Birmanie: attentat à la bombe dans un grand hôtel de Rangoun

Un grand hôtel de l’ancienne capitale birmane, Rangoun, a été la cible lundi soir d’un attentat à la bombe blessant une Américaine, selon la police qui interrogeait mardi plusieurs personnes suspectées d’être liées à une série de déflagrations ces derniers jours.  

Birmanie: attentat à la bombe dans un grand hôtel de Rangoun

Le 15 octobre 2013 à 9h54

Modifié 15 octobre 2013 à 9h54

Un grand hôtel de l’ancienne capitale birmane, Rangoun, a été la cible lundi soir d’un attentat à la bombe blessant une Américaine, selon la police qui interrogeait mardi plusieurs personnes suspectées d’être liées à une série de déflagrations ces derniers jours.  

Alors que la Birmanie vient de prendre la présidence de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean), les autorités ont exprimé leurs craintes que ces attentats qui ont fait deux morts et plusieurs blessés soient destinés à saper le processus de réformes engagé par le gouvernement depuis la dissolution de la junte en 2011.

Une cliente américaine de l’hôtel Traders, établissement de luxe du centre-ville de Rangoun très prisé des touristes étrangers et des hommes d’affaires, a été blessée à la cuisse et à la main par l’explosion qui s’est produite dans sa chambre, et son état s’améliorait mardi, selon la police.

«C’était une bombe à retardement, un réveil y était attaché», a assuré mardi à l’AFP sous couvert de l’anonymat un responsable de la police qui s’était rendu dans la nuit à l’hôtel où étaient déployés soldats et chiens renifleurs.

Une autre source policière a indiqué que le précédent occupant de l’hôtel, un homme de 27 ans, avait été interpellé pour interrogatoire.

«L’homme qui séjournait (dans la chambre) avant la famille américaine a été arrêté parce que nous le soupçonnons. Il a été interpellé dans l’Etat Mon (sud-est du pays) tôt ce matin, mais il est trop tôt pour dire s’il avait installé la bombe», a-t-elle précisé.

Deux autres personnes ont été interpellées pour interrogatoire dans le cadre de l’enquête sur la série de bombes des derniers jours, a-t-il ajouté.

L’explosion à l’hôtel Traders, propriété du groupe Shangri-La, est en effet intervenue dans un climat d’inquiétude après cette série de déflagrations dont les responsables n’ont pas été identifiés.

Vendredi, un homme et une femme avaient été tués et une autre personne blessée dans l’explosion d’un engin artisanal dans une maison d’hôte de la ville de Taunggu, à environ 65 kilomètres de la capitale Naypyidaw, selon la police.

Pour «faire peur»

Deux autres engins ont explosé dimanche à Rangoun, l’un à un arrêt de bus, l’autre placé sous un camion, blessant deux adolescents, selon les autorités.

Deux engins artisanaux ont également été retrouvés lundi à Rangoun et à Mandalay.

Et deux autres explosions ont eu lieu tôt mardi matin dans un restaurant et près d’une pagode dans la région de Sagaing (centre), sans faire de victimes, a indiqué le lieutenant-colonel Min Aung, du département Renseignement et sécurité de la police nationale, notant que les autorités partaient du principe qu’elles étaient également dues à des engins explosifs.

«Il est toujours trop tôt pour dire qui est responsable de ces actes», a-t-il insisté mardi.

Ye Htut, porte-parole du président Thein Sein, a de son côté estimé que les récentes explosions étaient destinées à «faire peur à la population». «Je pense que quelqu’un ou une organisation a demandé à des gens de faire exploser les bombes», a-t-il déclaré à Radio Free Asia.

«Je pense que les explosions pourraient avoir été programmées pour coïncider avec le fait que la Birmanie vient de prendre la présidence de l’Asean et se prépare à accueillir les Jeux d’Asie du Sud-Est, pour que la communauté internationale se méprenne sur la situation de stabilité et de paix en Birmanie», a-t-il ajouté.

Les explosions étaient relativement courantes sous l’ancienne junte, qui les mettait régulièrement sur le compte des groupes armés des minorités ethniques.

Trois bombes avaient notamment explosé dans un parc de Rangoun en avril 2010 pendant les festivités du Nouvel an bouddhiste, faisant dix morts et des dizaines de blessés.

Mais de tels événements se sont raréfiés depuis la dissolution de la junte en 2011 et le lancement de réformes spectaculaires par le nouveau gouvernement qui a notamment conclu des accords de paix préliminaires avec les principaux groupes rebelles.

Le pays à grande majorité bouddhiste a toutefois été secoué depuis 2012 par plusieurs vagues de violences entre bouddhistes et musulmans, qui ont fait au total quelque 250 morts et plus de 140.000 déplacés, en grande majorité des musulmans.

En 2012, la Birmanie a franchi la barre du million de touristes (et pourrait atteindre le 1,5 million en 2015, selon la Banque asiatique de développement), certes encore loin de son voisin thaïlandais et de ses 20 millions de touristes annuels.

(Par AFP)

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