CDG: Et si l’on parlait vocation

Le 5 février 2015 à 10h59

Modifié 10 avril 2021 à 4h27

La nomination de Abdellatif Zaghnoun à la tête de la CDG a suscité beaucoup de commentaires, peu amènes pour Anas El Alami. Ce n’est pas mon propos, n’étant ni policier, ni juge. Je m’en tiens à la règle de droit, à la présomption d’innocence.  

Politiquement, il est intéressant d’enregistrer que le premier communiqué fait référence à une proposition du Chef du gouvernement, alors que la CDG fait partie des établissements dits stratégiques, qui dépendent, légalement, du palais. Cela pourrait intéresser les politologues.

La personnalité de Abdellatif Zaghnoun a aussi suscité beaucoup de commentaires, souvent à côté de la plaque. Je connais la personne, c’est un ingénieur à l’ancienne, qui prend la mesure des problèmes, les modélise et trace ensuite. Son bilan est très éloquent.

Lui prêter des «proximités» pour expliquer son parcours est totalement imbécile, d’autant plus que l’homme est d’une discrétion absolue et qu’on le voit rarement sous les sunlights.

Pourtant, il y a un vrai débat à avoir sur le rôle, la vocation de la CDG.

Lors des dernières décennies, cet organisme, censé être une copie de la Caisse de dépôts et consignations française est sorti des clous: normalement, c’est le bras financier de l’Etat, qui doit accompagner les politiques publiques.

C’est cette vocation qui explique, sans le justifier, que pendant des décennies, la CDG rémunérait les dépôts de la CNSS à 3% alors que les Bons du trésor étaient à 12%.

Or, la CDG, sans que la représentation nationale le décide et change la vocation de cet outil, est devenue un opérateur financier comme les autres.

La CDC française n’a qu’une vingtaine de participations. Place Piétri (siège de la CDG), ils en gèrent 140. Dans la majorité des cas, il ne s’agit aucunement de secteurs faisant l’objet d’un plan étatique.

On parle beaucoup du programme de la CGI à Al Hoceima qui a déclenché le tourbillon. Encore une fois, j’attends que la justice se prononce, parce que j’ai déjà vu des gens traînés dans la boue, innocentés ensuite, mais avec des dégâts énormes.

J’ai décidé depuis longtemps, de ne pas faire partie de la curée. Par contre, je veux bien que l’on discute d’El Jadida, dont personne ne parle. La CGI avait exproprié des gens dans le cadre d’un méga- projet qui avait sa pertinence. Sur ces terrains, devait éclore une nouvelle ville faisant de Mazagan, grâce à l’autoroute, un poumon de Casablanca.

Des années après, ces terrains avaient été cédés aux prédateurs de l’immobilier pour une bouchée de pain. Cela me scandalise. De la même manière, je ne comprends pas pourquoi est-ce que la CDG a une société de bourse, qu’elle s’implique dans des opérations comme celle du club Med ou qu’elle s’invite à des tours de table dont le seul objectif c’est de sauver la mise à un investisseur en difficultés.

La presse est responsable, elle aussi. A chaque publication des résultats, on compare la CDG aux groupes privés, pour parler de rentabilité des capitaux.

Les dirigeants de la CDG ont prêté le flanc, en expliquant que leur boîte avait étoffé ses fonds propres et que les dépôts et consignations devenus minoritaires, cela leur laissait plus de liberté. C’est un vrai débat de fond, sur lequel le Jacobin que je suis a son opinion. Il n’intéresse pas nos politiques qui préfèrent les ragots. C’est définitif, je ne passerai jamais mes vacances avec l’un d’eux.

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