Marsa Maroc : Alpha Mena maintient sa recommandation de vendre le titre
En 2021, le groupe Marsa Maroc a connu une bonne progression de son chiffre d’affaires grâce à la reprise du commerce mondial et une hausse de sa capacité bénéficiaire grâce à la non-récurrence du don au fonds Covid cette année. En bourse, la valeur a nettement surperformé le MASI avec une progression de 33% contre un peu plus de 18% pour l’indice casablancais.
Pour Alpha Mena, l’incertitude apportée par l’émergence de nouveaux variants, notamment Omicron, perturbera très probablement les chaînes d’approvisionnement dans le monde et les performances du groupe en 2022. La société de recherche recommande de vendre le titre et anticipe une baisse de 17,5% du titre à 234 dirhams. Néanmoins, en 2021, le groupe affichera de bons chiffres, notamment grâce à la performance de son activité de transbordement avec Tanger Alliance.
Une bonne performance attendue en 2021
A fin septembre 2021 le chiffre d’affaires consolidé s’améliorait de 27% à 2.650 millions de dirhams, poussé notamment par la hausse de 18% du trafic conteneurisé domestique par rapport à fin septembre 2020 pour atteindre 794 KEVP, dont 54 KEVP réalisés par Tanger Alliance. Au premier semestre, la profitabilité avait également très fortement augmenté grâce à la non-récurrence du don au fonds Covid. Le résultat net part du groupe avait progressé de 252% à 258 millions de dirhams.
D’après Alpha Mena, cette bonne dynamique devrait se consolider dans les chiffres de fin d’année 2021. « D’ailleurs, le CA devrait croître significativement en 2021, avec une montée des revenus de +25% sur l’ensemble de l’année selon nos estimations » explique la société de recherche. Une tendance également anticipée par CFG Bank qui prévoit une croissance de 20,8% en 2021 à 3.329 millions de dirhams dont 578 millions de dirhams générés par la nouvelle activité de transbordement.
C’est cette activité à elle seule qui tirera la croissance du chiffre d’affaires en 2021 alors que l’activité ‘Gateway’ demeurera stable. Sur les neuf premiers mois de l’année déjà, la filiale Tanger Alliance a traité 20% du volume global traité par Marsa Maroc sur la période.
L’amélioration des performances en 2021 se verra probablement dans la politique de distribution du groupe. Alpha Mena anticipe un bénéfice par action de 13,5 dirhams avec un dividende de 3,22% en 2021.
Mais cette année, les incertitudes sont encore présentes sur le secteur portuaire et le commerce mondial.
Des incertitudes persistantes en 2022 et un titre trop cher
Pour Alpha Mena, le groupe fait face à une situation toujours compliquée qui pourrait ralentir sa croissance en 2022. Notamment concernant les perturbations logistiques. « Plusieurs pays, face à la flambée des cas, pourraient refermer leurs frontières, même pour des courtes périodes, ou pourraient peut-être exiger des confinements. Toutes ces restrictions devraient peser sur les échanges commerciaux, perturbant ainsi les chaînes d’approvisionnement partout dans le monde. Marsa Maroc se trouvera malheureusement, à nouveau, face à ces entraves les deux prochaines années » explique Alpha Mena.
En 2020, le groupe avait notamment rencontré des perturbations en ce sens. Le chiffre d’affaires du groupe s’était élevé à 2.757 millions de dirhams, en recul de 5% par rapport à 2019, induit par une baisse de 6% du trafic traité par le groupe, sous l’effet de la crise sanitaire.
De plus, le niveau de dette est désormais bien plus élevé que celui de 2019, conduit par le tirage de 1.254 millions de dirhams au cours du premier trimestre 2021 par la filiale Tanger Alliance sur son crédit long terme. « Au vu de la situation d’incertitudes, nous tablons sur un ralentissement de la croissance en 2022 et 2023, alourdi par l’endettement avec une dette nette de 1 337 MADM à fin septembre 2021 contre une dette nette négative en 2019 » explique Alpha Mena.
Pour la société de recherche, même si le rendement du titre demeure toujours attractif, le titre est trop cher. « La prime sur la base des autres multiples est trop élevée surtout dans un contexte surtout dominé par les incertitudes. Pareil pour le DCF qui s’appuie certes sur la récurrence des revenus, mais il offre un potentiel modeste de seulement 3% » conclut Alpha Mena qui décide de maintenir sa recommandation de vente du titre.
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