Gmail mis en cause pour violer la confidentialité des emails
L’association américaine Consumer Watchdog révèle que Gmail analyse le contenu des emails qui transitent par ses serveurs. Pour se défendre, les avocats de la firme américaine s’appuient sur un arrêt de la Cour suprême pour justifier sa position. Explications.
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Hamza Mekouar
Le 16 août 2013 à 11h53
Modifié 16 août 2013 à 11h53L’association américaine Consumer Watchdog révèle que Gmail analyse le contenu des emails qui transitent par ses serveurs. Pour se défendre, les avocats de la firme américaine s’appuient sur un arrêt de la Cour suprême pour justifier sa position. Explications.
Quelques semaines après le scandale Prism, qui a révélé que l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) collecte systématiquement des métadonnées de tous les appels passés aux États-Unis, Google est accusé de ne pas respecter la confidentialité des envois d’emails.
« Google dit à un tribunal que vous ne pouvez pas vous attendre à un échange confidentiel en envoyant un message sur Gmail », c’est le titre d’un article publié mardi 14 août par l’association américaine de consommateurs Consumer Watchdog.
Dans cet article, l’association affirme qu’en juin dernier, Google cite dans un document transmis à la justice américaine un arrêt controversé de la Cour suprême, daté de 1979.
L’arrêt stipule « qu'une personne n'a aucune attente légitime en matière de vie privée concernant les données qu'elle confie volontairement à des tiers ».
Pour l’association, « Google a enfin admis qu'il ne respecte pas la vie privée », et recommande aux internautes sensibles à cette question de quitter Gmail.
Néanmoins, il faut remettre cette citation dans son contexte afin de mieux comprendre cette affaire.
A vrai dire, le but du document était de faire échouer un recours collectif lancé par des utilisateurs d'autres services de messagerie. Ces derniers se disaient préoccupés par la protection de leur vie privée dès lors qu’ils envoient un email à un utilisateur de Gmail.
Ces utilisateurs fondent leur accusation sur un point essentiel :
quand vous envoyez message sur Gmail, un scan automatique de votre email est mis en place, ce qui permet à la firme de proposer des publicités adaptées. En outre, cela donne la possibilité à Gmail de détecter les virus et autres spams.
Or, Google s’en défend en soulignant que « tout comme l'expéditeur d'un courrier à un collègue ne peut être surpris que l'assistant de ce dernier l'ouvre à son intention, les personnes qui se servent aujourd'hui d'un service de messagerie en ligne ne peuvent être étonnés si leurs e-mails sont traités par le fournisseur du service utilisé par le destinataire ».
La firme de Mountain View, qui compte parmi ses fleurons le site de partage vidéo en ligne YouTube, assure néanmoins qu'«aucune intervention humaine ne participe à ce système de scanners automatisé ».
Souvent critiqué pour son utilisation des données personnelles, Google est encore plus visé depuis les révélations d’Edward Snowden en juin et juillet derniers sur les programmes d'écoute américains.
Selon des documents ultra confidentiels révélés par cet ancien informaticien de la CIA et la NSA, Google est directement accusé de participer au programme Prism en fournissant à la NSA un accès à ses serveurs. C’est également le cas de Yahoo!, Facebook, Microsoft, Apple et 4 autres géants du web.
Au final, le géant américain est également connu pour les déclarations son ancien directeur général, Eric Schmidt, qui prédisait en 2010 la fin de l'anonymat sur Internet. Cela semble de plus en plus imminent.
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