Secteur bancaire : La reprise est amorcée mais le retour à la normale ne se concrétisera pas avant au moins 2022 (Fitch)

| Le 22/6/2021 à 10:06

Selon l’agence de notation, la rentabilité des banques marocaines s'est fortement redressée au premier trimestre 2021. Le résultat net agrégé des 7 plus grandes banques de la place a augmenté de 86%, notamment avec l'assouplissement des charges pour dépréciation des prêts et la fin des contributions au fonds Covid-19. Mais un rétablissement complet aux niveaux d'avant la pandémie est peu probable avant au moins 2022.

Dans une note publiée le 21 juin, l’agence de notation Fitch Ratings dresse l’évolution de la reprise du secteur bancaire marocain.

Elle met en exergue une très bonne reprise de l’activité des banques, notamment catalysée par la baisse des provisions au premier trimestre. « Le résultat net agrégé des sept plus grandes banques marocaines a augmenté de 86% en glissement annuel au premier trimestre de cette année. L'amélioration est due à une baisse de 28 % en glissement annuel des charges de dépréciation des prêts, suite à l'importante hausse des provisions en 2020 » indique Fitch.

L’agence indique également que le ratio des charges pour dépréciation / résultat d'exploitation avant dépréciation des sept banques est tombé à 39 % au premier trimestre contre un taux de 62% en 2020 et de 25% en 2019. FitchRatings table sur une poursuite du rythme baissier des provisions, mais elle anticipe qu’un retour aux niveaux de rentabilité prépandémie est peu probable avant au moins 2022 compte tenu de la lente reprise économique et de l'évolution encore incertaine de la crise sanitaire.

Une bonne rentabilité qui profite d’un effet de base

Dans sa note, Fitch révèle que la rentabilité des banques se sont améliorées sur le premier trimestre. Cela est principalement dû à la non récurrence des dons au fonds Covid-19. « La contribution du secteur bancaire s'est élevée à environ 3,8 milliards de dirhams, soit environ 11% de ses dépenses d'exploitation en 2019 » précise Fitch.

Pour l’agence, la hausse des revenus des banques sur la période a été conduite par les bonnes activités de marché, alors que les revenus nets d’intérêts ont légèrement baissé sur la période. Cependant, la poursuite de l'amélioration pourrait être lente.

Pour l’agence, le coût du financement des banques ne bénéficie pas de la baisse du taux directeur. « La plupart des financements proviennent de comptes courants et de comptes d'épargne, où la possibilité de réduire les taux d'intérêt est limitée » indique Fitch ratings. Sur le reste de l’année, l’agence table également sur une croissance modeste des prêts bancaires ce qui continuera d'être une contrainte sur l'évolution des commissions.

Les prêts au secteur privé seront moroses cette année

Pour l’agence de notation, la limitation des coûts sera une composante clé pour assurer une bonne reprise des résultats. « Nous pensons donc que la maîtrise des coûts sera cruciale pour la reprise des bénéfices en 2021-2022. Les banques avec une empreinte géographique plus large et une diversification des produits sont plus susceptibles de revenir rapidement à la rentabilité d'avant la pandémie, en raison des capacités de vente croisée et d'une croissance commerciale plus rapide sur certains de leurs marchés africains » indique FitchRatings.

En 2020, le niveau des prêts a connu une croissance boostée par le distribution des aides « Damane Relance » et « Damane Oxygène » garantis par l’Etat. Fitch rappelle que « plus de 60 milliards de dirhams (équivalant à plus de 5% du PIB) de prêts ont été accordés dans le cadre de ces programmes en 2020, mais il n'y aura pas une telle impulsion en 2021 car l'essentiel du montant disponible a été utilisé ».

Au premier trimestre 2021, les prêts au secteur privé ont légèrement diminué de 1% et l’agence s’attend à ce qu’ils restent modérés sur le reste de l’année. « Cependant, les banques ayant des opérations internationales pourraient voir une croissance consolidée des prêts stimulée par leurs opérations sur des marchés à croissance plus rapide. Les opérations internationales représentent 20 à 30 % des actifs consolidés des banques » nuance Fitch.

 

>>> Lire aussi : Le secteur bancaire devrait afficher de bons résultats en 2021 (CDG Capital)

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