Sahara: une réponse au journal français Libération

Le 12 novembre 2015 à 16h55

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

J’avais décidé de ne plus lire ce qui est écrit par certains "auteurs", notamment français et espagnols, à propos de ce qu’ils appellent le Sahara occidental et que presque 40 millions de Marocains et une bonne partie de la communauté internationale considèrent comme un territoire marocain.

Ce rejet s’explique par l’écœurement que j’éprouve face à leur ignorance des réalités de cette affaire et le plus souvent leur mauvaise foi.

Et pourtant, s’il y a des auteurs qui sont censés connaître l’histoire de la région, ce sont bien ceux qui portent la nationalité des anciennes puissances protectrices et coloniales en Afrique du nord: la France et l’Espagne.

Mon attitude a été renforcée par l’article "de commande" de François Musseau publié dans Libération du 08-11-2015. Cette coïncidence, pas du tout innocente, avec les festivités qui commémorent le 40e anniversaire de la Marche Verte, ne pouvait me laisser indifférent. C’est pourquoi j’ai décidé de dénoncer les contre-vérités de cet article.

Parachèvement de l’intégrité territoriale et non annexion

Je commencerai par le titre dans lequel l’auteur a parlé d’annexion. En vérité, il aurait dû dire le parachèvement de l’intégrité territoriale.

En effet, le retour du Sahara s’est fait de la même façon que les autres territoires qui étaient sous domination espagnole notamment Sidi Ifni et Tarfaya dont il est le prolongement géographique et démographique.

Ce retour est fondé sur l’avis consultatif de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975, qui reconnaît l’existence de liens d’allégeance des tribus du Sahara avec les Sultans du Maroc, les accords de Madrid du 14 novembre de la même année avec l’Espagne (puissance coloniale) et la volonté des représentants des habitants du Sahara au sein de la jmaa, élue sous l’occupation espagnole, qui a décidé de rallier le Maroc.

Toujours concernant l’aspect juridique du Sahara marocain, "l’auteur", au lieu de se donner la peine d’aller jusqu’à Tindouf (territoire marocain attribué par les autorités coloniales de son pays à l’Algérie française), aurait dû prendre le métro et aller aux archives à Paris.

Là, il aurait trouvé les traités entre le Maroc et les puissances européennes, et d’autres entre ces dernières, reconnaissant la souveraineté marocaine sur cette partie de notre territoire qui occupe une place particulière chez les Marocains. Là, il aurait découvert les dahirs de nomination de représentants de l’Etat marocain dans les différentes régions de ce territoire qui remontent à des siècles avant l’arrivée des puissances coloniales.

Mais le voulait-il? Le pouvait-il? Je ne crois pas. Apparemment, il a succombé, comme d’autres aux "arguments" des bénéficiaires de l’article.

Quant à la forme de l’article, il faut reconnaitre qu’elle laisse à désirer. Je me contenterai de remarquer que les titres qu’il a donné "Maladies intestinales", "Résolutions onusiennes" ne reflètent pas le contenu. 

Enfin, pour ce contenu, il mérite quelques éclaircissements et ce en dépit des difficultés à trouver un ordre logique dans les idées présentées.

Le mur de la fierté

"L’auteur" a qualifié le mur construit par les Marocains de "mur de la honte". Nul doute qu’il feint d’ignorer les avantages de ce mur. Cette frontière provisoire (commencée à partir d'août 1980 et achevée en 1987) est infranchissable. Elle sécurise plus de 80% du Sahara marocain.

Depuis sa construction, aucune attaque des mercenaires d’Alger n’a été enregistrée. Cela a permis à ce territoire, laissé par l’Espagne dans un sous-développement total, de connaître de grandes réalisations économiques. D’ailleurs, sans ce mur il est certain que l’Algérie et ses mercenaires n’auraient jamais accepté le cessez-le-feu du 6 septembre 1991.

Pour toutes ces raisons, ce mur, qui est considéré par les spécialistes comme étant une solution géniale, est la fierté de tous les Marocains de Tanger à Lagouira.

Les grands mensonges du napalm et de la fuite des Sahraouis

"L’auteur" a relaté des faits qui montrent que lui aussi, comme d’autres, a été victime de la propagande des séparatistes et de leurs maîtres algériens.

En effet, voulant attirer la pitié et la solidarité des lecteurs, il a dit que le Maroc n’a pas hésité à bombarder les civils au Napalm.

A-t-il des preuves? Il serait très intéressant de les voir car on ne tarderait pas à découvrir la falsification et le montage qui vont nous rappeler les photos de soi-disant Sahraouis maltraités par les forces marocaines à Gdeim Izik alors qu’il s’agissait en fait d’enfants palestiniens face aux forces d’occupation israéliennes.

