Programme éolien intégré de 100 mega watts, Plan solaire méditerranéen, loi sur les énergies renouvelables… le Maroc mise clairement depuis ces dernières années sur les énergies renouvelables.

Dans un contexte énergétique mondial fluctuant, le Maroc se tourne de plus en plus vers les énergies renouvelables, seules capables de lui conférer une indépendance énergétique à long terme. L’objectif étant de porter la part de la puissance électrique installée en énergie renouvelables à 42% à l’horizon 2020.

Un cadre législatif a été mis en place spécialement à cet effet, notamment la loi n° 13-09 relative aux énergies renouvelables dont l’objectif est :

-le renforcement de la sécurité d’approvisionnement en énergie à travers la diversification des sources et ressources, l’optimisation du bilan énergétique et la  maîtrise de la planification des capacités ;

-l’accès généralisé à l’énergie, par la disponibilité d’une énergie moderne pour toutes les couches de la population et à des prix compétitifs ;

-le développement durable par la promotion des énergies renouvelables, pour le renforcement de la compétitivité des secteurs productifs du pays, la préservation de l’environnement par le recours aux technologies énergétiques propres, en vue de la limitation des émissions des gaz à effet de serre et la réduction de la forte pression exercée sur le couvert forestier ;

-le renforcement de l’intégration régionale à travers l’ouverture aux marchés euro méditerranéens de l’énergie et l’harmonisation des législations et des règlementations énergétiques.

Un mois après la promulgation de la loi, Masen (Moroccan Agency for Solar Energy) a vu le jour, en vertu de la loi 57/09. Elle s’est vu confier la mission de réaliser une capacité totale minimale de 2.000 MW de projets solaires intégrés à l’horizon 2020.

S’ensuit le partenariat avec Desertec Industrial Initiative, qui vise principalement à exporter 20 % de l’énergie du désert vers l’Europe.

La livraison du premier parc éolien, le plus grand d’Afrique, et qui représentera 15 % de l’objectif national, aura lieu à la fin de 2014. Situé à 20 km du sud de la ville de Tarfaya, le parc de Tarfaya, équipé de 131 éoliennes de 80 mètres de haut, fabriquées par le groupe Siemens, sera d’une puissance de 300 MW. Le projet, dont le  budget prévisionnel oscille autour de 11 milliards de DH, est confié à GDF Suez et Nareva Holding. 80% du financement provient d’emprunts souscrits auprès d’établissements marocains. La partie restante est financée en fonds propre à égalité entre GDF Suez et Nareva.

Le deuxième parc éolien, dont l’ouverture est prévue pour fin 2014, est celui de Taza. Il s’agit du premier parc développé dans le cadre du Programme Eolien Intégré de 100 MW. Sa puissance prévisionnelle est de 150 MW. Un prêt, d’un montant de 50 millions d’euros, a été signé entre l’ONEE et la banque allemande KFW. Son coût global est estimé à 220 millions d’euros.

Pour rappel, le Programme éolien intégré de 1.000 MW concerne six parcs éoliens situés dans le Nord et le Sud du pays : Tanger II (100 MW), Taza (150 MW), Boujdour (100 MW), Tiskrad (300 MW), Midelt (150 MW), Jbel Lahdid (200 MW).

Le programme permettra de faire une économie annuelle de 1,5 millions de TEP (tonne équivalent-pétrole), soit 750 millions de dollars par an. Ce qui permettra, d’ailleurs, d’éviter l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2.

L’énergie solaire n’est pas en reste. Le 10 mai 2013 a été le coup d’envoi des travaux de la plus grande centrale solaire au monde, celle de Ouarzazate, baptisée Nour 1. Située à 10 km de la ville de Ouarzazate, le site s’étend sur une superficie de 2.500 ha. Sa capacité est estimée à 1150 Gwh. A l’issue d’un appel d’offres, la réalisation de la centrale a été confiée au groupe saoudien Acwa Power (composée de plusieurs compagnies espagnoles, dont Aries Ingenieria Y Sistemas et TSK Electronica y Electricidad). Son ouverture est prévue pour fin 2015.

Ce projet nécessite un investissement de 80 milliards de DH. Afin d’assurer le financement de la première phase, Masen a signé avec l’AFD, dans le cadre du Plan solaire méditerranéen, une convention de prêt d’une valeur de 100 millions d’euros. « La Banque mondiale finance – sous forme d’aide budgétaire – le différentiel entre le prix d’achat de l’électricité par Masen et son prix de revente à l’ONE. Le ministère allemand de l’Environnement a également apporté une subvention de 15 millions d’euros », indique l’AFD.

D’autres centrales, d’une capacité moins importante, auront atteint leur vitesse de croisière d’ici 2020 : Foum el-Oued, Aïn Beni Mathar, dans l'Oriental, Boujdour, et Sebkha Tah.