Pour Ghita Bennis et La Gazelle d’Or

Le 16 janvier 2015 à 12h15

Modifié 10 avril 2021 à 4h26

Cet article est une prise de position, forcément subjective, en faveur de Ghita Bennis qu’un tribunal a dessaisie des actions qu’elle détenait et qui lui permettaient de diriger La Gazelle d’Or.[1]  

La presse nous annonce tous les jours des scandales judiciaires, des arrestations d'élus ou de fonctionnaires. Nous attendons donc de la magistrature moralité, incorruptibilité, probité, rectitude et jugements selon le droit.

Or, voilà l'affaire de la Gazelle d'Or qui défraie la chronique en matière de partialité flagrante et pour laquelle j'espère que le droit va prévaloir.
La citoyenne marocaine et ex-diplomate Ghita Bennis a, depuis 1981, investi son temps, son argent, son âme et toute sa passion dans la direction et la gestion de la Gazelle d'Or, un des plus beaux établissements hôteliers au monde, dont elle a su faire, par son dévouement et son talent, un havre exclusif de distinction, de raffinement, de calme, de paix, de sérénité et d'art de recevoir.
Ce paradis discret et dépourvu de luxe ostentatoire et bling bling était le lieu de villégiature privilégié de têtes couronnées, de membres des familles de dynasties régnantes et de la haute aristocratie, de chefs d'État,  dont Jacques Chirac, à titre d'exemple,  de nombreuses stars du 7e art, du show business et autres célébrités du monde de la culture et de la finance.
Je peux personnellement en témoigner, moi qui ai eu l'honneur de collaborer avec cette grande dame en tant qu'assistant administratif et agent de relations publiques, de 1982 à 1986.

Elle a entrepris dans cet établissement plusieurs programmes d'investissement, qui ont abouti à l'extension de sa capacité de réception et à son constant embellissement. La Gazelle d'Or a plus que largement contribué à la notoriété de la ville de Taroudant et qui dit Gazelle d'Or, ne peut que faire référence à l'incontournable figure tutélaire de sa légitime propriétaire, Ghita Bennis.
Il s'agirait, s'il en était autrement et sans le moindre doute possible, d'un déni de justice et d'équité inadmissible.

Mais voilà qu'aujourd'hui cet inestimable trésor de notre patrimoine national risque de passer entre des mains étrangères, oui, étrangères, totalement, à notre culture, à notre raffinement, à notre savoir-faire et savoir-vivre, dans notre art si particulier de l'hospitalité, dont Ghita Bennis a si bien su se faire la digne représentante et l'admirable ambassadrice.
Ghita Bennis fut financée en 1981 par une de ses relations. La propriété fut achetée sous forme de SA, avec sept actionnaires. De 1981 à 1996, elle acquit toutes les parts de l'actionnaire majoritaire, qui est décédé en 1999. 

À cause des 4 premières actions acquises par elle, qui auraient, selon la partie adverse, été entachées d'un vice de forme somme toute mineur, car les autres actionnaires (acteurs passifs et de pure forme, sans le moindre pouvoir de décision et dont  deux d'ailleurs, figurant pourtant parmi les plaignants, sont décédés depuis belle lurette) n'auraient pas été avisés de leur transfert, toutes les autres actions légalement attribuées  par l'actionnaire majoritaire à Ghita Bennis ont été annulées par décision de la Cour d'appel  de Marrakech, en date du 10 avril 2014, en faveur d'un actionnaire très minoritaire. 
Ce vice de forme, jamais soulevé avant 2014, soit durant 33 ans, fait en outre légalement objet de prescription, après 5 ans selon les dispositions du code de commerce, 3 ans selon l'article 345 de la loi sur les sociétés anonymes et 15 ans en matière de droit commun.

Et quand bien même Ghita Bennis n'aurait pas été en possession de la moindre action, cet endroit, qu'elle a mené sur les fonts baptismaux, soigné, arrangé, bichonné, ciselé, agrandi et géré avec amour et abnégation durant 33 ans, sans aucune contribution financière ou morale de qui que ce soit, mais toujours avec la satisfaction et la fierté du devoir accompli, doit lui revenir et aucun tribunal ne saurait ni ne devrait pouvoir l’en déposséder.

Toutes les procédures entamées contre les plaignants ont été déboutées. Un greffier a enregistré la tenue d’une assemblée générale  ne respectant aucun des statuts de la société et comportant la signature, non légalisée, de la personne qui s’est unilatéralement et en toute illégalité autoproclamée administrateur de la société.

Au mépris de la Convention de Genève, un diplomate de l’ambassade d’Arabie Saoudite a représenté cet actionnaire minoritaire devant les tribunaux d’Agadir, de Marrakech et de Taroudant, où il a distribué, entre autres, des exemplaires du Coran à l’assistance.

Il est par ailleurs totalement inconcevable qu'un étranger vienne "hériter" après 33ans, d'un  patrimoine qu'une Marocaine a entièrement constitué par son labeur. Au nom de quel droit notre pays dépossèderait-il une Marocaine et ses héritiers légitimes pour offrir sur un plateau d'argent une construction de rêve, un jardin paradisiaque, un fond de commerce mondialement renommé et une clientèle prestigieuse à un étranger qui n'a jamais contribué ni de près ni de loin à la construction de ce patrimoine, sous prétexte d’un prétendu vice de forme depuis longtemps prescrit ?

Jusqu’où et jusqu’à quand se perpétrera cette impunité totale vis-à-vis d’étrangers qui se conduisent en pays conquis et qui bafouent sans vergogne le droit des citoyens et la justice de notre pays ?
Dans l'espoir que le Maroc est bien dans ses bottes sur le chemin de la démocratie et de l'État de droit, je fonde mon espoir et ma conviction sincères que la Cour de Cassation, qui est saisie de cette affaire depuis mai dernier, saura rétablir Ghita Bennis dans l'intégralité de ses droits. Il y va de la crédibilité de la justice de notre pays, intra comme extra-muros."

[1] Habib El Amrani lance cet appel en raison de la proximité du jugement en cassation.

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