois impartis aux pourparlers.

Lors des prélèvements sur la dépouille, le 27 novembre 2012, le président de la commission d'enquête palestinienne Tawfiq Tiraoui avait annoncé que si les résultats confirmaient la thèse de l'empoisonnement, les dirigeants palestiniens saisiraient la Cour pénale internationale (CPI). Cette démarche paraît désormais compromise dans l'immédiat, à la fois par l'engagement de s'abstenir de tout recours aux juridictions internationales et par une procédure juridique déjà lancée en France. « Ma fille et moi irons devant tous les tribunaux à travers le monde pour punir ceux qui ont commis ce crime », a déclaré à Al-Jazeera, la veuve du dirigeant palestinien, Souha Arafat, qui a déposé plainte en 2012 en France, déclenchant une information judiciaire pour assassinat.

Une soixantaine d'échantillons biologiques avaient été prélevés dans la tombe de Yasser Arafat à Ramallah, puis répartis pour analyse entre les trois équipes d'enquêteurs, suisse, française et russe.

Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a appelé à cesser les négociations de paix avec Israël à la suite de la divulgation « des preuves de l'assassinat d'Arafat ». « Nous avons mesuré des activités de polonium-210 dans les os et les tissus qui étaient jusqu'à 20 fois supérieures aux références de la littérature » médicale, indiquent les 10 médecins et praticiens, pour la plupart de l'Institut de radiophysique de Lausanne, dans leur rapport daté du 5 novembre. « Le fait qu'elles ne soient pas homogènes est compatible avec une absorption de polonium-210 survenue lors de l'apparition des premiers symptômes (octobre 2004) », remarquent-ils, évoquant le cas d'Alexandre Litvinenko, un ancien membre des services secrets russes réfugié à Londres, assassiné en 2006 avec cette substance.

(Avec AFP) 

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