Ebola, le foot et la politique
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Le 26 novembre 2014 à 10h21
Modifié 10 avril 2021 à 4h25Je n’ai pas voulu commenter la décision du Maroc concernant la CAN, parce qu’elle paraissait faire consensus, mais ce consensus n’a pas tenu face aux sanctions prévisibles de la CAF.
Je suis contre l’abus dans ce que l’on appelle le principe de précaution et ce dans tous les domaines. Je suis partisan d’une gestion rationnelle des risques, c’est ce que chacun d’entre nous fait dès sa petite enfance.
La décision marocaine comportait des risques certains. Sur le plan sportif, on savait que la CAF ne pouvait pas accepter. Parce que les enjeux financiers sont énormes. Droits télé et sponsoring réalisés lors de la coupe d’Afrique financent le reste des compétitions africaines. Ensuite, Aissa Hayatou a raison de le souligner, comme il n’y a pas de dates FIFA en juin, les clubs ne sont pas obligés de laisser partir leurs joueurs, au risque d’affaiblir l’intérêt de la compétition, qui a mis des décennies à gagner ses lettres de noblesse.
Il était donc sûr que la CAF maintiendrait la date initiale. Dans ce cas, le règlement prévoit des sanctions très lourdes. Sur le plan sportif, c’est une catastrophe. Etre privés de compétition continentale pendant quatre ans signifie que la moitié des internationaux actuels ne disputeront plus jamais la CAN. Pour le public ; le football n’est pas un simple jeu, selon la formule de Louardi, mais une véritable passion. Les sanctions ne passeront pas.
Sur le plan diplomatique, c’est aussi une catastrophe. Notons d’abord une faille dans la communication. Quelques jours avant la demande du report, les médias saluaient la décision de la RAM de maintenir ses vols à destination des zones à risque. Beaucoup y ont vu un geste de solidarité.
Le refus d’organiser la CAN est à l’opposée de cette symbolique. Le Maroc a fait depuis dix ans d’énormes efforts vers l’Afrique. Le risque est grand de voir cette affaire impacter les résultats de ces efforts.
Le rapport de l’OMS est une fable utilisée par Louardi. L’épidémie reste géographiquement limitée et la mobilisation internationale s’amplifie. Les supporters africains n’allaient pas venir par milliers au Maroc parce que leurs revenus ne leur permettent pas un si long voyage. Enfin parmi les pays concernés seule la Guinée a réussi à se qualifier. Ironie du sort elle a joué ses matches au Maroc. Le principe de précaution poussé à cette extrémité est une aberration.
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