Ensuite, "l’auteur" a parlé de fuite de population afin "de se réfugier à des centaines de kilomètres de là". Encore une fois, il s’agit de mensonges. Les populations, dont le nombre reste inconnu même pour le HCR et les organisations humanitaires, ont été contraintes par les forces algériennes et celles du Polisario à quitter le Sahara pour vivre séquestrées dans des camps de réfugiés à Tindouf avec d’autres populations africaines fuyant la misère et la sècheresse.

Or le droit international interdit le transfert forcé des populations et la communauté internationale le considèrent comme un crime contre l’humanité.

L’incapacité de l’Algérie et du Polisario à assurer une vie décente aux séquestrés de Tindouf

Parlant des conditions de vie de ces populations à Tindouf, "l’auteur" a précisé que: "après quatre décennies, ces agglomérations très étendues sont de monotones alternances de khaimas traditionnelles et de maisons basses en terre séchée." Cela est vrai. 

Mais on aurait aimé lire aussi que l’Algérie, avec sa manne pétrolière d’avant, pouvait leur construire des tours et des villas. Sur cette question, je reprendrai la remarque du Roi Mohammed VI dans son discours pour la Marche Verte: "Ils n’ont pas pu ou voulu procurer aux habitants des camps 6.000 logements, soit une moyenne annuelle de 150 pour préserver leur dignité."

Mais les dirigeants du Polisario et certains responsables algériens préfèrent faire perdurer cette situation pour continuer à recevoir les aides qui sont détournées pour leur enrichissement.

Ce qui est frappant dans cette plaidoirie en faveur de l’Algérie et de ses mercenaires, c’est que "l’auteur" nous informe que "d’ici à 2017, l’Algérie aura fini d’électrifier ces villes de fortune - pour l’instant, seuls les poteaux ont été posés; d’ici là, on recourt à la bougie, aux plaques solaires et à quelques générateurs".

Quels progrès! Quelles réalisations après presque 40 ans! De l’autre côté, le Maroc a commencé ses investissements au Sahara immédiatement après sa réintégration. Dans son dernier discours, le Roi a annoncé des projets pour le Sahara (autoroutes, ports etc.) d’un montant de 7 milliards de dollars d’ici 2020.

Avec un peu de bon sens, ce développement, qui s’inscrit dans le cadre d’un processus qui concerne le sud et les autres régions, ainsi que la stabilité politique doivent faire prendre conscience à ce journaliste que le Maroc est le rempart contre les flux migratoires qui inondent l’Europe et le partenaire crédible dans la lutte contre le terrorisme, les enlèvements et toutes sortes de trafic (drogue, armes etc.) dans lesquels "le front Polisario soutenu par Alger" est impliqué.

Le baisemain du Roi et le plan d’autonomie

Se faisant l’avocat du diable, "l’auteur" a rapporté que les Sahraouis des camps sont impatients et qu’après les sacrifices de leurs martyrs, ils refusent de baiser la main du Roi Mohammed VI et rejettent le plan d’autonomie.

Concernant le baisemain, il faut noter que le Souverain n’oblige personne à le faire. Il s’agit pour ceux qui le font d’un choix personnel. Quant au rejet de plan d’autonomie par ces Sahraouis, en est-il sûr? Peuvent-ils s’exprimer librement dans ces camps? Les fuites des Sahraouis, y compris parmi les dirigeants, vers le Maroc permettent d’en douter.

La radicalisation de la jeunesse et le recours aux armes

Enfin, "l’auteur" parle de la radicalisation de la jeunesse qui pense au recours aux armes et cite son collègue espagnol José Taboada qui présente ses prévisions pour la région.

Là, encore une fois, il oublie ou il ignore l’histoire du Maroc. Ce pays est profondément pacifiste. Il l’a prouvé tout au long de son histoire. Mais, il a montré aussi, et nos voisins du nord et de l’Est le savent, sa fermeté et son intransigeance quand il s’agit de ses intérêts supérieurs comme par exemple son indépendance et son intégrité territoriale.

Quant à ce "spécialiste" espagnol, je me permets de l’informer que le Maroc, pour sortir de l’impasse, a proposé l’autonomie pour le Sahara, que dernièrement une régionalisation avancée est appliquée dans tout le pays y compris au Sahara et que des élections communales et régionales, libres et transparentes organisées le 4 septembre 2015 ont permis à tous les Marocains d’élire leurs représentants.

Enfin, je ne laisserai pas passer cette occasion de donner un petit conseil aux deux "auteurs": faire profiter les Basques, les Catalans, les Andalous et les Corses de leur soutien, parce que pour le Sahara, comme l’a précisé le Roi Mohammed VI à l’occasion du 39e anniversaire de la marche verte: "Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara dans son Maroc."

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