Ukraine: Obama en Estonie pour rassurer les Baltes et lancer un avertissement à la Russie

(AFP)

Le 3 septembre 2014

Le président Barack Obama a entamé mercredi à Tallinn une visite destinée à rassurer les pays baltes qui craignent pour leur sécurité alors que la Russie poursuit son opération militaire en Ukraine tout en se disant, elle, "menacée".

L'avion présidentiel Air Force One s'est posé peu avant 06H30 (03H30 GMT) sur l'aéroport international de la capitale de l'Estonie, ex-république soviétique qui a rejoint l'Alliance atlantique en 2004.

Dans un contexte d'extrême tension entre les pays de l'Otan et Moscou et sur fond de craintes de certains observateurs de voir un conflit à grande échelle éclater en Europe, le président américain devrait lancer un nouvel avertissement à la Russie, avant de participer au sommet de l'Otan au Pays de Galles en fin de semaine.

La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite s'est d'ores et déjà félicitée de la visite de M. Obama. "Face à l'agression russe, le ferme soutien manifesté par les Etats-Unis est extrêmement important pour les Etats baltes", a-t-elle dit dans une interview diffusée mercredi. Ce soutien permet aux Baltes d'être "optimistes quant aux décisions qui doivent être prises au sommet de l'Otan".

Côté russe, le Kremlin a annoncé mercredi que le président Vladimir Poutine s'était entretenu par téléphone avec son homologue ukrainien Petro Porochenko des moyens de sortir de la crise et mettre fin à l'effusion de sang.

La présidence ukrainienne a indiqué que MM. Porochenko et Poutine s'étaient mis d'accord sur un cessez-le-feu permanent dans l'est séparatiste de l'Ukraine.

"Le président ukrainien a discuté avec le président russe d'un cessez-le-feu total (...) Ils sont tombés d'accord sur un cessez-le-feu dans le Donbass", bassin minier de l'Est qui comprend les régions de Donetsk et de Lougansk en proie à de violents combats, selon ce communiqué.

Mardi, comme pour riposter à l'avance à la mise en garde attendue de Barack Obama et à deux jours du sommet de l'Alliance atlantiqaue à Newport, où des décisions en réaction à la crise ukrainienne devraient être annoncées, la Russie a prévenu mardi qu'elle réagirait à la "menace", selon elle, d'un renforcement de la présence de l'Alliance près de ses frontières, accusant les Occidentaux de jouer l'escalade dans la crise ukrainienne.

Le secrétaire-adjoint du Conseil de sécurité russe a annoncé un "ajustement" d'ici à la fin de l'année de la doctrine militaire russe pour prendre en compte l'apparition de nouvelles "menaces".

"Tous les faits témoignent de la volonté des autorités des Etats-Unis et de l'Otan de poursuivre leur politique de détérioration des relations avec la Russie", a dénoncé M. Popov.

Ces propos font écho aux projets de l'Alliance atlantique d'adopter lors de son sommet de jeudi et vendredi au Royaume-Uni un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP), en réponse à l'attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace directe par certains membres (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie).

- Combats près de Marioupol -

Sur le terrain, l'armée ukrainienne a déploré 15 morts en 24 heures dans les combats dans le sud-est de la région de Donetsk, près des localités de Komsomolské, Vassylivka et Rozdolné "où l'on observe des combattants rebelles et des troupes régulières de l'armée russe".

Kiev et les Occidentaux accusent Moscou depuis le début du conflit, qui a fait près de 2.600 morts en près de cinq mois et forcé plus d'un demi-million d'Ukrainiens à fuir leur foyer, de soutenir les séparatistes de l'est de l'Ukraine en leur fournissant armes et combattants.

Ces accusations d'intervention militaire directe - démenties par la Russie - se multiplient ces derniers jours, les Occidentaux estimant qu'elle aurait permis aux insurgés prorusses de reprendre une partie du territoire entre leur fief de Donetsk et la côte de la mer d'Azov et de mettre fin à la progression des forces loyalistes.

Les volontaires du bataillon pro-ukrainien Azov ont indiqué mardi avoir repoussé avec les gardes-frontières une tentative de percée des prorusses vers Marioupol, port stratégique ukrainien sur la côte de la mer d'Azov qui relie la frontière russe à la Crimée, annexée par la Russie en mars.

A Donetsk, chef-lieu des insurgés, les forces ukrainiennes occupaient toujours le terminal de l'aéroport de Donetsk mardi après avoir abandonné la veille celui de Lougansk, une autre capitale régionale rebelle, mais la pression des séparatistes prorusses se renforçait, ont rapporté des journalistes de l'AFP.

Faute de changement de position de Moscou, l'UE a menacé d'introduire dans la semaine de nouvelles sanctions contre l'économie russe, déjà au bord de la récession.

L'Otan, qui estime que la Russie a déployé plus de 1.000 hommes en territoire ukrainien, compte pouvoir déployer "en quelques jours" des milliers de soldats des armées de l'air, de terre, et de la marine, appuyées par des forces spéciales, selon son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.

Selon le New York Times, l'Alliance atlantique veut mettre sur pied une force de 4.000 hommes capable de répondre en 48 heures, avec le soutien de certains ex-pays du bloc soviétique comme la Pologne, aux mouvements de troupes russes.

De son côté, l'Australie a annoncé qu'elle ne vendrait plus d'uranium à la Russie et qu'elle n'avait pas encore pris de décision d'inviter ou non M. Poutine au sommet du G20 en novembre.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Le 3 septembre 2014

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.

FMIIP. “La réglementation du cannabis au Maroc et ses vertus médicinales”