Le déficit public s'envole, selon les derniers chiffres à fin juin

La Trésorerie générale du royaume vient de diffuser les statistiques des finances publiques pour le mois de juin. Elle dresse ainsi le bilan de l’exécution de la loi de finances pour le premier semestre. Le constat est pour le moins alarmant.  

Le déficit public s'envole, selon les derniers chiffres à fin juin

Le 22 juillet 2013 à 17h33

Modifié 22 juillet 2013 à 17h33

La Trésorerie générale du royaume vient de diffuser les statistiques des finances publiques pour le mois de juin. Elle dresse ainsi le bilan de l’exécution de la loi de finances pour le premier semestre. Le constat est pour le moins alarmant.  

Les recettes en baisse…

Conséquence de l’entrée en vigueur en 2012 du libre échange avec l’Union européenne et de la baisse des importations, les recettes douanières, qui s’élèvent à 21,6 milliards de DH, sont en baisse de 6% par rapport au premier semestre 2012. 

Les recettes fiscales domestiques baissent également de 1,9%, passant de 58,1 à 57 milliards de DH. Cette baisse intervient, malgré la hausse de l’impôt sur le revenu de 5,4%, du fait de la diminution de 12,9% de l’impôt sur les sociétés, suite à la baisse des versements des gros contributeurs tels que l’OCP, qui accuse à lui seul une baisse de 3 milliards.

En conséquence et malgré une forte hausse des recettes non fiscales (+20,4%) tirées par les fonds de concours qui sont passés de 0,74 à 2,4 milliards, les recettes ordinaires du Trésor sont en baisse de 1,1% par rapport à fin juin 2012, atteignant 100 milliards de DH dont 87,7 milliards pour les recettes fiscales, contre 101,2 milliards l’an dernier.

Les recettes ordinaires ne couvrent ainsi plus que 89% des dépenses ordinaires contre 96% l’an dernier. L’Etat doit donc s’endetter pour payer non seulement ses dépenses d’investissement mais également une part croissante de ses dépenses ordinaires.

… les dépenses qui continuent à augmenter…

Du côté des dépenses, on enregistre un taux d’exécution en légère hausse par rapport à 2012, puisqu’il est passé de 54% à 56%, en même 58% si on tient compte du gel des 15 milliards d’investissements. Les dépenses ordinaires atteignent ainsi 226,6 milliards de DH et sont en hausse de 7% malgré une facture de compensation moins lourde qu’en 2012 (-7%). Mais ce différentiel s’explique, au moins en partie, par le fait que le réajustement des prix des carburants à la pompe n’était intervenu qu’en juin 2012.

Les dépenses émises au titre du budget général s’élèvent à 145,5 milliards de DH, dont 100,6 milliards pour les dépenses de fonctionnement (en hausse de 5,6%), 22,6 milliards pour les dépenses d’investissement (en hausse de 7,9%) et 22,4 milliards pour le paiement de la dette(en hausse de 5%).

L’Etat dépense donc autant pour rembourser sa dette que pour investir. Le poste principal des dépenses de fonctionnement est le paiement des salaires pour 50,7 milliards de DH, en hausse de 5,6% par rapport à 2012 en raison de l’augmentation structurelle de la masse salariale et des rappels de salaires. Les dépenses d’intérêt sur la dette sont également en hausse de 11,6%, principalement en raison de l’alourdissement des charges d’intérêt sur la dette intérieure et du paiement de la 1ère échéance du prêt contracté sur le marché international en décembre 2012.

Le solde des comptes spéciaux du Trésor, bien que toujours positif, est en baisse à 2,1 milliards de DH fin juin 2013 contre 4,7 milliards à fin juin 2012. Cette dégradation de l’excédent est due à une croissance plus rapide des dépenses (+23,5%), tirée par les dépenses de TVA aux collectivités locales, que des recettes (+11,1%).

… et un déficit qui explose

Des recettes qui baissent associées à des dépenses qui augmentent donnent un déficit du Trésor qui explose. Il passe ainsi de 21,6 milliards de DH à fin juin 2012 à 34,4 milliards de dirhams à fin juin 2013, soit une hausse de près de 60% !! Cette forte hausse du déficit du Trésor est surtout imputable au déficit du solde ordinaire (hors dépenses d’investissement) qui a été quasiment multiplié par 3, passant de 4,4 à 12,9 milliards de DH.

Cette forte hausse du déficit a conduit l’Etat à avoir recours au financement extérieur qui repart à la hausse, alors qu’il était négatif à la même période l’an dernier, marquant ainsi un désendettement net du Maroc vis-à-vis du reste du monde. C’est ainsi 20% du besoin de financement du Trésor qui est satisfait par recours au financement extérieur. 

En revanche, le recours au financement intérieur est passé de 30,7 à 29,9 milliards de DH, le Trésor ayant privilégié le recours à l’endettement extérieur afin de ne pas trop peser sur un marché intérieur déjà en mal de liquidité.

Cette hausse du déficit est particulièrement inquiétante au regard du surcroît de dépenses d’intérêt qu’elle va engendrer dans l’avenir. Elle est d’autant plus pernicieuse qu’elle s’explique principalement par des dépenses ordinaires du Trésor, c’est-à-dire des dépenses de consommation. 

Le constat que dresse laTGR rend donc plus que jamais nécessaires les réformes tant attendues sur la compensation et les retraites pour limiter l’hémorragie, mais également sur la fiscalité pour accroître la capacité d’autofinancement de l’Etat.

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